RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
33 
Et Edith Piaf, Berthe Silva, Barbara, Brel, Brassens, Ferrat, Ferré, Trenet...?

Hommage national à Johnny Hallyday ?

Johnny Hallyday était incontestablement un rockeur, devenu une rock star, aimé et adulé par des millions d’hommes et de femmes, de toutes catégories. Un attachement populaire authentique et durable.

Johnny s’est ouvert au blues, et à d’autres influences marquant indéniablement plus d’un demi-siècle d’histoire de la musique et de la chanson en France.

Mérite-t-il pour autant « l’hommage national » envisagé par certains, qui voudraient plutôt que « la légende de Johnny » soit pour eux source de profits politiques et financiers ?

La première réaction à chaud du président Macron, qualifiant le chanteur de « héros », va-t-elle au-delà du calcul de surfer sur l’enthousiasme populaire que le rocker avait créé ? De quoi dé-olympiser, en apparence du moins, sa froide condescendance envers le menu peuple. Cela n’aurait rien d’étonnant, de telles instrumentalisations sont monnaie courante, et fonctionnent d’autant mieux que l’émotion est grande ; on sait Macron expert en la matière.

Si de chanson il s’agit, la France aurait dû distinguer précédemment par un hommage national Piaf, Berthe Silva, Barbara, Brel, Brassens, Ferrat, Ferré, Trenet, etc.

Si d’héroïsme il s’agit, combien de résistants communistes n’ont pas été panthéonisés, ou célébrés nationalement, parce qu’ils assumaient une idéologie et un engagement antifasciste ? Tout simplement, parce qu’ils étaient communistes.

Si d’hommage national, il s’agit, il faudrait envisager d’honorer aussi tous les chercheurs, les intellectuels, les écrivains, les scientifiques qui, ayant œuvré au bien commun et vécu dans l’ombre, partent souvent dans un silence et une indifférence officielle assourdissants.

La plupart du temps, les distinctions, telles que la Légion d’honneur, relèvent bien plus du copinage que de la reconnaissance des qualités de ceux qui les reçoivent.

Qui est habilité, qui est légitime, pour choisir celui ou celle qui mérite hommage ? Quelle échelle de valeurs ? Ne créons pas un précédent dommageable. Laissons Johnny reposer en paix, avec tout le respect que suscite sa longue et riche carrière.

Jean ORTIZ

URL de cet article 32659
   
Même Auteur
CHE, PLUS QUE JAMAIS (ouvrage collectif)
Jean ORTIZ
Recueil d’interventions d’une vingtaine d’auteurs latino-américains et européens réunis à Pau en avril 2007 pour un colloque portant sur l’éthique dans la pratique et la pensée d’Ernesto Che Guevara, une pensée communiste en évolution, en recherche, qui se transforme en transformant, selon les intervenants. Quatrième de couverture On serait tenté d’écrire : enfin un livre sur le Che, sur la pensée et la pratique d’Ernesto Guevara, loin du Che désincarné, vidé d’idéologie, doux rêveur, (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Je ne pense plus que les journalistes devraient bénéficier d’une immunité particulière lorsqu’ils se trompent à ce point, à chaque fois, et que des gens meurent dans le processus. Je préfère les appeler "combattants des médias" et je pense que c’est une description juste et précise du rôle qu’ils jouent dans les guerres aujourd’hui.

Sharmine Narwani

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.