A Mr Serge July,
Rédacteur en chef de Libération,
P.D.G de Libération
Et Antoine de Gaudemar
Directeur de la Rédaction
Cher Mr July,
Messieurs,
Je vous écris à propos de la publication dans la rubrique « Courrier » de Libération du 12 janvier 2006 d’un extrait de l’article que j’ai fait paraître sur plusieurs sites Internet en réponse à celui de M. Armengaud, paru dans votre journal le 9 janvier sous le titre, « Le credo antisémite de Hugo Chavez ».
1) Je ne vous ai envoyé aucun courrier et je n ai fait aucune démarche pour que mon article soit publié dans Libération. Or vous en publiez, sans mon autorisation, un extrait dans la rubrique « Courrier », en laissant entendre que cet article vous était adressé. Pourriez-vous me fournir les preuves que Romain Migus, citoyen français résidant à Caracas et travaillant comme conseiller en communication, vous a envoyé un quelconque courrier vous autorisant à publier son article ?
2) L’extrait de l’article que vous publiez sans mon autorisation est soigneusement épuré de la majorité de ses arguments. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Pour que vous puissiez vous rendre compte : l’article original compte 1771 mots, l’extrait que vous publiez seulement 543, soit exactement 30.66% de l’original que vous dites avoir « condensé » à votre convenance et sans mon accord.
Pourriez-vous me dire comment la cohérence d’un argumentaire peut être préservée quand 70% de son contenue est censuré ? D’où les interrogations suivantes : A) Quel type d’argumentaire, épuré de 70% de son contenu, peut préserver sa cohérence ? B) Je dis bien censuré. En effet, alors que les découpes effectuées par votre journaliste dans le discours de Chávez sont marquées par trois points entre parenthèses (...), rien de tel n’apparaît dans votre compression de mon article. Un simple renvoi à l’article complet que peu, parmi vos lecteurs, auront eu le temps de consulter est un bien maigre alibi. C) En présentant un texte tronqué sans préciser les passages enlevés, vous l’offrez ainsi en pâture à Mr Armengaud pour qu’il tente de recouvrer une partie du crédit qu’il a perdu, sans s’expliquer sur le fond ? Etait-ce le but ? Difficile d’en douter.
3) En publiant l’extrait de mon article sur un tiers de page, et en consacrant les deux tiers restants à des argumentations qui confortent la manipulation initiale du discours d’Hugo Chávez, vous persistez et signez dans votre intention de désinformer les lecteurs de Libération. C’est assez dire que vous les méprisez.
4) Vous publiez une pétition de professeurs d’Université, d’écrivains, d’intellectuels professeurs, comme si leur position sociale était la garantie d’une quelconque impartialité. Vous auriez pu préciser que ces mêmes personnes soutiennent ou ont soutenu une opposition politique qui s’est distinguée par une tentative de coup d’Etat et des tentatives de sabotage économique. Les échecs de cette opposition n’ont en rien diminué sa virulence.
Il faut plus d’un journaliste agissant en mercenaire pour déshonorer une rédaction. Mais quand une rédaction se solidarise avec un tel journaliste...
Malgré l’orientation politique de votre journal, les lecteurs ont droit à une information sérieuse et non à de telles manipulations. A de l’information correcte et non a une vulgaire opération de propagande.
En espérant recevoir des réponses,
Salutations déontologiques.
Romain MIGUS, Caracas, 13 janvier 2006.
PS : Je vous autorise à publier cette lettre dans son intégralité.
J’envoie une copie de cette lettre à tous les sites web où vous avez pu lire et piller mon précèdent article.
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