En quoi l’anthropocène est incorrect scientifiquement quand on constate les pollutions (aérosols, pesticides, médicaments, perturbateurs endocrininens, dans les eaux et sols,...) innombrables, les déforestations, les disparitions animales et végétales, la perte de biodiversité massive, l’existence importante de mortalité et de maladies liés à l’environnement, le réchauffement climatique,...Etc on ne le sait pas ? Si on daigne l’évoquer on est forcément un gars de "base" (écolo en plus imaginez la tare), atteint de délire, de dogme religieux ou encore de spasmes. Toute demande de droit d’inventaire des technologies (censées sans cesse améliorer ou plutôt pallier les externalités négatives et pollutions des précédentes sans jamais y parvenir globalement) relève de la pathologie.
Plus de la moitié des espèces terrestres en déclin sur les 30 dernières années, ressources halieutiques, conifères, mammifères, oiseaux de plus en plus en voie d’extinction, font certainement partie des belles conquêtes enrichissantes du productivisme et du capitalisme, sur tous les continents. Un "exemple" de faconnement de paysage qui nous paraît beau à nous humains a sans doute nécessité pas mal de boulot (qui aurait pu être mieux employé) avec des conditions de travail mauvaises, pas mal de ressources minérales, perturbé des écosystèmes,...qui ne sont pas nécessairement visibles.
Puisqu’on vous dit (sans "délirium" scientiste) que la géoingénierie répare, améliore, éradiquera la famine et sauvera de la pauvreté des milliards de personnes telle qu’on l’a maintes fois entendu (l’énergie infinie, les OGM qui éradiquent la faim, les robots qui font tout à notre place, la révolution "verte", le moteur à eau, le tout-numérique pour tous,...etc). Alors maintenant c’est les "8 millions d’oasis [qui] peuvent liquider les déserts de cette planète". S’il y a des déserts c’est qu’il n’y pleut pas et il n’est pas prouvé qu’en mettant de l’eau cela en amène. Le financement de ce Sahara Project ne serait-il pas mieux approprié pour lutter contre la misère DIRECTEMENT ? A moins que les bénéficiaires soient tout autres : les entreprises comme d’habitude (oh tiens une des plus grandes entreprises d’engrais azotés Yara ASA est partenaire...) ?
Sans compter que les pays riches en ressources naturelles sont aussi les plus pauvres, difficile donc de faire admirer une mine d’or ou une tour solaire en plein Sahara à quelqu’un qui a à peine de quoi bouffer et sans électricité. C’est à se demander quelles sont les priorités : les politiques sociales et économiques ou les conquêtes spatiales et les énièmes grandes usines à gaz technologiques. La pauvreté et les maladies incurables ne se règlent pas avec ce type de "projets", l’argent et certains moyens de production sont là, ils sont volés, "faut qu’ils nous le rendent" ; si ca n’est pas fait a minima, on peut toujours faire de l’esbrouffe technologique pour faire croire aux gens que par la technologie passe leur salut, je pense que l’on ne va pas nettement dans le sens du progrès social. Evidence à rappeler : l’argent qui finance des choses n’en finance pas d’autres, d’où les priorités ! Et puis plus l’on fait ce genre de mégaprojets, plus on fait croire que l’énergie est illimitée, non polluante, ne nécessite de matières premières, sans désaccoutumer lorsque le pic de pétrole adviendra.
Bref ce genre d’articles qui encense des projets scientifiques vagues et de grandeur planétaire sans évoquer les effets complètements négatifs (faisabilité durable, priorités sociales, main d’oeuvre, énergie nécessaire, modifications environnementales et climatiques, coût économique et bénéfices pour qui ?,...) me paraissent très optimistes et sans limites. L’auteur souhaite t-il dire qu’il ne faut pas "diaboliser la technologie", qu’elle peut être bonne mais que son usage actuel est mauvais ? L’asymétrie est telle actuellement qu’il vaudrait mieux s’atteler à faire reconnaître que le scientisme et le tout-machine a surtout pollué massivement, se bute aux limites biophysiques limitées de notre planète, n’a pas aidé les gens à sortir de la pauvreté...etc. Les expériences scientifiques et politiques existent aussi dans le sens de la sobriété énergétique, de la réparation de l’ancien, de l’éradication de l’obscolescence programmée, de l’alimentation paysanne et biologique, de la regénération de sols, ...peut-être est-ce cela le futur d’une science citoyenne à taille humaine.