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Colombie : une histoire de FARC et attrapes.

Messieurs les FARC,

Suite à la libération de sainte Betancourt (*), j’ai le regret de vous informer de mon profond mécontentement. En effet, on nous avait promis un produit « haut de gamme » et nous n’avons eu à l’arrivée qu’un produit dégriffé « affaire Jessica Lynch (1) », version latino.

D’ailleurs, à titre de geste de bonne volonté, nous sommes prêts à envisager de garder le produit Betancourt à condition que vous fassiez un effort commercial et qu’en échange vous nous repreniez Ségolène Royal.

Mais commençons par les délais de livraison, qui constituent à eux seuls un véritable scandale et justifient amplement cette lettre. Certes, si « tout est bien qui finit bien » il semblerait néanmoins que sans la présence fortuite de quelques facteurs externes (j’y reviendrai), nous en serions encore au stade de l’interminable attente.

A votre décharge, je reconnais la mauvaise volonté affichée par votre distributeur, M. Uribe, qui a consciencieusement et méthodiquement saboté tous les efforts pour trouver une solution mais qui a finalement changé d’avis, sans doute sagement conseillé par quelques responsables de marketing politique et autres « chargés d’opérations psychologiques » (2)

Après avoir fait arrêter les porteurs d’un message de preuve de vie d’Ingrid Betancourt, le point d’orgue des manoeuvres d’Alvaro Uribe a sans doute été l’assassinat de votre négociateur en chef, Raoul Reyes. Assassiner en pleine négociation le négociateur, comme faire arrêter les messagers, est une manière comme une autre de signifier aux geôliers qu’ils peuvent se venger sur leur prisonnière, si ça leur chante. Et c’est même probablement la réaction qu’Alvaro espérait. Encore une fois, messieurs des FARC, vous n’avez pas suivi le scénario prévu.

Je rappellerai aussi que votre activité tombe sous le coup de l’article L. 121-1 (3) du code de la consommation relatif à la publicité mensongère et aux usurpations « d’identités, de qualités ou d’aptitudes des prestataires ». En effet, votre curriculum revendique - en gras - la qualité de « terroristes » alors qu’il s’avère que vous n’êtes - au pire - que des « ravisseurs ». D’ailleurs, votre incompétence en la matière est largement reconnue par tout le continent latino-américain où aucun état (à part le Colombie, évidemment) ne vous qualifie de « terroristes ».

Votre chance, si je puis dire, est que le mot « terroriste » n’a jamais pu être défini par aucune instance internationale ou même nationale. Votre chance, donc, c’est que jamais un mot au sens aussi flou et ambiguë n’a été autant usé, abusé et matraqué. C’est vous dire si la confusion règne dans les esprits.

Mais votre tromperie ne s’arrête pas là . Sachez, messieurs les FARC, que les ravisseurs font honneur à leur métier en demandant une « rançon », en exerçant un « chantage », en renvoyant par colis poste une phalange, un bout d’oreille, que sais-je, histoire de booster les enchères et la motivation du commissaire priseur. Vous vous êtes contentés de réclamer depuis des années un vulgaire « échange de prisonniers » dans le minable espoir de faire sortir quelques camarades des chambres de torture d’une des armées les plus violentes de la planète. (4)

Par ailleurs, vous osez vous présenter comme des « narcotrafiquants » qui brassent des « millions ». Messieurs les FARC, qui espérez-vous tromper ? Les narcotrafiquants qui « brassent des millions », on les trouve au bord d’une piscine en train de siroter des Daiquiris, entourée de petites pépées en bikini, une Ferrari garée sur le chemin de gravier qui mène à une de leurs villas. Un narcotrafiquant, messieurs les FARC, ça se fait élire président de la république de Colombie (5) avec le soutien indéfectible du gouvernement des Etats-Unis, alors que vous, franchement, vous en êtes encore loin...

(Cela dit, vous n’êtes pas complètement ringards non plus et à ce titre j’aimerais savoir si vous pouviez me communiquer le nom du magasin où vous avez acheté l’ordinateur portable de Raul Reyes, celui qui a résisté à un bombardement intensif et qui contenait encore des courriers électroniques datés de 1998 - QUI a encore un courrier électronique de 1998 dans son ordinateur ? Levez la main.)

