RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

James Petras propose les Cinq prisonniers Cubains pour le prix Nobel de la paix.


Note : Lire au sujet des Cinq Cubain emprisonnés aux USA : L’ignominie
de l’Empire : le cas des cinq prisonniers politiques cubains


9 mai 2004


Dans la lutte contre le terrorisme, les Cinq Cubains apparaissent comme dignes candidats pour le prix Nobel de la paix.

Les terroristes sont principalement les exilés cubains installés à Miami et financés par le gouvernement des États-Unis et soutenus par la Fondation cubano-américaine (Cuban-American Foundation), les présidents des États-Unis et bien sûr les services secrets états-uniens pendant les 45 dernières années. Ces terroristes ont fait exploser des avions de ligne, ont assassinés des paysans cubains et des diplomates, des touristes européens et leurs opposants cubano-américains en Floride et à Puerto Rico parmi leurs nombreuses victimes très diverses. Ils agissent naturellement en toute impunité aux États-Unis.

Le centre principal pour les terroristes exilés soutenus par les États-Unis est la Fondation cubano-américaine (FCA) qui joue le rôle d’intermédiaire dans le financement des actions terroristes contre Cuba. Tous les candidats démocrates ou républicains aux élections présidentielles états-uniennes appellent au soutien de la FCA pour les élections, en échange de quoi ils s’engagent à promouvoir des directives politiques et économiques conçues pour détruire l’économie cubaine. Grâce au système de sécurité et aux agences de renseignement de première force de Cuba, la plupart des complots terroristes ont été contrés, épargnant ainsi la vie à des milliers d’innocents.

La présidence de Clinton toléra les attaques soutenues par la FCA contre l’économie touristique cubaine, la principale source de devises étrangères de Cuba. En guise de parade, le gouvernement révolutionnaire décida de former une équipe d’antiterrorisme dans le but de glaner des informations aux États-Unis sur les complots terroristes des exilés cubains et pouvoir se défendre. Les ’Cinq Cubains’ assumèrent la tâche d’infiltrer les groupes terroristes d’exilés afin d’informer les autorités cubaines sur les activités violentes imminentes comme les complots pour assassiner des dirigeants et diplomates cubains ou les attentats à la bombe dans des hôtels ou des restaurants touristiques. Collecter des informations sur les groupes terroristes projetant de commettre des actes violents est accepté comme pratique de sécurité nationale partout dans le monde. Les Cinq Cubains jouèrent un rôle exemplaire dans la lutte mondiale contre le terrorisme —leurs renseignements permirent aux autorités cubaines de capturer des terroristes avant ou durant leurs attaques et d’identifier et neutraliser les attaques maritimes et les violations de l’espace aérien cubain.

Les services de renseignements cubains, grâce aux informations des ’Cinq Cubains’, fut à même de faciliter l’arrestation de plusieurs terroristes exilés majeurs qui avaient décidé de faire exploser un amphithéâtre d’université plein à craquer à Panama où des milliers d’étudiants devaient assister à un discours de Fidel Castro. Les activités antiterroristes des ’Cinq Cubains’ n’ont pas seulement sauver des vies cubaines mais apportèrent également une aide aux dirigeants politiques et activistes indépendants à travers le monde qui s’opposaient aux ambitions de l’impérialisme US. Les terroristes agissant depuis Miami, travaillant avec la CIA furent impliqués dans le meurtre de l’ancien ministre de la Défense chilien Orlando Letelier et de son assistant américain en 1975 à Washington ; ils torturèrent et assassinèrent le chef guérillero célébré de par le monde Che Guevara en Bolivie et furent largement impliqués avec les mercenaires nicaraguayens (1980-1990), les escadrons de la mort du El Salvador et du Honduras et le génocide au Guatemala des indiens mayas (1980-1984). En suivant ces terroristes internationaux et en fournissant des informations préalables, La Havane était capable de prévenir les gouvernements latino-américains de prévisions d’attaques terroristes.

Le gouvernement états-unien arrêta les Cinq Cubains pas pour ’espionnage’ (ils n’ont jamais espionné d’installations civiles ou militaires états-uniennes) mais pour avoir perturber leur réseau terroriste opérant depuis Miami. Les Cinq Cubains ont montré l’hypocrisie de la prétendue « politique antiterroriste » de Washington avant, pendant et après le 11 septembre 2001. Le régime US utilisa les informations antiterroristes fournies par les renseignements cubains (en grande partie provenant des ’Cinq Cubains’ eux-mêmes) pour identifier et arrêter les Cinq Cubains, donnant ainsi aux terroristes exilés toute liberté pour poursuivre leurs attaques contre les cibles civiles à Cuba et dans le but d’intimider les partenaires commerciaux et les touristes européens et canadiens visitant Cuba.

