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Contre la confusion aux municipales

Le Grand Soir a publié récemment un article signé Mauris Dwaabala, qui a rencontré ici comme ailleurs de vives critiques de la part de ceux qui veulent suivre aveuglément, souvent sur la base d'informations partiales ou erronées concernant l'autre point de vue, les justifications du Parti communiste français sur la ligne adoptée pour les élections municipales.
Comme ce que dit J-L Mélenchon rejoint sur plusieurs points ce que je pensais en toute indépendance, surtout pour ce qui concerne les grandes villes, je propose ici les passages relatifs à ces élections.
Ils méritent d'être médités pour ce qui concerne quelques villes phares.

M. Dwaabala

... Si sept sur neuf des organisations du Front de Gauche se sont dorénavant exprimées clairement en faveur de l’orientation d’autonomie au premier tour des élections municipales, tel n’est pas le cas au Parti Communiste où la discussion continue, ville par ville ! Celle-ci est assez ouverte pour que nous connaissions quelques-uns des nombreux cas où il y aura une liste autonome au premier tour regroupant l’ensemble des forces du Front de Gauche. C’est encourageant. Mais la situation globale du Front de Gauche n’est pas bonne parce que sa lisibilité est totalement brouillée par la situation à Paris et dans quelques villes emblématiques de la domination solférinienne comme Nantes, Evry ou Toulouse, villes du Premier Ministre, du Ministre de l’Intérieur et du président de l’association des élus socialistes, avec qui nos camarades communistes préfèrent former une liste commune plutôt qu’avec les partenaires du Front de Gauche.

Au moment où toute la presse avance le marchepied à Marine Le Pen dont la stratégie est clairement dessinée comme une alternative globale au « système », nous patinons dans une valse-hésitation incompréhensible pour l’opinion. Je ne veux pas avoir de comportement politicien à ce sujet. Il ne s’agit pas de faire des sourires devant les caméras et de se donner des accolades hypocrites. Je n’accepte pas la situation. Le Front de gauche est délibérément mis en danger dans tout le pays. Et cela principalement du fait de Paris ! Paris est symbolique et c’est bien normal. La négociation secrète avec les socialistes et la mise à l’écart de tous les partenaires du Front de Gauche est une rupture blessante. « Le rassemblement » qui consiste à passer par-dessus bord ses camarades de combat pour aller faire cause commune avec ceux dont nous combattons tous les jours la politique ne créera aucune dynamique électorale pour ceux qui croient qu’ils vont en être les bénéficiaires. Mais peu nous chaud. Ce qui est plus grave c’est que cela peut nous faire reculer, nous aussi, qui restons fidèles à l’orientation d’indépendance du Front de Gauche, si nous sommes confondus avec cette lamentable opération. Ceux qui ont ajouté à tout cela des attaques ad hominem contre moi n’ont réussi qu’à donner une apparence très personnelle aux problèmes qui nous sont posés. Je sais très bien que cela ne me dessert pas, dans la profondeur du pays, d’être perçu comme celui qui résiste et qui est sincère et fidèle dans sa volonté politique et l’engagement pris avec la campagne présidentielle. Mais cela ne peut me contenter. Je ne cours aucun objectif personnel dans cette affaire. Ma vie est faite. Aujourd’hui, je ne vois qu’une chose : la confusion affaiblit le Front de Gauche. Les arguments avancés contre l’autonomie piègent toutes les listes du Front de Gauche. Et donnent du poids aux agresseurs qui nous attaquent à Saint-Denis ou Dieppe. C’est cela mon problème et celui de toute l’équipe du Parti de Gauche, et je ne cite qu’eux pour ne pas parler à la place des autres, communistes inclus, dont je connais cependant l’opinion !