Vous prétendez aussi être des « violateurs des droits de l’homme » alors que tout le monde sait que vous n’arrivez pas à la cheville de l’armée colombienne et des groupes paramilitaires associés. (6) En la matière, messieurs les FARC, vous êtes là aussi, à n’en point douter, des charlatans. Est-ce si compliqué que ça que de prendre l’exemple sur l’armée colombienne et d’attraper une fillette et de lui trancher la gorge ? (7) C’est ça, cachez-vous, il y a vraiment de quoi avoir honte.

Mais revenons aux facteurs externes.

Comme je l’ai dit, à votre décharge existent quelques facteurs tout à fait indépendants de votre volonté. Alvaro n’a pas toujours été à la hauteur mais, comme disait jadis un président états-unien qui parlait d’un autre ami des Etats-Unis sur le continent, « c’est peut-être un fils de pute, mais c’est notre fils de pute ».

Uribe : voilà un homme, un vrai. Et un hommes de principes, de surcroît. A-t-il hésité lorsqu’il lui a fallu donner un coup de main aux amis de Pablo Escobar ? (8) Ben non. A-t-il paniqué lorsque son cousin (qui lui avait crée un parti pour le faire élire ) fut arrêté pour complicité avec les escadrons de la mort ? Ben non. A-t-il eu des sueurs froides lorsque 60 membres du parlement (sur 268) ont été arrêtés ou inculpés pour ces mêmes liens ? Ben non. A-t-il senti ses jambes trembler lorsque des témoins gênants ont commencé à parler ? (9) Ben non, ils les a simplement extradés vers les Etats-Unis.

A-t-il jamais craint un jour d’être lâché par le grand frère du Nord, les Etats-Unis d’Amérique, et que son pays ne soit plus le troisième bénéficiaire de l’aide militaire US dans le monde ? Ben non. Et alors qu’il cherche, contre la constitution, à se faire élire pour une troisième fois, Alvaro a eu le réflexe qui convenait : acheter les parlementaires pour faire changer la constitution. (10)

Autant de scandales, ici résumés, qui méritaient néanmoins une petite opération de « damage control » (contrôle des dégâts) - comme disent les « spin doctors » (spécialistes du marketing politique) de la Maison Blanche. Et, à Bogota comme à Washington, rien de tel qu’une opération « héroïque », avec de vrais morceaux de bravoure, pour vous requinquer les sondages, mettre ces abrutis de journalistes dans la poche et - surtout - ne pas parler de l’essentiel.

Car il n’aura pas fallu beaucoup de temps, comme toujours dans ce genre d’affaires, pour que les contradictions flagrantes apparaissent. On nous avait d’abord parlé d’un « leurre » - comme dans un film - où les guérilleros furent immobilisés une fois dans l’hélicoptère. Et voilà que ces cons d’Uribistes nous montrent une vidéo (12) (censurée, de leur propre aveu) avec quelques images pour le moins étranges : les préparatifs sont en cours pour faire monter tout le monde dans l’hélicoptère. Les captifs ne sont donc, en principe, au courant de rien. La caméra passe sur les captifs américains. Les gars paraissent en pleine forme mais, surtout, ils sont hilares et font « coucou » à la caméra. Hilares ? Ben oui, hilares. L’ambiance était à la fête, on dirait.

A présent on laisse entendre qu’on vous aurait versé une rançon. Finalement, cette version n’est pas mal non plus. Ca fait de vous de vilains guérilleros avides de dollars. CQFD, non ? Cela dit, à voir la photo des guérilleros arrêtés, on dirait qu’ils ont plutôt reçu des coups de tatane dans la gueule. (13)

Etrangement, très étrangement, la presse états-unienne consultée hier et aujourd’hui parle abondamment de cette affaire mais ne mentionne pas les trois « sous-traitants américains » libérés et aussitôt disparus. Un comportement qui ne leur ressemble pas du tout, à nos amis américains si patriotes et si friands d’opérations spectaculaires.

La version « officielle » parle d’un accord passé avec une organisation humanitaire « fictive », contacts dont on ne trouve aucune trace dans aucune organe de presse. Alors que dans le même temps, les contacts « officiels », avec la France, l’Espagne et la Suisse traînent depuis des mois, sinon des années, on ne peut que se demander comment vous avez pu être bernés au point de faire confiance à une « organisation fictive »... tout en maintenant des contacts avec des émissaires officiels.

La scène de la vidéo laisse effectivement l’étrange sensation d’une libération en cours (14), et la suite des evénements laisse celle d’une forfaiture classiquement « Uribesque » aux objectifs médiatico-politiques. A présent, combien se poseront la question du devenir des captifs restants entre les mains des FARC ? La question a-t-elle désormais la moindre importance ? Quant à celle du devenir des milliers de prisonniers politiques entre les mains des autorités colombiennes, la question ne sera probablement même pas posée.

