21 septembre 2020
Croyant obtenir un emploi, des vagabonds, drogués, chômeurs et handicapés le suivaient, confiants. Ils étaient abattus et déclarés guérilleros.
Hernando CALVO OSPINA
Les jeunes de Soacha ont été victimes d’une nouvelle méthode des Forces armées : les « faux positifs ». C’est le gouvernement d’Uribe Velez qui la conçut, et le responsable de son développement fut son ministre de la Défense, futur président de la Colombie et Prix Nobel de la Paix, Juan Manuel Santos.
Le fonctionnaire au visage arrogant affirma à Luz Marina Bernal qu’elle était la mère d’un chef narco-guérillero, mort dans un affrontement avec l’armée. Il précisa qu’il portait une tenue de camouflage et tenait un pistolet, déchargé, dans la main droite.
Elle le regarda de ses yeux pleins de larmes. Elle inspira profondément et lui répondit d’une voix posée : « Non, monsieur, je suis la mère de Fair Leonardo Porras Bernal. Un jeune homme de 26 ans, déficient mental de naissance, dont la capacité intellectuelle correspond à celle d’un enfant de 8 ans. »
L’homme la regarda incrédule. Elle poursuivit en lui expliquant qu’en outre, son fils ne pouvait pas avoir tiré avec une arme, car la partie droite de son corps, y compris sa main, était paralysée. Embarrassé, le fonctionnaire lui dit : « Je ne sais pas madame, c’est ce que déclare le rapport de l’Armée ».
Luz Marina, son époux, l’un de ses enfants et trois autres mères, étaient à la recherche de leurs fils depuis huit (…) Lire la suite »
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27 février 2020
Arnaque politico-médiatique, intrigues et trahisons
Hernando CALVO OSPINA
Le 2 juillet 2008, Ingrid Betancourt fut libérée, ainsi que trois militaires étasuniens. Le président colombien n’informa Sarkozy, son homologue français, qu’au moment où l’avion qui la transportait allait arriver à Bogotá...
I
Le 23 février 2002, le président colombien Andres Pastrana annonça la rupture des négociations de paix avec la guérilla des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, FARC. Pour réaffirmer l’ « autorité de l’État », il décida d’aller jusqu’à San Vicente del Caguán, où les dialogues avaient été menés pendant plus de deux ans. Il ferait en avion les cent cinquante kilomètres à parcourir depuis la ville de Florencia au sud du pays. Plusieurs journalistes étaient invités.
Une candidate à la présidence, quasiment inconnue, voulait faire partie du spectacle. Allant d’un respon-sable de la suite présidentielle à un autre, elle en exigeait le droit. Devant leur refus catégorique, elle criait, insultait même et menaçait. Une équipe de journalistes français qui l’accompagnaient hallucinaient devant son attitude, qu’elle ne se serait jamais autorisée en France dans une situation identique.
Elle se croit mieux que nous les Colombiens de pure souche parce qu’elle est aussi française, (…) Lire la suite »
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25 septembre 2018
Loic RAMIREZ
Après avoir déposé les armes et signé un accord de paix avec Bogota, la guérilla des FARC-EP est devenue un parti politique légal. Ses membres subissent désormais une vague d’assassinats qui rappelle la tragique expérience de démobilisation des années 80.
Le dicton dit que l’Histoire se répète ; sans doute que c’est ce que craignent le plus les membres des FARC. En 1984, la plus importante des guérillas de Colombie signait un cessez-le-feu avec le gouvernement de M.Belisario Betancur. Née en 1964, l’organisation insurgée des FARC-EP (Forces armées révolutionnaires de Colombie - Armée du peuple) touchait du doigt la possibilité de participer à la vie politique du pays sans faire usage des fusils. Cette trêve donna naissance à l’Union Patriotique, un parti politique légal désigné comme le réceptacle où devaient atterrir les combattants. De peu, il faillit être leur cercueil. Reconvertis en figures publiques de la politique locale et nationale, les anciens guérilleros étaient devenus des cibles plus faciles à atteindre que lorsqu’ils vivaient dans les forêts. Avec eux, l’ensemble des militants et militantes qui les avaient rejoints dans l’UP, communistes pour la plupart. Au début, il eut un camarade tué. Puis deux, trois, cinq, dix, (…) Lire la suite »
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6 octobre 2016
Maurice LEMOINE, Pierre CARLES
Le 26 septembre 2016, après quatre années de négociations menées à La Havane, le président Juan Manuel Santos et le chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), Rodrigo Londoño Echeverri, alias « Timochenko », signaient à Cartagena, en présence de nombreux chefs d’Etat latino-américains et du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon, un « accord final d’achèvement du conflit et de construction d’une paix stable et durable » destiné à mettre fin à la tragédie qui, depuis plus d’un demi-siècle, pour des raisons sociales, ensanglante le pays. Provoquant un immense espoir, cet accord, pour être mis en œuvre, devait être ratifié par référendum le dimanche 2 octobre. Contre toute attente, dans ce pays profondément divisé, le « non » l’a emporté avec 50,21 % des suffrages devant le « oui » (49,78 %) – une différence de 59 000 voix –, la participation n’atteignant que 37,28 % du corps électoral. Un séisme pour les partisans du silence des armes et d’une vie démocratique enfin (…) Lire la suite »
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25 juin 2016
Telesur
Les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC-EP), ont confirmé le mercredi 22 juin le cessez le feu en bilatéral en Colombie à travers son compte sur Twitter @FARC_EPaz. L’activiste colombienne des Droits de l’Homme, Piedad Córdoba, a également confirmé le fait par le même réseau social. (TeleSUR)
De son côté, Carlos Lozada, membre du secrétariat des FARC, a confirmé que ce 23 juin sera annoncé le cessez le feu bilatéral.
