RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Municipales : l’embrouille

Si les pères du socialisme n’avaient pas assez de mépris pour ce qu’ils désignaient comme le « crétinisme parlementaire », comment nommeraient-ils aujourd’hui le double-jeu de l’opportunisme électoraliste sectaire ?

La situation de la gauche n’est pas bonne.

Oui, on le sait, elle a fait quatre millions de voix (chiffre jugé un peu décevant par certains) au premier tour de la présidentielle ; mais attention ! seulement deux millions de voix quelques semaines plus tard, avec le résultat désastreux que l’on connaît : la constitution disparate à l’Assemblée nationale du groupe GDR formé de quinze députés, dont cinq ultramarins.

Oui, son noyau s’est montré fort et uni grâce aux deux grandes manifestations contre le traité européen le 29 septembre 2012 puis pour « le coup de balai » et la sixième République le 5 mai ; mais attention ! sans que jamais elle n’ait donné l’image qu’elle entraînait un mouvement des masses au-delà des cercles qu’elle influence déjà.

Le point de vue du Parti de gauche

Le mouvement ne se trouve donc pas dans une phase active d’extension. Le constat amer en est fait sur son blog par le leader du Parti de gauche :«  On sait dans quel état de délabrement et de résignation est la gauche. »

S’il note d’ailleurs « Au moment où toute la presse avance le marchepied à Marine Le Pen dont la stratégie est clairement dessinée comme une alternative globale au « système »... », on peut lui objecter ainsi qu’à ceux qui surestiment le pouvoir des médias que si la gauche était plus forte elle serait davantage prise au sérieux et qu’on offrirait plus de place à ses représentants : Soyez forts, et vous serez respectés.

Or il ajoute : « ... nous patinons dans une valse-hésitation incompréhensible pour l’opinion. »

C’est ainsi qu’il aborde la question des élections municipales de mars 2014.

Ce que fait le PCF

Pourtant, à suivre P. Laurent et les enthousiasmes qu’il suscite dans son cercle d’influence immédiat on est plus près de la préparation par l’artillerie lourde avant la charge héroïque que des salons lambrissés où les uniformes chamarrés virevoltent.

Le tribun que l’on découvre n’a pas de mots assez durs (qui se gardent cependant d’« écrabouiller ») pour fustiger la politique des socialistes, pendant que les bonnes volontés s’échauffent pour aller à la bataille électorale... préparée dans certains cas notoires par des listes d’union dès le premier tour avec les socialistes têtes de liste.
Ainsi à Paris, pour ne prendre que le cas le plus évident et le plus symbolique. Il y en a d’autres.

Il appelle donc à l’assaut de certaines municipalités en ayant préalablement et secrètement négocié la constitution de listes communes PS-PCF à l’insu du PG, son principal partenaire du FdG, et de ses autres composantes. On connaît ses conciliabules avec les Hollande, Ayrault, Désir, etc.

Ce que devient le Front de gauche.

C’est le retour à l’Ancien régime, où le résultat de certaines batailles était négocié entre les états-majors, et la piétaille envoyée au casse-pipe pour la forme.

Aucune discussion générale n’a eu lieu, et il n’en n’est pas question, au sein du Front de gauche pour préparer ces élections qui se trouvent de ce fait dépolitisées, pour se voir substituer des considérations locales-locales sur l’intérêt des administrés d’une part, et d’autre part sur la mobilisation des masses qu’une telle ligne est sensée susciter...

Le partenaire se voit consulté au coup par coup, sans qu’aucune ligne nationale autre que celle imposée ne soit discutée.

De plus, et c’est la meilleure, les communistes se voient attaqués frontalement sans vergogne par les mêmes socialistes, enfin d’autres.. qui partent à l’assaut de municipalités comme à Saint-Denis dont la direction est communiste.

Les constatations qui s’imposent sont simples.

D’abord, le PCF utilise sa position de force dans le FdG pour imposer sa ligne à ses partenaires. D’un champion auto-proclamé de démocratie on peut attendre mieux.

Ensuite, le PCF retourne aux marges à ses vieux démons de confusion avec les socialistes, socialistes par rapport auxquels il est au contraire dans une position de faiblesse insigne, celle à laquelle l’a conduit historiquement ce type de comportement.

Cruel avec ses amis, mais rampant devant ses rivaux, ceux auxquels il s’agirait d’opposer son autonomie. Avec, à terme pourtant l’objectif qui serait d’arracher certains à la ligne folle de leurs responsables aux affaires. Suive qui peut : l’auto-intoxication partisane doit suffire.

Quant au PS, il continue tout simplement son action multi décennale bien connue de démolition (Saint-Denis) ou d’assimilation (Paris) de tout ce qui pourrait se trouver sérieusement à sa gauche.

Enfin, compte tenu du désarroi causé dans l’électorat par la politique de F. Hollande et de J-M. Ayrault, il n’est pas du tout acquis pour le PCF que l’enfumage auquel s’adonne sa direction soit payante lors du dépouillement du scrutin.

A la déconfiture probable pour cause d’abstention et de vote de refus, s’ajouteront la honte et l’opprobre de ne pas s’être vraiment battu.

Oui, dans ces conditions la politique de l’opposition populaire est mise sur de mauvais rails.

Mauris Dwaabala

URL de cet article 22546
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Roms de France, Roms en France - Jean-Pierre Dacheux, Bernard Delemotte
Population méconnue, la plus nombreuse des minorités culturelles, présente en Europe depuis des siècles, les Roms comptent plus de dix millions de personnes. Ils ont subi partout l’exclusion et les persécutions : l’esclavage en Roumanie du XIVe au XIXe siècle, l’extermination dans les camps nazis… Peuple à l’identité multiple, son unité se trouve dans son histoire, sa langue et son appartenance à une "nation sans territoire" . La loi Besson de juillet 2000 a reconnu les responsabilités de (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait possible n’ont jamais avancé d’un seul pas.

Mikhaïl Bakounine

Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.