Mais l’opération s’est déroulée « comme dans un film » a aussitôt déclaré, avec une candeur proche de l’infantilisme, un haut responsable colombien. Et c’est probablement parce c’est bien le terme qui fut choisi lors de leurs réunions préparatoires. Une idée si bien ancrée dans les esprits des donneurs d’ordre que le responsable n’a pu s’empêcher de la lâcher lors de sa conférence de presse.

Messieurs les FARC, à trop longtemps vivre dans la jungle, sans télévision (alors qu’un véritable « narcotrafiquant » possède dans chaque chambre un écran plat d’au moins 200 pouces et une demi-douzaine d’antennes paraboliques), vous n’avez probablement pas développé cet esprit si typique des temps modernes et qui se résume par cette phrase « c’est comme dans un film... ».

Mais

les charniers qu’on découvre

(dans l’indifférence générale des salauds qui nous « informent »)

les dizaines de syndicalistes,
militants de droits de l’homme,
journalistes curieux
ou simples opposants
assassinés chaque mois,
depuis des dizaines d’années,

(dans l’indifférence générale des salauds qui nous « informent »)

bref, les centaines de milliers d’assassinats
qui ont jalonné l’histoire de votre pays,
nous rappellent cruellement
l’état de la lutte des classes
dans le pays le plus violemment réactionnaire
de toute l’Amérique latine

(dans l’indifférence générale des salauds qui nous « informent »)

Combien sommes-nous ici à comprendre
que survivre en Colombie,
lorsqu’on ne fait pas partie du « système »,
C’est tout, sauf du cinéma ?

Viktor Dedaj
spécialiste en FARC et attrapes


Notes :

(*) c.f. Pujadas, présentateur du Journal télévisé de France 2, 4 juillet 2008.

(1) Sauver le soldat Lynch, une fiction à grand Spectacle http://www.acrimed.org/article1226.html

(2) un exemple : mars 2008, Fabrice Delloye, l’ex-mari d’Ingrid Betancourt (...) se dit "horrifié par les manipulations du président colombien" qui n’aurait "aucun respect pour les efforts humanitaires de la communauté internationale". http://www.lexpress.fr/actualite/mo...

(3) Art. L.121-1 - Est interdite toute publicité comportant, sous quelque forme que ce soit, des allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur, lorsque celles-ci portent sur (...) identité, qualités ou aptitudes du fabricant, des revendeurs, des promoteurs ou des prestataires.

(4) Colombie, cinquante ans de violence http://risal.collectifs.net/spip.php?article1015

(5) Voir le rapport officiel des services de renseignements US qui classe Alvaro URIBE, actuel président de la Colombie, "parmi les plus gros narcotrafiquants Colombiens" http://www.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB131/index.htm

(6) « plus de 70 p. cent des massacres et des homicides politiques sont commis par des groupes paramilitaires ; ce chiffre atteint plus de 90 p. cent pour les « disparitions », Amnesty International, http://www.amnesty.org/en/library/a...

« Aujourd’hui, avec plus de trois millions de déplacés internes, 22 000 homicides pour l’année 2004 et un indice de pauvreté de 64%, la destruction de l’environnement est intimement liée à la violation systématique des droits humains. (...) moins de mille familles accaparent 70% des meilleures terres sous la forme de grandes propriétés (latifundios) et où 1,5 million de familles paysannes n’ont pas de terre pour cultiver de quoi survivre ».

« (...) le déplacement forcé et la spoliation illégale de terres se sont multipliés durant les dernières décennies, (...) [et constituent] fréquemment un moyen d’acquérir des terres au bénéfice des grands propriétaires, des narcotrafiquants et des entreprises privées qui élaborent des projets à grande échelle pour l’exploitation des ressources naturelles ».

