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CES : Pour un grand mouvement de RTT en Europe pour le monde du travail.

CES : Pour un grand mouvement de RTT en Europe pour le monde du travail.

Il faut une politique de soutien à la proposition de la CES en matière de RTT en Europe contre le chômage des uns et le surtravail des autres.

Lire : Crise : "Il faut réduire le temps de travail au niveau européen pour juguler la crise" (le 30/03/2009)

Il ne s’agit pas de poser les mêmes règles partout dans tous les pays d’Europe mais plutôt d’enclencher dès que possible un mouvement social syndical et politique en ce sens.

Le congrès de la CGT est terminé. Une telle proposition ferait converger les travailleurs du privé, du public et les chômeurs et précaires. Pour peu qu’elle soit offensive.

Plantons maintenant le décor sans fard . Les politiques néolibérales ont depuis plus de 20 ans porté le fer sans ménagement contre les chômeurs et contre les travailleurs. L’alternative doit faire l’inverse. Rétablir des droits pour les chômeurs et pour les travailleurs. La transformation sociale passe donc par l’enclenchement d’une nouvelle RTT en Europe bien différente de celle de 1999 (la plus mauvaise du siècle) et donner du travail aux chômeurs sans que ce travail devienne encore une galère mal payée.

Plus les emplois sont pénibles et plus la RTT doit être forte : il faut envisager les 25 heures par semaine pour le travail manuel extérieur ou le travail debout ou le travail hyper-répétitif abrutissant ; le tout sans perte de salaire pour des professions qui ordinairement peinent à monter au-dessus du SMIC les années passant. Les patrons hurlent... Mais ce sont eux qui ont profité pleinement des années travaillées pour le profit de l’entreprise. Serait temps de penser à partager ! La gauche et les syndicats devraient y pousser car ils ne le feront pas tout seuls. Tout cela est surtout affaire de volonté politique et pas de technique.

Le chômage, le temps partiel, le raccourcissement de la durée de vie active, et les congés payés sont là pour montrer que la durée du travail baisse. Le problème est dans les modalités. C’est là la leçon de Michel Husson (1) qui est d’importance. C’est un point de départ pour la discussion. Cela montre que la RTT est possible. Que ce n’est pas une utopie. Ce sont les politiques néolibérales qui ont choisi la finance
contre l’emploi et contre les salaires (2).

Ce qui semble utopique c’est une RTT qui donne du travail à ceux qui n’en n’ont pas et qui réduisent le travail de ceux qui en ont trop. Bref une question de partage. Intervient alors la question du financement. Faut-il prévoir des pertes de salaire ? Cela est exclus pour les prolétaires, tous ceux et celles qui n’ont en fin de mois au mieux que quelques économies à épargner. Il s’agit pour la France en 2010 de ceux qui gagnent moins de 3000 euros par mois . C’est à imposer pour ceux qui sont au-dessus de 3500 euros par mois. Ils travaillent moins ils gagnent moins. Le problème est qu’il s’agit de cadres qui ont l’habitude de travailler beaucoup et vite et d’attendre d’être fortement récompensés. Il y a des exceptions.
Heureusement.

L’autre grande leçon des lois de RTT de 1999 (privé) et public (2000) est que si l’emploi a repris entre 1997 et 2001 (cf M Husson toujours)le management a récupéré en intensification ce qui avait été perdu en temps de travail. Il y a là la plus grande opération d’exploitation du monde du travail effectuée sous couvert de RTT depuis le début du XX siècle. Le recul s’est effectué sous couvert d’individualisation et de
contractualisation. Comment le prouver ? Des scientifiques s’y sont attachés ; dont M Husson dans le même texte : on ne s’en lasse pas ! De nombreux syndicalistes à l’écoute du monde du travail l’ont signalé. J’ai personnellement en tête une réunion interprofessionnelle à Redon deux ans après la dernière loi Aubry. Les critiques étaient sévères sur les modes patronaux de récupération du temps de travail gagné.

L’un des vecteurs de cette intensification est le système d’évaluation et de primes . Une nouvelle offensive est prévue et va bientôt être mis en oeuvre (3)dans le public. Pendant que les travailleurs se concurrencent pour les primes ils ne sont pas solidaires contre les offensives contre les plus faibles d’entre eux.

Christian Delarue
syndicaliste CGT Rennes.

1) Pour continuer les 35 heures, par Michel Husson .

2) Note sur la captation financière sur les salaires.

3) Malgré les souffrances dans le privé, le "sale boulot" arrive dans le public !

http://www.lepost.fr/article/2009/0...

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