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De l’effondrement En Marche au Grand Rebond ?

Ce froid dimanche de décembre marque une nouvelle étape de l’effondrement programmé de notre pays compressé et broyé par l’étau euro-capitaliste :

D’une part, le sinistre Wauquiez a triomphé sans même avoir à combattre en s’emparant de l’ex-parti gaulliste en voie de lepénisation galopante. L’oligarchie resserre sa tenaille sur le peuple français malaxé entre l’euro-atlantisme débridé de Macron et le « Tea Party » pseudo-tricolore que veulent concurremment mettre en place la dynastie Le Pen et le clan clérical-xénophobe incarné par Wauquiez.

D’autre part, profitant du désengagement majoritaire du corps électoral insulaire, la mouvance nationaliste, aiguillonnée par l’indépendantiste Talamoni, accroît sa mainmise réactionnaire sur la Corse. Nul doute que, dans le cadre de l’euro-balkanisation en route des Etats membres de l’UE (Ecosse et Grande-Bretagne, Catalogne et Pays basque et Espagne, Lombardie et Italie, Flandre et Belgique...), les forces centrifuges qu’encourage le « pacte girondin » cher à Macron, ne vont exploiter la situation corse pour accentuer à l’échelle hexagonale la « länderisation », voire la « fédéralisation » de feu la République une et indivisible en perdition. Elles seront évidemment aidées en cela par les mouvements antirépublicains et euro-séparatistes (car tous sont tournés vers Bruxelles !) qui attendent leur heure dans différentes régions périphériques du pays.

Qui peut d’ailleurs croire sérieusement, après avoir vu l’autonomisme catalan initial virer à l’euro-indépendantisme, que les « natios » corses s’arrêteront en chemin s’ils voient que « Paris » est prête à de nouvelles concessions contraires à la volonté de la population corse (qui avait rejeté la fusion des deux départements en une collectivité unique, ce qui leur a tout de même été imposé, comme le drapeau européen vient d’être officialisé par Macron en violation du votre du 29 mai 2005 repoussant la constitution d’un Etat européen !) ? Insistons en outre sur le fait que l’ultra-nationalisme ne peut percer que parce qu’une énorme proportion de la population insulaire, écoeurée ou intimidée, s’abstient.

QUI VEUT DEFAIRE LA FRANCE ?

Car non moins que l’oligarchie corse, l’oligarchie « parisienne » (qui est désormais étroitement mêlée, à l’image du CAC-40, à l’oligarchie capitaliste européenne et américaine) se fiche de la France, de la République et de la langue française : que leur importe que le français, langue commune de la République et premier service public de France, soit assiégé à la fois par les tenants du tout-anglais « transatlantique », par les contre-réformes qui cassent l’Education nationale et par les euro-séparatismes qui prennent prétexte, pour briser la France, de l’attachement légitime aux langues régionales, ce patrimoine de toute la nation ! L’oligarchie n’a cure ni de l’unité républicaine du territoire national (dont les disparités augmentent sans mesure depuis que tout effort de planification économique centrale a disparu, notamment le Commissariat au Plan), ni de la souveraineté nationale, diluée dans la « gouvernance de la zone euro », dans le suivisme aveugle à l’égard de Berlin et dans l’armée euro-atlantique en gestation.

En effet, contrairement à la fausse gauche, qui oppose dimension sociale et dimension nationale du combat de classe, le MEDEF et le CAC-40 ont compris que le démantèlement de la nation républicaine marquée par la Révolution jacobine, par le Front populaire et par le CNR, permettrait de rendre irréversible la déconstruction des acquis sociaux, des services publics et du « produire en France » : c’est-à-dire la défaite définitive de la classe ouvrière, des bastions syndicaux du secteur public, mais aussi de la paysannerie travailleuse, bref, de tout le mouvement ouvrier et démocratique qui avait surgi dans notre pays dans la foulée des Lumières, de la Révolution française et de la Commune.