L’attaque US contre les agents antiterroristes cubains fut un signal à tous les terroristes partout dans le monde que, s’ils agissent dans les intérêts impériaux US et contre les adversaires et détracteurs des États-Unis, ils seraient intouchables. Ariel Sharon a compris le message lorsqu’il poursuivi les « assassinats sélectifs » de centaines de chefs palestiniens et d’opposants, sachant d’avance que Washington approuverait. Les tortionnaires-’interrogateurs’ de l’armée US en Irak ont saisi le message et assassinent les militants de la résistance, captifs en Irak.

L’alliance de Washington avec les gangs terroristes violents et leur financement et entraînement a une longue et ignoble histoire — et un coût terrible pour les citoyens états-uniens. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement des États-Unis travailla étroitement avec la mafia sicilienne de Lucky Luciano pour décimer les forces antifascistes de gauche en Italie méridionale, consolidant ainsi les gangs criminels (en réalité des armées privées) qui domineraient les grands ports, les transports routiers et les syndicats de la construction et des industries similaires aux États-Unis en plus de favoriser la prostitution, la drogue et la corruption politique. Pendant les années cinquante, les États-Unis s’allièrent aux dictatures terroristes à Haïti, en République dominicaine, à Cuba, au Pérou et au Venezuela pour s’assurer des régimes fantoches dépendants durant la Guerre froide et pouvoir contrôler les ressources stratégiques, ce qui provoqua la montée de mouvements anti-impérialistes et la victoire de la révolution cubaine. Dans les années soixante, les États-Unis développèrent des liens avec les trafiquants de drogue en Asie du Sud-Est et les escadrons de la mort au Viêtnam dans une tentative de vaincre la révolution indochinoise, ce qui provoqua la défaite militaire et la croissance exponentielle de production et d’exportation de drogues vers les États-Unis. Durant les années soixante-dix, les USA sous Carter recrutèrent, entraînèrent, armèrent et financèrent un grand nombre de fondamentalistes islamiques du monde entier pour envahir et attaquer la république séculière d’Afghanistan, ces mêmes forces qui, plus tard, jetèrent des avions de ligne dans les tours jumelles de New York et le Pentagone à Washington. Dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, Washington a soutenu militairement les extrémistes musulmans et les gangsters mafieux qui combattirent en Bosnie, en Tchétchénie et au Kosovo contre les Serbes et les Russes, récoltant un nouveau groupe de futurs combattants contre Washington et ses alliés européens.

Dans chaque cas, le soutien de Washington aux terroristes, que ce soient les gangsters siciliens, les fondamentalistes musulmans, les dictateurs d’Amérique latine ou les assassins de l’État israélien, a fait boomerang. Les terroristes se sont retournés contre leur commanditaires ou allumèrent le feu de résistances radicales anti-impérialistes. Si jamais les États-Unis normalisaient leurs relations avec Cuba, nous aurions affaire, aux États-Unis mêmes, à un groupe de terroristes cubano-américains impitoyables et bien entraînés, capables de s’attaquer à des cibles états-uniennes.


Les Cinq Cubains étaient engagés dans l’action préventive non-violente : le collectage d’informations destinées à éviter de nouveaux conflits et des tensions entre les États-Unis et Cuba. Les Cinq Cubains agissaient pour approfondir et étendre encore plus les relations directes entre personnes qui commencent à fleurir et les échanges commerciaux qui se sont multipliées du milieu des années quatre-vingt-dix jusqu’à aujourd’hui (2004). Les exportateurs agricoles de 34 États des États-Unis vendaient pour 500 millions de dollars en nourriture et graines pour animaux à Cuba ; des centaines de milliers de visiteurs US, y compris des Cubano-Américains visitaient Cuba tous les ans, malgré les restrictions de voyage. Le blocus économique et de voyage de Washington s’usaient de plus en plus ; en dehors de Miami et de Washington, il y avait peu de soutien pour les mesures anti-cubaines et encore moins pour les cellules terroristes d’exilés cubains qui déposent des bombes dans les hôtels, les avions de ligne et les amphis d’universités. Les sondages d’opinion montraient que plus des deux-tiers des citoyens états-uniens étaient opposés aux restrictions de voyage et à l’embargo économique. Même la communauté cubano-américaine était hostile à l’approche « tout ou rien » des terroristes dans les relations Cuba-États-Unis. L’activité préventive antiterroriste des Cinq Cubains était vitale au ’rapprochement’ grandissant entre les États-Unis et Cuba puisqu’elle contribuait à stabiliser le climat politique et favorisait ainsi les échanges culturels et commerciaux.

