Treize jours avant la séance de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée au vote de la résolution cubaine demandant la levée du blocus économique, commercial et financier des USA, Washington (serait-ce coïncidence ? et certains Cubains le croient…) annonce quelques mesures discrètes (qui les arrangent, au fond) qui ne modifient en rien l’essentiel et l’essence du blocus.
Cela est si vrai que, même si l’administration Obama a annoncé en mars dernier que Cuba pourrait désormais utiliser le dollar dans ses transactions financières internationales, aucune instance cubaine n’a pu le faire à ce jour (14 octobre) parce que les banques étasuniennes et d’ailleurs refusent toujours la moindre opération avec Cuba de peur de se voir infliger des amendes se montant parfois à des milliards de dollars… Il faudrait que l’administration fasse l’effort de préciser que les transactions avec Cuba ne sont plus punissables, mais apparemment elle ne l’a pas encore fait, sans doute parce qu’elle estime qu’elle a d’autres chats à fouetter et surtout parce que, comme l’a reconnu ouvertement Obama, le blocus, donc les sanctions contre Cuba, sont « un moyen de pression » pour obtenir les « changements » qu’elle souhaite voir s’opérer à Cuba. Sur ce point, Obama maintient sa ligne de conduite.
Donc les nouvelles mesures concernent la coopération scientifique dans le domaine médical entre les deux pays, l’octroi de bourses d’études (dont on a vu tout récemment avec l’affaire Learning World qu’elles ne sont en rien innocentes…) et les produits que les visiteurs inscrits dans les douze catégories autorisées à ce jour (le tourisme à proprement parler restant interdit, son autorisation dépendant du Congrès depuis la signature par Clinton en 1996 de la Loi Helms-Burton) pourront rapporter aux Etats-Unis…
Ainsi donc, les médicaments produits à Cuba pourront obtenir l’approbation de l’Administration des aliments et médicaments (FDA) et être vendus aux USA, et ce à compter du 17 octobre. Les bourses concerneront la recherche scientifique et les activités religieuses (sic).
Susan Rice, conseillère d’Obama à la sécurité nationale, a eu ce matin un dialogue depuis le Wilson Center sur « les effets et l’avenir de la politique du président vis-à-vis de Cuba ».
J-F Bonaldi
Le communiqué du Département du Trésor apparaît sur :
https://s3.amazonaws.com/public-inspection.federalregister.gov/2016-25032.pdf
SUMMARY : The Department of the Treasury’s Office of Foreign Assets Control (OFAC) is amending the Cuban Assets Control Regulations to further implement elements of the policy announced by the President on December 17, 2014, to engage and empower the Cuban people. Among other things, these amendments authorize certain transactions related to Cuban-origin pharmaceuticals and joint medical research ; add, expand, and clarify authorizations relating to trade and commerce ; authorize certain civil aviation safety-related services ; further facilitate authorized travel to Cuba ; and expand the authorizations for grants and humanitarian-related services designed to directly benefit the Cuban people. These amendments also implement certain technical and conforming changes. OFAC is making these amendments in support of the process of normalizing bilateral relations with Cuba.