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Chili : retour de la droite ultralibérale au pouvoir

Depuis hier, Piñera a pris ses fonctions à la suite de Bachelet. Avec lui, c’est le retour aux affaires d’anciens compagnons de Pinochet qui vont continuer à accroître la pauvreté et la souffrance. Ils vont pouvoir poursuivre leur entreprise de spoliation en vendant ce qu’il reste à vendre. Mais quel est le bilan de Bachelet après quatre années ?

Elle avait promis trois réformes majeures : éducation, réforme fiscale et constitution.

La gratuité de l’éducation ne concerne qu’une partie infime des étudiants. La plus grande partie de l’argent versée par l’État va directement au privé. C’est un marché très lucratif. Au Chili, on n’étudie pas par vocation mais en fonction de ses moyens. Les biens familiaux sont inclus dans les garanties exigées par les banques pour s’assurer que les emprunts étudiants seront bien remboursés. Il ne faut pas compter sur le nouveau président pour améliorer les choses, bien au contraire.

Actuellement, le PIB se répartit entre 30-35% pour la rémunération du travail et 65-70% pour la rémunération du capital. Rien n’a changé avec Bachelet. Au cours des 6 derniers mois, 30 000 femmes ont pris leur retraite. La moitié perçoit une pension inférieure à 35€ par mois ! Un député touche 14 000€ par mois ! La réforme fiscale rapporte moins d’argent à l’État qu’avant. La grande industrie minière ne paie pas d’impôts. Par conséquent, le déficit budgétaire a augmenté. La dette souveraine n’atteint pas 20% du PIB et l’État n’investit pas dans les services publics. Tout est privatisé : éducation, santé, transports, énergie, etc.

Bachelet avait promis une réforme constitutionnelle. Elle n’a finalement fait qu’organiser quelques "conseils citoyens". Le reste n’est que comédie et elle a repoussé une véritable réforme aux calendes grecques car elle a remis un projet au Congrès, rédigé en catimini, 6 jours après l’élection. Piñera a immédiatement déclaré que le programme législatif était fixé par lui.

Sur le plan économique, la dette du secteur privé est de 200% du PIB contre 30% pour les ménages. Les prélèvements fiscaux représentent moins de 20% du PIB. Ils sont de 33% en moyenne dans l’UE et de 53% en France. L’État donne tout au privé, jusqu’aux cimetières... Le réseau ferroviaire de 3700 km a été détruit depuis sa privatisation.

Ces chiffres montrent que le modèle ultralibéral est une catastrophe pour le pays et la population et que le nouveau président ne fera que l’accentuer.

C’est un peu comme le Beaujolais nouveau, ça a un goût fruité mais on a des maux de tête le lendemain.

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Viktor DEDAJ

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