Durant la présidence de Bush, les États-Unis ont poursuivi une politique agressive de recrutement et de financement d’agents à Cuba ainsi que de restrictions plus sévères sur les dérogations familiales et les échanges culturels. Washington a cherché à semer la discorde à l’intérieur de Cuba de par ses alliés à Miami qui peuvent comploter sans danger, maintenant que les antiterroristes cubains ont été arrêtés. La crainte de nombreux experts des relations cubano-états-uniennes est que l’administration Bush puisse utiliser son réseau de terroristes basé à Miami pour provoquer un ’incident’ ou une attaque violente pour rehausser d’un cran l’agression US suivant la doctrine de Bush de la « guerre permanente » contre les pays indépendants du tiers-monde.


Dans une perspective plus large, les Cinq de Cuba ont risqué leur liberté pour défendre les principes de la Charte des Nations unies : « le droit des pays à l’auto-détermination », le droit des peuples à décider de la propre forme de son gouvernement et le droit universel de se défendre contre les agresseurs extérieurs dont le but est d’imposer sa loi par la force et la terreur. En agissant contre les gangs terroristes cubano-américains soutenus par les États-Unis, les Cinq Cubains défendaient le droit du peuple cubain de décider lui-même la forme présente et future de gouvernement. Parmi la grande majorité des cubains et des peuples latino-américains, les Cinq Cubains sont considérés comme des héros qui osèrent entrer au coeur de la métropole impériale et exposer les violentes machinations de ses protégés terroristes. En arrêtant et accusant ces patriotes antiterroristes latino-américains dans des circonstances très préjudiciables et en condamnant ces hommes héroïques, tous pères et maris, pratiquement à la réclusion en isolement à perpétuité, Washington a démontré une fois de plus, que dans les bas-fonds de la terreur, les États-Unis ne connaissent pas de bornes, pas de honte ni de crainte, sauf quand leurs propres créations se retournent contre eux et que nous, les citoyens états-uniens, en subissons les conséquences.

James Petras, professeur émérite de l’université d’État de New York à Binghamton (USA) et professeur associé de la St Mary’s University, Halifax (Canada).

Titre original : James Petras propose les Cinq Cubains pour le prix Nobel de la paix.


Source :

-www.antiterroristas.cu (anglais)

-www.antiterroristas.cu/index (espagnol)

 Traduction : J. Schretter

Pour usage équitable uniquement.


 Publicité parue dans le New York Times en Mars 2004 pour la libération des Cinq de Miami.


 Parmis les nombreux sites de soutien aux Cinq :

www.radiohc.cu ( français )

www.granma.cubaweb.cu


 Lire au sujet des Cinq Cubain emprisonnés aux USA :

Grande nouvelle depuis les USA : la cour d’appel d’Atlanta demande un autre procès pour les Cinq cubains emprisonnés !

L’ignominie de l’Empire : le cas des cinq prisonniers politiques cubains

Le cas des cinq prisonniers politiques cubains et la censure médiatique internationale, par Salim Lamrani.


 D’ autres article de James Petras :

Géopolitique du Plan Colombie. 10 mai 2003

Situation actuelle en Amérique latine. 1er juillet 2003

Cuba : La Responsabilité des Intellectuels. 15 juillet 2003

Le droit à la vie de la Révolution cubaine. 14 mars 2004

Elections américaines : leur avenir et le nôtre. 16 avril 2004

La résistance des pays du tiers-monde et la solidarité des intellectuels occidentaux. 1er juin 2004


Transmis par : Cuba Solidarity Project


URL de cet article 1617
   
Même Thème
Les Cinq Cubains (éditions Pathfinder)
Une sélection d’articles de l’hebdomadaire The Militant depuis 13 ans sur le combat pour libérer Gerardo Hernández, Ramón Labañino, Antonio Guerrero, Fernando González et René González. Les Cinq Cubains, connus sous ce nom à travers le monde, ont été condamnés par le gouvernement U.S. sur des chefs d’accusation de « complot » fabriqués de toutes pièces et ont reçu des sentences draconiennes. Ils sont emprisonnés depuis leur arrestation après les rafles du FBI en 1998. Leur « crime » ? (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Julian Assange, à qui l’on doit plus d’articles importants que l’ensemble de ses journalistes-critiques, a 50 ans aujourd’hui - en prison. Il est en prison pour une raison : l’administration Biden et la plupart des médias commerciaux ne se soucient pas de la liberté de la presse, mais font semblant de s’en soucier quand ça les arrange.

Glenn Greenwald

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.