Le brouillage actuel est appelé à durer des mois durant si nous n’y trouvons pas une parade. Je n’appelle pas une parade le fait de combiner dans un même discours des bordées d’attaques au canon contre le gouvernement avec de pieux couplets pour l’unité avec ses ministres aux municipales. Ce genre d’omelette norvégienne ne produira rien d’autre que le sentiment d’une embrouille. Aujourd’hui la confusion qu’introduit à la fois l’engagement personnel du secrétaire national du PCF en faveur de l’alliance avec les socialistes à Paris et le système d’annonces perlées tantôt d’un côté tantôt de l’autre selon les localités va se prolonger par une campagne électorale à géométrie variable ruineuse pour notre image collective.

Et aussi pour notre image particulière. Le PG ne peut accepter d’être entrainé dans cette impasse ni d’être confondu avec cet opportunisme. D’autant qu’il n’existe aucun indice d’amélioration de la gestion de cette situation ni de volonté de la maîtriser. Cette gestion au jour le jour est consternante. Il n’y a aucune discussion nationale sur l’ensemble de la carte de France. Les partisans de l’alliance à géométrie variable se lancent dans d’obscures allées et venues de marchands de tapis entre les socialistes et les militants fidèles au Front de Gauche. Nous sommes réduits au rôle ridicule de potentiel deuxième choix et contraints de nous soumettre à un calendrier de décisions et de tractations qui ne sont pas les nôtres. A l’heure actuelle, aucune répartition des rôles et des têtes de listes n’a donc lieu dans le Front de Gauche pour garantir la diversité de sa représentation, donc sa crédibilité. De son côté, la discussion sur les européennes est elle aussi totalement mise en panne depuis juin. Pas d’interlocuteur ! On le comprend : comment préparer un dispositif global qui articule les deux campagnes avec un système d’alliance à géométrie variable ? Dévorés par le débat interne, je crois que les responsables communistes ne se rendent plus compte de l’offre réelle qu’ils font à leurs partenaires : toutes les têtes de listes, partout en France, de l’arrondissement à la commune. Je ne dis rien des européennes pour ne pas laisser croire que je donne une dimension personnelle à mon propos.

A quoi bon se cacher ce que va nous coûter cette gestion calamiteuse si on la laisse prendre le dessus. Le Front de Gauche devient invisible, perdu dans une obscure bataille vécue comme purement politicienne. La réalité est encore plus cruelle que les apparences. La stratégie d’alliance avec le PS au premier tour des municipales dans les grandes villes nous briserait les jambes. En fait c’est une bunkerisation dans un système d’alliances pauvre et étroit avec une équipe solférinienne à la ramasse. Elle nous couperait de toutes les jonctions possibles avec les forces qui s’en détachent et avec les mouvements sociaux qui l’affrontent déjà et l’affronteront demain davantage sous toutes les formes, il faut l’espérer. C’est le clivage qui permet le rassemblement et l’éducation de masse dans cette séquence de l’histoire.

L’objectif de la période pour nous c’est la construction d’une majorité alternative à gauche, combinant les luttes et les urnes. Il s’agit de sortir le pays du garrot néolibéral et de l’état de vassalisation où il se trouve. Evidemment, le Front de Gauche est l’instrument que nous avons construit pour atteindre cet objectif. Avec le résultat de l’élection présidentielle, nous avons gagné notre crédibilité aux yeux du pays. Dans l’année qui a suivi, nous avons fait la démonstration, grâce à nos deux grandes manifestations contre le traité européen le 29 septembre puis pour « le coup de balai » et la sixième République le 5 mai. Dans cette dernière circonstance, la participation d’Eva Joly a ouvert un cycle de contacts et de discussion avec de nombreux groupes de Verts dans tout le pays. Parmi eux, la rupture avec le projet gouvernemental solférinien avance à grand pas. Comment peut-elle déboucher positivement sans faire émerger une construction politique nouvelle ? Cela n’est pas possible. Sinon quoi ? Ce sera l’émiettement dans le découragement, groupe après groupe. C’est ce problème qu’il faut prendre à bras le corps.