Plus tôt, le media colombien El Espectador a signalé de façon anticipée que les deux parties étaient arrivées à un accord historique pour fixer le cessez le feu bilatéral.
Quant au président Juan Manuel Santos, il se rendra ce jeudi à La Havane pour participer à l’annonce de cet important [accord] a annoncé la radio Blu Radio. Il y aura également parmi les signataires le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-moon, le secrétaire d’État des USA, John Kerry, le président de Cuba, Raúl Castro. La présence du président vénézuélien Nicolás Maduro est également prévue.
À la demande du chef d’État, les parties qui négocient à La Havane ont avancé des réunions pour terminer les détails de la structure de l’accord qui, entre autres, comprendra 26 zones de lieux de rencontre dans le temps, et les termes pour le cessé le feu des hostilités bilatéral et (…) Lire la suite »
31 mai 2016
Entretien avec la combattante hollandaise Tanja Nijmeijer alias Alexandra Nariño des FARC-EP à la Havane
Loic RAMIREZ
« Face aux conditions matérielles, à la dureté physique de la vie dans la jungle il y en a toujours qui rient et disent ‟heureusement que nous avons avec nous cette folle, cette étrangère qui est venue” » s’amuse à raconter Alexandra sur sa vie dans la guérilla colombienne. Ayant accepté une interview c’est dans un hôtel de la Havane, ce mercredi 4 mai 2016, que la citoyenne hollandaise m’a donné rendez-vous. Membre de la délégation de Paix des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie – Armée du Peuple (FARC-EP), figure médiatique malgré elle de par sa nature d’étrangère, Tanja Nijmeijer, devenue la combattante Alexandra Nariño, a été la cible de plusieurs débats quant à son engagement dans le conflit colombien.
« J’ai intégré la guérilla en mai 2003, mais je parle là de mon arrivée dans la jungle car je travaillait déjà comme milicienne en milieu urbain… ça depuis 2002 » résume mon interlocutrice. Travaillant comme enseignante d’anglais lorsqu’elle arrive pour la première fois (…) Lire la suite »
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29 septembre 2015
L'Humanité
Le gouvernement colombien et les Farc ont franchi mercredi une étape décisive vers la paix, qu’ils se sont engagés à signer d’ici six mois, en annonçant un accord sur le sort judiciaire des combattants, point crucial des pourparlers.
"C'est un pas énorme", a déclaré le président colombien Juan Manuel Santos après sa poignée de main historique avec le numéro un des Farc Timoleon Jimenez, dit "Timochenko". Un peu plus tôt, les deux hommes s'étaient entretenus pendant une demi-heure, une rencontre inédite en compagnie du président cubain Raul Castro, pour donner un élan final à la résolution du plus ancien conflit d'Amérique latine, qui a fait en un demi-siècle au moins 220.000 morts.
A l'issue de cette réunion, les délégués des pays médiateurs, Cuba et Norvège, ont lu un communiqué annonçant la conclusion d'un accord sur "une juridiction spéciale pour la paix" chargée de traduire les auteurs de crimes pendant le conflit Les parties ont aussi conclu que ces négociations de paix menées à Cuba devront aboutir "au plus tard dans six mois", soit le 23 mars 2016, a annoncé M. Santos.
"Cela ne sera pas une tâche facile, a-t-il prévenu, parce qu'il reste beaucoup de points sur lesquels il est difficile se mettre (…) Lire la suite »
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