Bref, rien d’étonnant si, aussitôt connus les résultats du second tour en Corse, le premier ministre de Macron a invité à Matignon les nationalistes corses, dont certains osent réclamer l’amnistie pour des hommes condamnés pour assassinat. Le but du pouvoir macronien est moins de maintenir la Corse dans la République que de fédéraliser la République elle-même en se servant de la situation corse : si l’on en doute, qu’on relise le manifeste du MEDEF intitulé « Besoin d’Aire » (décembre 2011) qui invite cyniquement à « reconfigurer » le territoire national dans le cadre des « Etats-Unis d’Europe », de l’Europe des régions et de l’ « Union transatlantique »...

QUE FAIRE ?

Faut-il pour autant baisser les bras et attendre la dissolution finale de notre vieux pays désemparé, chaque individu, chaque profession, chaque région, s’efforçant de « sauver ses billes » du naufrage national annoncé ? Comme si la tentation du « sauve-qui-peut » avait jamais préservé quiconque de l’anéantissement et de l’avilissement de tout l’équipage !

Dans ces conditions, alors que les directions syndicales ont fait « service minimum » dans la lutte contre les ordonnances, alors que Pierre Laurent montre patte blanche à Bruxelles en dénigrant Lénine et en célébrant l’introuvable « l’Europe sociale », alors que, de par sa composition de classe nécessairement hétérogène, la « France insoumise » peut difficilement porter une perspective conséquemment euro-critique et anticapitaliste, la balle est plus que jamais, comme ce fut le cas à la charnière des années trente et quarante (tant pis si la comparaison choque les aveugles politiques), dans le camp des vrais communistes. « Si le sel perd sa salure, qui donc la lui rendra ? », interroge un passage des Evangiles qui s’adresse aux apôtres plongés dans le doute, et qui, quand on sait lire un tel texte d’un œil matérialiste, traite subtilement de l’éternelle question politique des avant-gardes. En effet, qu’y a-t-il d’étonnant à ce que la France républicaine se délite, à ce que toute une partie du peuple se laisse tenter par le choix de la défaisance (chacun essayant de sauver son morceau de France à lui, qui son statut, qui sa convention collective, qui sa parcelle de territoire...) ? Quoi de surprenant si une partie de l’ex-syndicalisme rouge rosit, voire jaunit carrément sous l’emprise malfaisante de la C.E.S., si les militants communistes, qui sont le « sel » de la France populaire, accompagnent, fût-ce en trainant les pieds, fût-ce « de gauche », la sarabande antisoviétique et l’arrimage social-maastrichtien du PCF-PGE complètement dénaturé ? On peut relire les textes qu’écrivaient à la fin des années 70 les fondateurs du PRCF : alors jeunes militants pour la plupart, ils écrivaient déjà que les dérives idéologiques du PCF, que certains voyaient alors comme d’insignifiants changements cosmétiques, finiraient par coûter cher au peuple français privé de son avant-garde, donc de sa résistance à l’idéologie dominante. De manière analogue, les dérives idéologiques d’un Gorbatchev, couronnant des dérives plus anciennes, ont ouvert la voie au sabordage d’un autre grand pays du mouvement révolutionnaire mondial, l’Union soviétique...

SURSAUT POPULAIRE CHERCHE RECONSTRUCTION COMMUNISTE !

C’est pourquoi les militants franchement communistes du PRCF tendent passionnément la main à tous ceux qui, en France, veulent rester, redevenir ou devenir communistes dans un seul but : servir le(s) peuple(s), servir la jeunesse de France promise à un avenir servile si rien de décisif ne bouge rapidement. Camarades communistes, c’est de vous que doit venir D’ABORD le signal du sursaut populaire. Si vous ne vous cabrez pas à temps, durement, contre les dérives européistes et antirévolutionnaires qui délitent le mouvement ouvrier, et derrière lui, tout le pays, la « France des travailleurs » chantée par Jean Ferrat court à sa perte ; et souvenez-vous que jamais un grand pays n’est sorti de l’histoire sans subir de terribles soubresauts !

ENSEMBLE, BRISONS LES CHAINES DE L’UNION EUROPEENNE !