Notre parti s’en empare par tous les côtés à la fois : sur le plan des contacts personnels, celui de l’action commune comme celle de Notre-Dame-des-Landes et les autres luttes emblématiques du combat « écolosocialiste », le travail théorique avec les Assises permanentes de l’écosocialisme, et ainsi de suite. C’est un travail de fond, sérieux, appliqué, sans effets d’annonces ni cabrioles médiatiques. Mais on ne peut se contenter de bien travailler chaque dimension de la tâche à accomplir. Arrive le moment où il faut faire l’effort nécessaire pour que tout converge par l’action dans les consciences et dans les faits. En démocratie ce sont les élections qui permettent cette fusion de toutes les dimensions politiques.

Pour nous, les élections municipales doivent donc être une étape politique et non pas un temps mort localo-localiste. Elles doivent être un point d’appui pour le travail que nous avons à accomplir. Lequel ? Ancrer et élargir le rassemblement de ceux qui ne veulent plus de la domination des solfériniens sur la gauche française. Les élections municipales sont une opportunité formidable pour élargir le front des forces qui veulent faire du neuf à gauche. Une occasion de faire vivre, en les déclinant au niveau local, les propositions de la radicalité concrète. Les solfériniens en ont une peur bleue. C’est tout leur dispositif en vue de domestiquer le reste de la gauche qui peut être battu en brèche. Voilà pourquoi ils sont prêts à tout pour faire exploser le Front de Gauche, et davantage encore son projet de majorité alternative ! Tous leurs relais s’y emploient de tous côtés, de « Libération » aux barons locaux distributeurs de faveurs. Je fais le pari qu’ils ne parviendront à rien. Le front de l’autonomie à leur égard et de l’alternative radicale face à la droite va s’élargir vaille que vaille. Pour cela il faut ancrer notre lisibilité programmatique et stratégique. Il faut donc être autonome. Sans cela nous n’aurons aucune capacité d’entrainement, aucune crédibilité.

J’ai bien analysé les arguments qui sont opposés à la ligne de l’autonomie
au nom du « rassemblement » que serait le retour au bercail de l’alliance immédiate avec le PS. Ce sont souvent des collections de phrases ambiguës qui veulent dire une chose et son contraire. Mais quels arguments clairs et ouverts ? Je n’en entends pas. Ou bien des sottises. Par exemple que nous ne voudrions jamais aucun socialistes sur nos listes ! Le contraire ! Un socialiste qui rompt avec la politique d’austérité et qui le dit est le bienvenu ! Ou qu’il s’agirait de faire des listes dans chaque village, ce qui est hors de portée. Absurde ! On ne parle d’autonomie obligatoire que dans les villes de plus de vingt mille habitants. Cela ne veut pas dire que l’autonomie ne serait pas une bonne chose ailleurs également. Cependant je sais dans quel état de délabrement et de résignation est la gauche. Je recommande de faire pour le mieux et je m’en remets aux camarades sur le terrain pour savoir s’ils peuvent ou non parvenir à former des listes dans des conditions politiquement claires et significatives. J’ai assez milité en milieu rural ou péri-urbain pour savoir combien la situation peut y être difficile, ne serait-ce que pour faire exister la gauche, parfois. Personne ne peut me reprocher de l’ignorer. Mais j’ai aussi été candidat gagnant, puis perdant, puis gagnant de nouveau aux élections cantonales. J’ai dirigé de nombreuses campagnes municipales, gagnantes et perdantes. Je n’ai hérité de rien, jamais. Et quand j’ai quitté le parti socialiste je suis allé solliciter le mandat du peuple sur le terrain, au suffrage direct, dans les élections européennes, dans une circonscription sans siège sortant ! Je n’ai pas cherché à utiliser ma position pour obtenir un arrangement avec les socialistes pour faire renouveler le siège de sénateur que j’avais auparavant brillamment conquis dans mon département d’alors et dont j’étais toujours l’élu pour trois ans encore ! Je suis heureux que notre travail collectif – le Front de Gauche était naissant et inconnu en 2009 – nous ait permis de faire la démonstration d’autonomie politique dont nous avions besoin. Je veux mentionner tout cela, que je résume, pour signaler que je ne suis pas sans expérience électorale, ni comme candidat ni comme dirigeant. Tout le contraire. Ceux qui m’ont vu a l’œuvre dans les européennes ou dans la présidentielle peuvent en attester, je crois.

