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Déportation des sans-papiers : la PAF ne fait pas dans la dentelle.

Deux personnes sont décédées récemment lors de leur expulsion par la Police de l’Air et des Frontières. D’un arrêt cardiaque, bien sûr. Comment peut-on mourir autrement ? Dans les deux cas, Sarkozy a suspendu les policiers chargés de l’"escorte", dans l’attente des résultats de diverses enquêtes. Et il veille, qu’on se le dise ! "La police et la police républicaine (sic), je les soutiens, je les mobilise, je compte sur eux mais je n’accepterai aucune dérive, je n’accepterai aucun comportement qui ne soit pas scrupuleusement respectueux des valeurs républicaines", a-t-il déclaré. Ouf ! Le petit Nicolas est un grand sensible, tout le monde le sait. Aussi lui déconseillons-nous de lire les lignes qui suivent. Il ne le supporterait pas. Il s’agit d’un témoignage d’un passager d’un vol Roissy-Bamako en décembre dernier. Il a souhaité garder l’anonymat. On en est là !


Ratage d’une expulsion

Un jour de décembre dernier j’avais un billet d’avion pour Bamako (MALI). Un billet à 711€ aller-retour alors qu’un pour Dakar, il y a 600 Kms de moins, est vendu 450 à 460€, là aussi il y a beaucoup à dire mais à part Air France il n’y a aucune compagnie aérienne qui a des vols vers le Mali donc vu le manque de concurrence notre état juste et bon peut appliquer le tarif qu’il veut.

L’embarquement était prévu à partir de 15h55 pour l’envol à 16h55, il y a eu du retard, je ne savais pas pourquoi et je n’étais pas le seul, tous les passagers étaient comme moi.
Enfin dans l’avion, à 17 h nous étions toujours au sol. Je commençais à avoir des fourmis dans les jambes, vers le fond de l’avion j’avais déjà entendu à diverses reprises une voix qui disait :
« Veux voir Didou ».

Depuis un moment il y avait un certain remue-ménage vers cet endroit, des agents de la P.A.F en civil allaient et venaient dans l’avion.
Je me suis levé et j’ai demandé à un membre de l’équipage ce qui se passait, il m’a été répondu qu’il y avait un expulsé qui était menotté et ligoté et que l’avion ne partirait pas dans une telle situation.
J’ai tout de suite compris et me suis dirigé vers l’endroit où il se trouvait : entre deux défenseurs de nos lois républicaines !!!!!!

Il était menotté les bras dans le dos et les jambes ligaturées avec plusieurs tours de ruban adhésif. Un deuxième, lui ne disant rien, ne se révoltant pas était libre de ses mouvements.
L’un des deux sbires de Sarko m’a demandé alors que je n’avais encore rien dit ni fait de retourner m’asseoir. Là mon sang n’a fait qu’un tour, je leur ai dit d’arrêter leur cirque.

Je me suis retrouvé immédiatement un bras bloqué dans le dos, bousculé et emmené dans le fond de l’avion où les brutalités ont commencé, propulsé avec force contre la paroi de l’avion où je suis allé m’écraser, j’ai senti que les coups allaient venir mais le chef de cabine est intervenu (grand merci à lui). Je dus donner mon passeport, rester face à la paroi et le bras toujours bloqué. Nouvelle intervention du chef de cabine qui a ordonné de me lâcher, menaçant de descendre de l’avion avec tout le personnel si les brutalités ne cessaient pas immédiatement. Entre temps je me suis entendu accusé d’avoir retardé le départ de l’avion, avoir tenté de fomenter une émeute et me trouver en état d’arrestation. Un autre passager qui lui aussi a protesté à eu aussi son passeport confisqué et le pauvre garçon avait été amené au fond de l’avion lui aussi, d’une manière plus que brutale, ne pouvant pas marcher il a été traîné au sol avec violence. Le sbire malgré tout a du réfléchir, à ce moment là est arrivé un galonné de la P.A.F qui m’a pris à part, m’expliquant la situation avec sa version très peu admissible, comme quoi Air France s’était engagé à prendre en charge les « non désirés en France » pour les remmener dans leur pays d’origine, qu’à cause de moi Air France allait devoir licencier une partie de son personnel etc.

Le commandant de bord est à son tour intervenu en disant que tout cela était inadmissible, qu’il ne décollerait qu’avec moi à bord et quand le passager dont il ne voulait pas serait redescendu.
A ce moment la porte arrière de l’avion s’est ouverte et sont arrivés trois membres de la Police Nationale, qui se sont emparés de l’homme ligoté et lui ont fait descendre l’escalier là aussi en le traînant.

J’ai pu rejoindre ma place, vol sans encombres mais à l’arrivée à Bamako les deux cow-boys étaient là , j’ai eu un mouvement de répulsion en passant devant eux et de leur part j’ai eu peur de prendre des coups vu comment ils me regardaient.

C. B.

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Karl Marx, Le Capital, chapitre 22

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