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Municipales : l’embrouille

Si les pères du socialisme n’avaient pas assez de mépris pour ce qu’ils désignaient comme le « crétinisme parlementaire », comment nommeraient-ils aujourd’hui le double-jeu de l’opportunisme électoraliste sectaire ?

La situation de la gauche n’est pas bonne.

Oui, on le sait, elle a fait quatre millions de voix (chiffre jugé un peu décevant par certains) au premier tour de la présidentielle ; mais attention ! seulement deux millions de voix quelques semaines plus tard, avec le résultat désastreux que l’on connaît : la constitution disparate à l’Assemblée nationale du groupe GDR formé de quinze députés, dont cinq ultramarins.

Oui, son noyau s’est montré fort et uni grâce aux deux grandes manifestations contre le traité européen le 29 septembre 2012 puis pour « le coup de balai » et la sixième République le 5 mai ; mais attention ! sans que jamais elle n’ait donné l’image qu’elle entraînait un mouvement des masses au-delà des cercles qu’elle influence déjà.

Le point de vue du Parti de gauche

Le mouvement ne se trouve donc pas dans une phase active d’extension. Le constat amer en est fait sur son blog par le leader du Parti de gauche :«  On sait dans quel état de délabrement et de résignation est la gauche. »

S’il note d’ailleurs « Au moment où toute la presse avance le marchepied à Marine Le Pen dont la stratégie est clairement dessinée comme une alternative globale au « système »... », on peut lui objecter ainsi qu’à ceux qui surestiment le pouvoir des médias que si la gauche était plus forte elle serait davantage prise au sérieux et qu’on offrirait plus de place à ses représentants : Soyez forts, et vous serez respectés.

Or il ajoute : « ... nous patinons dans une valse-hésitation incompréhensible pour l’opinion. »

C’est ainsi qu’il aborde la question des élections municipales de mars 2014.

Ce que fait le PCF

Pourtant, à suivre P. Laurent et les enthousiasmes qu’il suscite dans son cercle d’influence immédiat on est plus près de la préparation par l’artillerie lourde avant la charge héroïque que des salons lambrissés où les uniformes chamarrés virevoltent.

Le tribun que l’on découvre n’a pas de mots assez durs (qui se gardent cependant d’« écrabouiller ») pour fustiger la politique des socialistes, pendant que les bonnes volontés s’échauffent pour aller à la bataille électorale... préparée dans certains cas notoires par des listes d’union dès le premier tour avec les socialistes têtes de liste.
Ainsi à Paris, pour ne prendre que le cas le plus évident et le plus symbolique. Il y en a d’autres.

Il appelle donc à l’assaut de certaines municipalités en ayant préalablement et secrètement négocié la constitution de listes communes PS-PCF à l’insu du PG, son principal partenaire du FdG, et de ses autres composantes. On connaît ses conciliabules avec les Hollande, Ayrault, Désir, etc.

Ce que devient le Front de gauche.

C’est le retour à l’Ancien régime, où le résultat de certaines batailles était négocié entre les états-majors, et la piétaille envoyée au casse-pipe pour la forme.

Aucune discussion générale n’a eu lieu, et il n’en n’est pas question, au sein du Front de gauche pour préparer ces élections qui se trouvent de ce fait dépolitisées, pour se voir substituer des considérations locales-locales sur l’intérêt des administrés d’une part, et d’autre part sur la mobilisation des masses qu’une telle ligne est sensée susciter...

Le partenaire se voit consulté au coup par coup, sans qu’aucune ligne nationale autre que celle imposée ne soit discutée.

De plus, et c’est la meilleure, les communistes se voient attaqués frontalement sans vergogne par les mêmes socialistes, enfin d’autres.. qui partent à l’assaut de municipalités comme à Saint-Denis dont la direction est communiste.

Les constatations qui s’imposent sont simples.

D’abord, le PCF utilise sa position de force dans le FdG pour imposer sa ligne à ses partenaires. D’un champion auto-proclamé de démocratie on peut attendre mieux.

Ensuite, le PCF retourne aux marges à ses vieux démons de confusion avec les socialistes, socialistes par rapport auxquels il est au contraire dans une position de faiblesse insigne, celle à laquelle l’a conduit historiquement ce type de comportement.

Cruel avec ses amis, mais rampant devant ses rivaux, ceux auxquels il s’agirait d’opposer son autonomie. Avec, à terme pourtant l’objectif qui serait d’arracher certains à la ligne folle de leurs responsables aux affaires. Suive qui peut : l’auto-intoxication partisane doit suffire.

Quant au PS, il continue tout simplement son action multi décennale bien connue de démolition (Saint-Denis) ou d’assimilation (Paris) de tout ce qui pourrait se trouver sérieusement à sa gauche.

Enfin, compte tenu du désarroi causé dans l’électorat par la politique de F. Hollande et de J-M. Ayrault, il n’est pas du tout acquis pour le PCF que l’enfumage auquel s’adonne sa direction soit payante lors du dépouillement du scrutin.

A la déconfiture probable pour cause d’abstention et de vote de refus, s’ajouteront la honte et l’opprobre de ne pas s’être vraiment battu.

Oui, dans ces conditions la politique de l’opposition populaire est mise sur de mauvais rails.

Mauris Dwaabala

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