Dès lors quand je parle d’autonomie dans les villes à partir de 20 000 habitants, je pense savoir de quoi je parle. Ce sont des villes où le vote est aussi très politique. Il y a deux tours dans cette élection et il est exceptionnel qu’une liste l’emporte dès le premier. Examiné du strict point de vue électoral, le « rassemblement avec les socialistes » est le prototype de la fausse bonne idée. Dans le contexte actuel du gouvernement solférinien, alors que l’abstention va être massive, disparaître au premier tour c’est diminuer la gauche et non pas l’augmenter ! Croire que les électeurs du Front de Gauche sont prêts à aller se ranger derrière un socialiste sans y être obligés, c’est mal connaître la force qui s’est construite dans l’élection présidentielle sur notre candidature commune. Après ce qui vient d’être vécu cette année, des retraites en passant par la Syrie et l’amnistie sociale, nos électeurs iront à la pêche s’ils n’ont pas l’occasion d’avoir un choix à gauche au premier tour. Disparaître au premier tour c’est aussi très mal préparer le second tour, sans réserve. Je n’admets donc pas l’argument d’après lequel il faudrait disparaître et faire des listes avec les solfériniens dès qu’un accord serait bien négocié « pour faire barrage à l’extrême droite et à la droite ». Sans avoir rassemblé d’abord les nôtres, il n’y a aucune majorité possible. Je ne suis pas davantage d’accord avec l’idée que ce serait au risque de perdre, parce que ce risque est celui de n’importe quelle élection. Pourquoi le « risque de gagner » est-il écarté par principe ?

Le seul type d’accord qui vaille c’est celui dont la calculette fixe le contour. C’est-à-dire celui dont le suffrage populaire fixe le contenu et les sièges par le nombre de vote qu’il accorde. C’est d’ailleurs ce que préparent les solfériniens qui nous agressent à Saint-Denis, à Dieppe et partout où il y a des mairies Front de Gauche. Dans ce cas ils n’ont aucun argument politique pour le faire, à part le fameux « pousse-toi de là que je m’y mette ». Et pourtant ils le font. Pourquoi ? Parce que leur but est de nous détruire. L’absorption ou l’affrontement sont les deux faces d’une même tactique de destruction pour eux. Ils sont prêts à payer le prix en sièges distribués pour cela. Dans ces conditions, le fait de faire liste commune avec les solfériniens dans la capitale, si visible et emblématique dans tout le pays, serait une faute majeure. De tous côtés, cela sera vécu comme une perte de visibilité politique, un marchandage sans principe, quelle que soit la pureté des intentions des auteurs de l’accord. Dès lors, l’impact national serait destructeur dans des centaines de communes où nos listes, nos sortants comme nos candidats en conquête, paieraient un prix démesuré. Je n’ai pas besoin de dire moi-même ici ce que vont être les arguments des socialistes dans tout le pays. Donc nous ne laisserons pas faire.

Il y aura une liste autonome de l’autre gauche dans Paris comme partout ailleurs, au premier tour. A Paris, Danielle Simonnet en a lancé la campagne la semaine passée ! Que devient alors le « Front de Gauche » si une partie de l’une de ses composantes préfère l’alliance avec les socialistes ? C’est la question que nous sommes en train d’étudier. Dans les faits un Front d’un type nouveau sera présent : certains communistes l’auront quitté, pas tous, loin de là, d’autres composantes l’auront rejoint peut-être. Mais plus rien ne sera comme avant.

Extrait de : http://www.jean-luc-melenchon.fr/2013/09/19/avec-ou-sans-lunettes/#more-17792

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