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Haïti doit enfin sortir de l’enfer

Haïti affronte encore et encore la mort et les destructions. Cette fois, un tremblement de terre. Il y a un an, un cyclone. Après les longues années d’occupation nord-américaine, de la sanglante dictature des Duvalier installée avec la complicité de Washington, après les coups d’Etat organisés depuis l’ambassade US à Port-au-Prince, après les famines, après la fuite de l’élite haïtienne, après les promesses d’aide internationale non suffisamment tenues, voici la catastrophe. Alors que le pays commençait à reprendre quelques forces, que l’appareil d’Etat semblait s’organiser avec l’aide de l’ONU, un nouveau malheur s’est abattu sur ce peuple exsangue. Les images des cadavres allongés sur les routes, des gens hagards, des corps enfouis sous les décombres, des familles décimées hurlant leur douleur ont bouleversé le monde entier. L’aide d’urgence s’impose. Elle ne suffit pas.

Il y a les courageux secouristes de différentes nationalités fouillant les décombres à la recherche d’une vie à sauver. Il y a les rares médecins travaillant jour et nuit, les généreux membres des ONG, les personnels de l’ONU durement touchés. Il y a la formidable mobilisation des femmes et des hommes de coeur, notamment en France, versant des dons aux associations. Malheureusement, il y a aussi les effets d’annonce exagérés, les shows médiatiques déplacés, une course au paraître parfois à vomir. Là n’est pas l’essentiel.

Après l’immense émotion viendra le temps de la reconstruction du pays. Pas dans la charité, encore moins dans l’anarchie. Dans l’efficacité. La prétendue « communauté » internationale tirera-t-elle les enseignements des différentes catastrophes, ceux par exemple du tsunami de 2004 et son cortège de gâchis, de corruption et de manque de respect à l’égard des populations. L’aide internationale doit être planifiée et coordonnée. Les besoins à court, à moyen et à long terme des Haïtiens ne doivent pas relever de l’improvisation ou de la simple bonne volonté.

Tout est à faire. La réorganisation du pays exige un plan d’envergure prévoyant notamment la mise en place d’une administration (de nombreux ministres et fonctionnaires sont morts), la planification de la reconstruction des principales infrastructures (routes, ponts, port), l’accès à l’eau potable, le rétablissement et la modernisation des communications, la construction d’hôpitaux et la mise en place d’un véritable système de santé, des semences et des outils pour travailler la terre et lutter ainsi contre la déforestation.

Certains en appellent à un « plan Marshall ». Si une telle perspective peut permettre au peuple haïtien de sortir enfin de l’enfer, pourquoi pas. Mais il faudra alors ne pas se limiter aux simples mots et s’interroger sur les véritables raisons du débarquement en masse de soldats nord-américains à Port-au-Prince.

José Fort

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