Je vois que les commentaires, loin de se bonifier depuis, ont encore gagné en justifications mensongères, subjectives et réactionnaires.
Bizarre que sur un site dit "alternatif", il n’y ait pas d’alternative à la pensée unique qui va si bien à l’impérialiste de base.
@scual
Je n’avais pas relevé le contenu de votre premier commentaire, mais puisque vous m’interpelez, voici :
D’abord, vous préconisez le port de l’uniforme en prétendant que c’est LA solution pour favoriser l’intégration "en laissant les différences au vestiaire" et éviter de "faire de l’école un champ de bataille identitaire".
Petit rappel : la seule "différence" à laisser au vestiaire est le foulard ("islamique", comme le précise quelqu’un rageusement - comme on dit communément la croix chrétienne et la kippa juive ), et ce n’est imposé, de fait, qu’aux filles, qui sont exclues de l’école si elles n’obtempèrent pas.
Or, le port obligatoire de l’uniforme n’améliorerait en rien la situation.
Donc, votre seule proposition ne servirait qu’à renforcer le dispositif. Et que fait-on pour ces filles privées illégalement d’école ?
Quant à vouloir "favoriser l’intégration", c’est faux. Ce que vous voulez, c’est l’assimilation.
On pourrait aussi exiger que les élèves se teignent en blond, défrisent leurs cheveux et se blanchissent la peau, non ?
Et, enfin, il est absurde de prétendre que l’uniforme éviterait de "faire de l’école un champ de bataille identitaire".
Si cela n’existe pas actuellement, pourquoi donc faudrait-il instaurer des mesures aléatoires qui n’ont jamais fait leurs preuves ?
L’uniforme, c’est une des vieilles obsessions de la droite réactionnaire, voire l’ED, qui ne veut pas voir une tête qui dépasse et veut imposer aux enfants et ados soumission, discipline et uniformité d’opinion et de morale religieuse (les leurs, évidemment).
Le port de l’uniforme scolaire a été abandonné dans de nombreux pays (en particulier en Allemagne après la Seconde GM - on se demande pourquoi), sauf dans certaines écoles privées confessionnelles, notamment catholiques.
Là aussi, probablement la vieille nostalgie de la soutane et de la cornette, symboles d’une époque où la religion catholique s’alliait aux pouvoirs pour subjuguer le peuple.
Xavier Darcos, un temps ministre de l’Education, voulait l’imposer dans les écoles.
C’est dire si les partisans de l’uniforme côtoient du beau monde.
Ensuite, croire qu’on va gommer les différences grâce à l’uniforme, c’est ne pas avoir beaucoup voyagé à l’étranger.
On verra toujours la différence de classes sociales entre l’uniforme défraichi des enfants pauvres, souvent transmis d’un enfant à l’autre, et celui des nantis qui portent un uniforme neuf fait sur mesure.
Cette prescription vestimentaire signifie que les enfants doivent disposer, outre de tenues "civiles", de tenues scolaires pour l’été et pour l’hiver. Si les garçons portent un pantalon, les filles (encore elles) doivent porter obligatoirement une jupe. Un vêtement souvent incommode et inconfortable dans les activités de tous les jours.
Et, donc, l’uniforme représente pour les familles un investissement obligatoire qui s’ajoute aux frais de scolarité (à noter que le marché de l’uniforme scolaire est florissant dans les pays où il est obligatoire).
C’est ça qu’on veut ? Enfoncer encore davantage les pauvres dans la misère, juste par plaisir d’instaurer la loi et l’ordre les plus stricts ?
Quant aux signes "identitaires," ils seront déplacés sur des objets annexes (chaussures, montres, téléphones portables, etc.). Ils ne disparaitront certainement pas.
Les lycéens royalistes cathos en France se distinguent par des accessoires et des coiffures spécifiques et bien reconnaissables.
Mais qui les accuse de "prosélytisme" ?
Croire également que l’uniforme empêche la rébellion et permet de se consacrer entièrement aux études, c’est encore un leurre.
Penser, comme je l’ai lu par ailleurs, que les élèves doivent venir en classe seulement pour ingurgiter les savoirs dispensés par le maître, c’est bien mal connaitre comment se passe l’apprentissage des enfants et des adolescents, qui se construisent grâce aux expériences qu’ils vivent et aux connaissances qu’ils acquièrent, avec les adultes, mais aussi leurs pairs, et dans le cadre d’une société toute entière.
