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Sexe, homosexualité, transsexualité, peep-show et obscénité journalistique.

Fraise, chocolat, Télérama.

Le lundi 29 septembre 2010, à 20 heures 40, Arte diffusait le film « Fraise et chocolat ». Si ce film (archi-primé dans le monde entier) sur l’homosexualité à Cuba est remarquable de subtilité, nous avons décelé de dégoutantes obscénités dans un critique de Télérama N° 3168, page 108, sous la signature de Cécile Mury.

Le contexte historique.

Le 17 mai 1990, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) annonçait sa décision de retirer l’homosexualité de la liste des maladies mentales.

En mars 2010, un décret a été publié au Journal officiel français qui retire le transsexualisme de la liste des affections psychiatriques.

En 1960, Vilma Espin (décédée en 2007), épouse de Raúl Castro crée la « Fédération des femmes cubaines » qui lutte pour l’égalité des sexes, contre le machisme et l’homophobie.

Sa fille Mariela Castro, préside aujourd’hui le « Centre national cubain d’éducation sexuelle » qui oeuvre pour le droit des LGBT (Lesbiennes, Gays, Transsexuels et Bisexuels). Grâce à son action, les Cubains transsexuels peuvent désormais bénéficier d’opérations gratuites.

En juin 2010, le « Centre national cubain d’éducation sexuelle » organisait un colloque international à La Havane sur le thème de « Transsexualité et transsidentité ». Un psychiatre français, Hervé Hubert en était. Il en a parlé sur le Grand Soir :

http://www.legrandsoir.info/1er-Colloque-International-Trans-identites-Genre-et-Culture-a-La-Havane-la-transsexualite-n-est-pas-une-maladie.html

Voir aussi :

http://www.legrandsoir.info/Les-homos-et-les-transsexuels-a-Cuba.html

C’est un fait historique : au plus haut sommet de l’Etat cubain, dans l’entourage des plus hauts responsables, un travail opiniâtre est mené depuis des décennies pour faire évoluer des mentalités dans un sous-continent culturellement machiste.

S’il est tout aussi historique que les homosexuels ont été mal traités par la jeune révolution des barbudos (à une époque où partout ailleurs dans le monde ils rasaient les murs), la vérité oblige donc à dire que les pendules ne se sont pas arrêtées là .

Le film « Fresa y chocolate », produit en 1993 à Cuba constitue un épisode du combat du gouvernement cubain pour aller de l’avant.

Et voici les derniers mots de la critique signée Cécile Mury dans Télérama : « Fraise et Chocolat [a], à l’époque, miraculeusement échappé à la censure ».

Si miraculeusement en effet qu’il a été tourné à Cuba, avec des acteurs cubains, deux réalisateurs cubains (Tomás Gutierrez Alea et Juan Carlos Tabà­o), sous l’égide de l’« Instituto Cubano del Arte e Industrias Cinematográficos (ICAIC) et qu’il a été multiprimé à Cuba, dès sa sortie, lors du Festival International du cinéma de La Havane : prix ARCI-NOVA aux réalisateurs Tomás Gutierrez Alea et Juan Carlos Tabà­o, prix de l’Audience aux réalisateurs Tomás Gutierrez Alea et Juan Carlos Tabà­o, prix catégorie « Meilleur acteur » à Jorge Perugorrà­a, prix catégorie « Meilleure actrice » à Mirta Ibarra, prix catégorie « Meilleur réalisateur » à Tomás Gutierrez Alea et Juan Carlos Tabà­o, prix catégorie « Soutien meilleur actrice » à Mirta Ibarra, prix FIPRESCI à Tomás Gutierrez Alea et Juan Carlos Tabà­o, premier Prix « Grand Corail » à Tomás Gutierrez Alea et Juan Carlos Tabà­o, prix « OCIC » à Tomás Gutierrez Alea et Juan Carlos Tabà­o.

Le lecteur d’une Cécile Mury occupée à déglinguer le réalisateur cubain Tomás Gutierrez Alea (qui a un "passé de cinéaste officiel") et le film dont elle concède qu’il obtint « l’Ours d’argent du festival de Berlin en 1994 et le prix du festival de la Havane », ignorera donc l’avalanche de prix cubains cités plus haut et ceux qui suivent : 1994 : Festival international du film de Berlin : Teddy Award du « Meilleur film de long métrage », 1994 : Festival de Gramado (Brésil) : six prix, 1995 : Academy Awards (États-Unis) : nommé dans la catégorie « Meilleur film étranger », 1995 : Académie des Arts et des Sciences Cinématographiques d’Espagne : Prix Goya catégorie « Meilleur film étranger en langue espagnole », 1995 : Festival du film de Sundance (Utah, États-Unis) : « Prix Spécial du Jury ».

On imagine que le téléspectateur, s’il avait lu ce qui précède et non pas les mensonges de Télérama, n’aurait pas zappé ce film dont Cécile Mury lui a expliqué en substance qu’il a été réalisé par un apparatchik et qu’il est un prétexte à éluder la réalité cubaine « étouffant sous le bâillon ».

L’expression « film de propagande » est filigranée.

Mais de quel lieu nous parle-t-elle et que sait-elle du proverbe qui dit que pour monter au mât il faut avoir le derrière propre ?

Télérama est une filiale du groupe Le Monde qui appartient à trois oligarques dont Xavier Niel, fondateur du Minitel rose, mis en examen et placé en détention provisoire le 28 mai 2004 pendant un mois pour proxénétisme aggravé. Une ordonnance de non-lieu a été prononcée.

Le Parquet de Paris a soupçonné Xavier Niel d’avoir investi dans trois "peep-shows", un à Paris et deux à Strasbourg, qui auraient servi de couverture à des activités de prostitution. Pour le président Sarkozy, l’affaire est entendue : Xavier Niel est "un homme du peep-show".

Rétif à toute sorte de procès, LGS, dont on sait qu’il est en désaccord en tout avec le Président de la République (et même avec le Parquet) n’en croit pas un mot.

Croyons seulement que si des amoureux de la vérité protestent auprès de Télérama, leur courrier ne passera pas, car ce prude hebdomadaire catholique ferme les yeux devant ses propres obscénités et ne souhaite pas que ses lecteurs s’y attardent.

Vladimir Marciac

PS. Le film est rediffusé le 12 octobre à 14H45 et le 14 à 3H.

Pour plus amples informations, voir encore :

http://viktor.dedaj.perso.neuf.fr/spip.php?article7

http://viktor.dedaj.perso.neuf.fr/spip.php?article777

http://viktor.dedaj.perso.neuf.fr/spip.php?mot17

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