les journalistes communautaires du Venezuela, ceux qui travaillent pour des organisations non lucratives, ont été les premières cibles de la tentative de coup d’état menée par le patronat venézuelien. Alors que la communauté internationale s’indigne régulièrement des atteintes à la liberté de la presse dans le monde, elle ignore superbement les cas de ces derniers. Est ce parce qu’il y aurait une distinction à faire entre journalistes travaillant pour une presse libre et journalistes travaillant pour des entreprises commerciales de presse ?
Le 11 avril dans le centre de Caracas, le journaliste de radio Perola Nicolas Rivera, 26 ans, faisait son travail : il couvrait deux manifestations violentes quand la tentative d’assassinat portée sur un gouvernement démocratique -chose qu’on appelle habituellement un coup d’état, a commencé dans son pays, le Venezuela.
Nicolas entendit les détonations des tirs de sniper installés sur le toit d’un hotel et de plusieurs batiments publics alors que 18 civils partisans des deux deux groupes politiques étaient tués et plus de 150 autres blessés. La violence, organisée par les putchistes devint un prétexte utilisé par les généraux pour déposer le président élu de la nation, l’arrêtter et installer un homme du pétrole à sa place. Nicolas réunit les informations et retourna aux locaux de radio <<perola pour donner des nouvelles du coup d’état en marche. Il travailla tout ce temps pour oublier ces faits pendant que les médias commerciaux -reconnus maintenant comme tels de manière indiscutable, publiaient de fausses nouvelles -« Chavez a démissionné »- ou n’annonçaient rien du tout.
Après le début des tirs, les autorités du gouvernement du président Chavez arrêterrent très vite certains des francs tireurs qui avaient mis le feu à la mèche de la violence. Mais après que Chavez ait été mis aux arrêt par quelques généraux de l’armée, un peu plus tard dans la journée, ces sniper dont les identités ne sont pas connues furent libérés par le dictateur Carmonna - ce qui ne manque pas de réveler pour qui ils travaillaient, pendant que le dictateur d’un jour révoquait l’assemblée, la cour suprême de justice, et la constitution. [….]
Le jour suivant, le 12 avril, pendant que Nicolas informait ses auditeurs depuis Radio Perola, l’une de ces radios et télévisions communautaires non commerciales qui furent légalisées par la constitution de 1999, les policiers de la dictature Carmonna abattirent la porte de son local et l’incarcérerent.les policiers frappèrent Nicolas, le menottèrent et le frappèrent encore. Ils lui bandèrent les yeux, le traînèrent jusqu’à un voiture et lui donnèrent encore quelques coups. Ce n’est qu’alors que ces terroristes en uniforme l’enmenèrent à son domicile où se trouvaient sa femme et ses deux enfants.
L’épouse de Nicolas, Tibisay de Vivera, 15 ans, rapporte à Narco News ce qui leur est arrivé : un policier m’a pris par les cheveux et m’a jeté à terre. Ils même’ont frappé pendant qu’ils torturaient Nicolas devant nos enfants. Ils nous ont dit qu’ils allaient nous tuer. Ils lui mirent un sac de balles et m’obligèrent à signer une déclaration qu’ils avaient écrite, sans quoi ils nous tuaient nous et nos enfants de deux et trois ans.
Nicolas fut ensuite enmené menotté en prison. « le dimanche 14, quand Chavez est revenu, Nicolas fut libéré. Ilo était défiguré. Il avait été torturé. Et il n’avait rien mangé durant deux jours. »
Et jusqu’à présent aucune pseudo-organisation internationale de « la liberté de presse » n’est venue en aide à ce journaliste, ou n’a proféré un mot sur son cas.
Appel paru dans Narco News