« (...) la majorité des déplacements forcés ont été causés par les groupes paramilitaires qui interviennent avec l’action, l’omission ou le consentement de la force publique [4], puisque le paramilitarisme est un projet d’Etat. (...) les groupes paramilitaires colombiens ont procédé entre 1988 et 2003 à un total de 14 476 assassinats, disparitions et cas de tortures. » in « Palmes de la mort. Des terres ravagées à feu et à sang » de Tom Kucharz,
http://risal.collectifs.net/spip.php?article1664

(7) « Les enfants se cachaient sous les lits. La fille, cinq ou six ans, était très jolie et le garçon était mignon aussi. Nous avons suggéré aux officiers de les laisser dans une maison voisine, mais ils ont répondu que ces enfants représentaient une menace, qu’ils allaient devenir des guérilleros dans le futur ». Salgado a alors affirmé qu’un officier militaire, qui utilisait le nom de Cobra, « a pris la petite fille [de cinq ou six ans] par les cheveux et lui a tranché la gorge avec une machette ». in « La propagande et les droits humains en Colombie » http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6675

(8) « Pablo Escobar idolâtrait Alvaro Uribe. A l’époque où le président actuel était directeur de l’Aéronautique Civile, il octroya des dizaines d’autorisations pour des pistes d’atterrissage et des centaines de permis d’avion et d’hélicoptère, ce qui offrit une base à l’infrastructure du narcotrafic. "Pablo avait l’habitude de dire (...) : si ce garçon ne nous était pas tombé du ciel, il aurait fallu aller à Miami à la nage pour y porter la drogue aux gringos. » in « Emmanuel, l’enfant colombien, ou le karma de l’Union Patriotique », par Numancia Martà­nez Poggi, http://www.legrandsoir.info/spip.php?article5921

(9) « Alvaro Uribe est un politicien diablement habile. En extradant mardi vers les Etats-Unis les principaux chefs paramilitaires « démobilisés », le président colombien a réalisé un coup de maître (...) en éloignant plusieurs témoins gênants. Ceux-là mêmes qui distillent depuis des mois les révélations sur les liens entre pouvoir, narcotrafic et assassinats politiques, au point de faire vaciller le chef de l’Etat. (...) Des dizaines d’« uribistes » - ministres, gouverneurs, députés, présidents de Chambre, fonctionnaires, etc. - sont tombés, et le chef de l’Etat a senti le souffle de la justice se rapprocher, lors de l’arrestation de son cousin Mario Uribe en avril dernier. Pis, son projet de seconde réélection, en 2010, commence à prendre l’eau, après l’éclatement fin avril de l’affaire Yidis Medina, du nom d’une ex-congressiste affirmant avoir vendu sa voix pour faire adopter la réforme constitutionnelle qui a permis la première réélection du président en 2006... Politiquement, ces scandales à répétitions ont déjà coûté cher à M. Uribe » in « Chapeau l’artiste ! » de Benito Perez, le Courrier (Suisse), http://www.lecourrier.ch/index.php?...

(10) On en est loin du rigolo Chavez (« dictateur en puissance » disaient nos médias) qui a eu la mauvaise idée de proposer dictatorialement un référendum qu’il a démocratiquement perdu. Hé, Hugo, toi aussi, prends-en de la graine. La prochaine fois, tu achèteras les parlementaires et tu te feras faire une constitution sur mesure. Les média t’en seront reconnaissants. Mais pour cela, le fait de laisser 80% des médias vénézueliens entre les mains de l’opposition, dont une bonne partie est ouvertement putschiste, n’est peut-être pas la bonne stratégie. La « démocratie colombienne » d’Uribe résout le problème en établissant simplement un record du monde : celui du plus grand nombre de journalistes assassinés par des paramilitaires. (11)

(11) « En Colombie, accuser publiquement quelqu’un de « terrorisme » est souvent une invitation à le faire assassiner par des groupes armés paramilitaires qui se précipitent pour éliminer toute personne qualifiée « d’insurgée » » (..) « Le muselage de toute presse critique en Colombie n’a rien de nouveau mais constitue plutôt une politique systématique profondément enracinée dans l’histoire contemporaine du pays » in « Censorship, Hegemony and the Media in Colombia » par James J. Brittain, http://www.colombiajournal.org/colombia248.htm

(12) http://fr.youtube.com/watch?v=BCAYq_XABv8

(13) http://www.caracol.com.co/nota.aspx?id=626842

(14) « En réalité, il s’agirait d’une opération similaire à ce qui s’est passé lors du bombardement du campement de Raúl Reyes en Equateur. Dans le premier cas, le gouvernement colombien a vu que la libération était en cours et a préféré éliminer militairement les porte-paroles de la guérillera quitte à faire capoter la libération, tandis que dans ce cas-ci, ils ont intercepté l’opération en pilotant eux-même la libération pour la présenter comme un succés exclusivement militaire et gouvernemental. » in « Le gouvernement Colombien a-t-il menti ? » de Pascual Serrano, http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6881

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