L’heure n’est donc pas à la routine bureaucratique d’infinies discussions de virgules et de cartels de sommets ; c’est au monde du travail, c’est à la jeunesse, et centralement c’est à la classe ouvrière des usines, des chantiers, des transports, des quartiers, qu’il faut s’adresser ensemble pour lancer une grande campagne communiste et progressiste contre l’UE. Par exemple en préparant, localement, régionalement, nationalement une grande manifestation pour que la France sorte, par la porte à gauche (celle des nationalisations, de la démocratie « en bas », de la coopération intercontinentale tous azimuts, du progrès social, sociétal et environnemental) de la funeste monnaie unique, de l’OTAN et de la prison européenne des peuples, dans la claire visée d’une rupture révolutionnaire avec le capitalisme. BRISONS LES CHAINES DE L’UNION EUROPEENNE, pour ne pas « y rester », sortons-en A TEMPS et par la porte à gauche, par la voie révolutionnaire ! Quant à nous, militants du PRCF, indépendants de toutes les forces établies mais pas du peuple travailleur, nous ne dissimulons pas que nous voulons pousser cette démarche jusqu’à boycotter l’élection supranationale du « Parlement européen », cette fiction de démocratie que d’authentiques patriotes progressistes doivent délégitimer en se liant à toutes les luttes populaires.

Ainsi, que nous participions ou pas aux luttes internes du PCF-PGE à l’approche de son énième « congrès extraordinaire », notre devoir est de privilégier l’action commune franchement euro-critique en totale indépendance par rapport à la direction euro- et socialo-dépendante du PCF-PGE. Et cela, non pas de manière abstraite, mais en liant systématiquement la dénonciation de la dictature euro-capitaliste au refus frontal des contre-réformes de Macron-Thatcher, à la dénonciation résolue à Wauquier-Le Pen, et aux luttes pour défendre nos conquêtes sociales, l’emploi, le logement social, l’environnement, la protection sociale, contre les prédations débridées du tout-profit capitaliste !

DIVORCER DES EURO-REFORMISTES POUR REGROUPER LES COMMUNISTES !

Il faut s’engager dans cette voie de l’unité d’action communiste sans craindre d’envisager enfin la RUPTURE politique et organisationnelle des révolutionnaires d’avec les diviseurs réformistes du parti ouvrier. Souvenons-nous en effet de ce que fut, sinon dans ses formes forcément variables d’une époque à l’autre, du moins dans son principe, le Congrès de Tours qui, en 1920, dans la foulée de la Révolution d’Octobre, donna naissance au PCF-SFIC : non pas la construction ad vitam aeternam d’une « tendance révolutionnaire » au sein de la SFIO, mais un acte fort de rupture par lequel les communistes purent enfin construire leur parti de combat séparément des endormeurs de la social-démocratie. Donc un acte foncièrement bénéfique qui, en coupant la soumission organisationnelle malsaine des révolutionnaires à l’égard des réformistes, et en regroupant dans un même parti les socialistes acquis à l’Internationale communiste (Cachin, Vaillant-Couturier...), le Comité pour l’adhésion à la Troisième Internationale et les syndicalistes révolutionnaires, donna enfin le signal de la contre-offensive, après la honte de l’ « union sacrée » impérialiste, à tout le mouvement ouvrier français. C’est l’union avec les réformistes, c’est-à-dire la soumission de la classe ouvrière à l’impérialisme et au social-impérialisme travesti en « Europe sociale », qui divise nos rangs, qui éparpille nos forces et qui émousse le tranchant de toutes nos luttes. C’est en s’affranchissant de ces mauvais bergers qui nous mènent de défaites en défaites, que nous pourrons ensemble, d’abord par l’action commune, puis par la réorganisation en un grand parti franchement communiste, donner à notre peuple le signal salutaire du sursaut antifasciste, patriotique, progressiste, de la reprise du combat plus vital que jamais pour la révolution socialiste dans notre pays. Car, comme le disait Lénine, « on ne peut avancer d’un pas si l’on craint d’aller au socialisme ».

Assez d’attentisme, assez de ménagements pour les états-majors politiques et syndicales qui ne dirigent plus désormais... que le sabordage national et social. Assez d’édulcoration et de « désalinisation » vendues sous le nom trompeur de « déstalinisation ». Le sel communiste doit retrouver toute sa saveur, il doit de nouveau cristalliser avant que la France des travailleurs n’ait fini de s’évaporer ou d’imploser sous la tenaille de plus en plus fascisante de l’euro-dissolution néolibérale.

Georges GASTAUD
Secrétaire national du PRCF (Pôle de renaissance communiste en France).

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