RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Les ravages de la LRU (suite)

Appartenant au groupe Bolloré, l’institut de sondages CSA est, tout naturellement, indépendant du pouvoir sarkozyste et de la sphère capitalistique.

Mais même s’ils sont éventuellement biaisés, traficotés, les sondages peuvent exprimer des tendances lourdes.

Tout récemment, un sondage CSA nous apprenait que 69% des Français (une masse considérable) trouvaient normal que la rémunération des chercheurs repose davantage sur le mérite. Dans le même temps, 50% des sondés avouaient ne pas s’intéresser à la recherche scientifique. On peut, effectivement, se contreficher de tout et exprimer des opinions arrêtées. Estimer, par exemple, à 91%, que la science est utile à la société et qu’elle inspire confiance.

Le poison libéral/sarkozyste coule désormais à flots dans les veines des Français qui sont, selon ce sondage, en pleine confusion des sens : ils aiment les scientifiques, mais le discours dominant a réussi - disons depuis le mammouth à dégraisser du vulgaire Allègre - à loger dans l’inconscient des Français que les chercheurs sont des privilégiés dans le cocon douillet de leur statut et qu’il faudrait les faire marner davantage dans une insécurité toujours plus forte.

Il est très facile à un chercheur, dans quelque domaine que ce soit, d’être « rentable », d’être le bon élève de la « culture du résultat » telle que la conçoivent Sarkozy ou le Medef. Il suffit, comme j’en proposai un exemple concret dans une note précédente (http://blogbernardgensane.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/11/22/brian...), de réaliser un produit formaté à partir d’un moule ayant déjà fait ses preuves. Peu importe si l’on se trompe du moment que l’on gonfle les statistiques et qu’on trouve ce que l’on savait déjà .

Je retiendrai pour finir que la leçon morale et politique de ce sondage est que le libéralisme en appelle aux instincts les plus vils des personnes : le fric, l’esbroufe, la jouissance immédiate. La recherche scientifique d’avant sa mainmise par le capitalisme financier, c’était tout sauf cela.

URL de cet article 9524
  

Même Auteur
Maurice Tournier. Les mots de mai 68.
Bernard GENSANE
« Les révolutionnaires de Mai ont pris la parole comme on a pris la Bastille en 1789 » (Michel de Certeau). A la base, la génération de mai 68 est peut-être la première génération qui, en masse, a pris conscience du pouvoir des mots, a senti que les mots n’étaient jamais neutres, qu’ils n’avaient pas forcément le même sens selon l’endroit géographique, social ou métaphorique où ils étaient prononcés, que nommer c’était tenir le monde dans sa main. Une chanson d’amour des Beatles, en fin de compte très (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Une petite fille dans la rue, en robe jaune, qui allait souvent chercher des bonbons et autres auprès des soldats américains. Un jour un char passe et pour une raison inexplicable, un tireur sort du char américain et abat la petite fille. Il y a tellement d’incidents de ce genre"

Julian Assange - Wikileaks
interviewé sur Democracy Now, donnant un exemple des crimes commis en Irak et révélés par Wikileaks

L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.