Un mouvement inédit ébranle la société espagnole, malade du néolibéralisme à en crever, et le "jeu politique espagnol", pipé et cadenassé par un système électoral inique et bipartite plein pot.
Des milliers de jeunes, de précaires, de chômeurs, de laissés-pour-compte, depuis le 15, manifestent dans les grandes villes, campent Puerta del Sol à Madrid, à la veille des élections municipales et autonomiques d’aujourd’hui, qui vont voir la droite néofranquiste remporter la mise, face à un PSOE qui n’a plus de "socialiste" et "d’ouvrier" que le nom, rallié à la gestion anti-populaire et ultra libérale de la crise (retraite à 67 ans, plus de 20% de chômage, réduction du salaire de ces "privilégiés" de fonctionnaires, brutales mutilations ("recortes") des budgets de l’éducation, de la santé, paupérisation générale,etc).
Les organisateurs du mouvement des "indignés" espagnols dénoncent à juste titre le PPSOE (sigle fusionnnant les deux grands partis de l’alternance). Ils refusenr d’être "des marchandises aux mains des banquiers et des politiciens". Un grand scandale politico-financier , l’affaire Gurtël, implique l’appareil et des centaines de cadres du Partido Popular , néofranquiste, ultralibéral, en toute impunité. La justice espagnole se couche. Et ces ripoux de "populares" vont gagner les élections...par défaut !! Le peuple n’adhère pas. Il rejette des "socialistes" qui n’ont pas fait une politique "de gauche".
Ces milliers d’Espagnols qui font bouger les lignes, accusent, s’indignent, ont raison. ILS MERITENT TOUT NOTRE SOUTIEN LUCIDE. Ils nous montrent que l’ont peut en finir avec la résignation, le "ya pas de solutions", le "tais-toi" et accepte la "servitude volontaire", l’alternance des cravates...
Mais le système peut digérer une simple indignation, fut-elle massive. Nombreux sont ceux qui proposent d’aller plus loin, de passer à la résistance, à la rébellion, à la recherche de futurs différents et possibles...La plateforme de départ est large et pertinente.
L’abstention ne saurait être une solution.
C’est vrai qu’il y a beaucoup de "pourris", que les syndicats ont signé avec le gouvernement un "pacte social" de régression sociale...après une grève générale. Orphelins de perspectives, des milliers d’Espagnols, spoliés par la gestion de la crise sur leur dos, n’en peuvent plus , se soulèvent, et mettent tous les "politiques" dans le même sac. Qu’ils dégagent !! Cela fait du bien. Mais il y en Espagne quelques forces politiques de gauche, certes minoritaires, qui n’ont pas trahi, qui prônent une Troisième République sociale et fédérale, anticapitaliste , en tant qu’issue à la crise sans précédent du système de "la marchandise et de l’argent rois".La bonne surprise serait qu’elles pèsent vraiment et puissent "révolutionner" la donne à gauche !! Pour envoyer une gifle politique et électorale au PPSOE et ouvrir une nouvelle voie à gauche vraiment !! Quelle est belle cette jeunesse espagnole qui se lève en ce printemps 2011 !!
Jean ORTIZ
Fils de combattant républicain et guérillero espagnol
Universitaire à PAU
Syndicaliste
Militant de "la Tercera"