Si l’Ecole suffisait, les enfants des pauvres accèderaient aux plus hautes marches comme les autres.
D’autre part, c’est estimer que l’adulte est infaillible et que seules les connaissances qu’il transmet sont dignes d’intérêt.
Et, enfin, ce n’est certainement pas un uniforme qui empêchera les écoliers ou les lycéens d’envoyer des SMS en cours. Si vous avez une idée là-dessus aussi ?
En tous cas, à lire les commentaires sur ce fil de discussion, on ne peut que constater que l’école n’a pas rempli son rôle, qui, dans une société libre, est de donner aux enfants et adolescents les outils qui leur permettront de réfléchir et d’analyser par eux-mêmes.
Ainsi, par ex, quand on avance que : "la religion n’est donc pas plus identitaire que la philatélie, l’amour du tango ou la culture occitane : une petite partie du vaste Tout qu’est l’identité", on met sur le même plan la religion et la philatélie ou le tango.
Or, si, ici, la "religion" est vue subjectivement comme la pratique aveugle d’un certain culte, ou comme un loisir quelconque, c’est, néanmoins, d’une philosophie qu’il s’agit.
Elle fait donc partie du bagage culturel indispensable : la littérature et de nombreuses œuvres artistiques se réfèrent à la religion, par ex.
C’est une forme de pensée (même si on n’y adhère pas) qu’on ne peut pas occulter, contrairement à ce qu’en disent les censeurs, si on veut comprendre le monde, le cheminement de la pensée des autres et accepter les différences.
Il est également saugrenu de dire que les religions sont en conflit parce que "chaque livre sacré ne mentionnant pas les autres livres sacrés dit implicitement que ces autres livres ne sont pas sacrés, sinon le livre sacré en aurait parlé" (sic !).
Si on a un peu étudié l’histoire et si on observe ce qui se passe aujourd’hui, les conflits ont, de tous temps, été instrumentalisés par les gouvernants, qui, en s’appuyant sur la religion et/ou le groupe racial, l’utilisent pour justifier les guerres de conquête et isoler les différents groupes les uns des autres afin de les communautariser sous la bannière de la religion ou de la race.
Quant au "prosélytisme" et à la publicité que représenterait le foulard, ce n’est que pur fantasme.
Dirait-on que les processions qu’on croise dans les rues font du "prosélytisme" ?
Encore faut-il comprendre le sens des mots.
Et, si la vue d’un foulard incite à courir se convertir, quel mot faudrait-il employer pour qualifier la surenchère de publicité que nous subissons par ailleurs ?
Car, c’est quotidiennement que les entreprises commerciales nous harcèlent au téléphone, nous bombardent de mails, noient nos boites aux lettres pour vendre leurs produits et s’affichent dans la rue.
Mais, même si l’humanité entière s’écroule actuellement sous le joug du dieu du néolibéralisme et de ses créatures monstrueuses, rien ne peut faire couler plus de fiel et terroriser davantage qu’un foulard.
@Sheynat
Je suis d’accord avec vous. Mais j’ai bien peur que nos efforts soient peine perdue.
Les trolls réécrivent les lois à leur convenance et prennent de haut ceux qui leur rappellent les textes en vigueur.
Ils ont même trouvé la parade : il suffit de décréter que les lois deviennent caduques au bout d’un certain temps.
C’est vrai, ça, on se demande pourquoi on garde un texte aussi poussiéreux que la Constitution !
Et, si on considère que le texte sur la Séparation de l’Eglise et de l’Etat est périmé, c’est, logiquement, qu’on veut remettre la religion au centre des institutions et imposer à l’Etat d’en règlementer les rites.
Sinon quoi ?
PS : le terme de "laïcité" n’apparait, en effet, dans aucun texte officiel. C’est ce que signalait l’auteur. Rien d’amusant à cela.
Mais quand on n’a pas d’argument …
Ah, elle est belle la "gauche" ! Dès qu’il s’agit de prendre en compte l’évolution de la société, elle revient frénétiquement à "La France, fille aînée de l’Eglise", à son terroir, ses petits villages proprets, ses verts coteaux et ses clochers.