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Taxe carbone : capitalisme vert ou écologie rouge ?

La taxe carbone a fait déjà couler beaucoup d’encre et de nombreux commentateurs ont pointé certaines insuffisances ou incohérences du rapport remis par Michel Rocard.
Le rapport de la conférence des experts et de la table ronde sur la contribution Climat et Énergie est lui-même très clair sur certaines de ses limites. La question des émissions de méthane et de protoxyde d’azote n’est pas traitée, ces deux gaz à effet de serre étant largement émis par l’agriculture et l’élevage. De la même façon, la question de la production d’électricité par ces centrales nucléaires n’est pas posée.
Et enfin dès le début du rapport il est précisé que a CCE (contribution climat-énergie) "doit en effet être établie à prélèvements obligatoires constants" ; il ne s’agit donc que d’un "redéploiement fiscal"

Une des questions majeures aujourd’hui est peut être là . Le rapport le pointe bien, nous sommes devant une véritable crise écologique. " Ceci nécessite une inflexion sans précédent de nos comportements de production et de consommation d’énergies fossiles, qui doit recourir aux instruments les plus efficaces…"
Le début semblait prometteur, mais comment peut on croire que l’instrument le plus efficace, le seul qui soit sérieusement étudié dans ce rapport soit un signal-prix ?
En quelque sorte, la crise est très grave donc il convient dans un premier temps de ne pas augmenter les ressources de l’Etat et donc ses moyens d’actions et dans un deuxième temps les prix sont chargés de réguler. L’on sait comme les prix régulent, même si des mesures particulières seront prises pour certaines catégories de consommateurs, avec à la clé une magnifique usine à gaz !

Cependant ce rapport a eu un mérite, celui de poser publiquement, enfin, une question certes tronquée sur la manière d’aller vers un autre mode de consommation. Et la manière dont est commenté ce projet est finalement très révélatrice, la question mise en avant étant de savoir qui paiera cette taxe.
Encore une fois ne faudrait-il pas se poser la question dans l’autre sens ?
Puisque nous sommes devant une crise majeure, la première question ne serait-elle pas de définir ce qu’est un mode de vie soutenable et accessible à l’ensemble de la population mondiale et ensuite de se demander comment peut-on converger vers cet objectif, puisque au sein de l’Union européenne les critères de convergences sont de mises.

Face à un immense défi et en pleine crise économique, la seule solution ne peut pas être de confier au marché le soin de réguler alors que le système financier est responsable de la crise économique actuelle. Le marché régulera de la manière dont il régule le partage du temps de travail, partage subi entre ceux qui sont forcés de travailler plus pour ne pas gagner moins et ceux, trop jeunes, trop vieux, trop formés, pas assez expérimentés, qui désespèrent de trouver un emploi.
Et il ne suffit pas de condamner la naissance d’un capitalisme vert. Il faudrait être bien mal informé, très naïf ou d’une redoutable mauvaise foi, pour ignorer la capacité du capitalisme à survivre, y compris en incorporant dans son jeu les idées de ses adversaires tout en les détournant de leurs buts.
Le chemin parcouru par les mutuelles et les coopératives est significatif ; à cet égard, que reste-il dans le groupe Crédit Agricole de la volonté coopérative qui animait les fondateurs des premières caisses locales, que sont devenues la FNAC, la MAIF …
Combien de syndicat ont glissé d’une position révolutionnaire vers la cogestion au sein des organismes paritaires et à la négociation ; finissant par renvoyer à plus tard la prochaine journée d’action. L’on a vu le brillant résultat de cette stratégie en juin..
Comment dans ce cas s’étonner que le capitalisme tente de s’approprier l’écologie pour en faire un nouveau marché ?

Mais plutôt que de s’indigner de cette énième tentative de récupération par le capitalisme, ne faudrait il pas que nous nous interrogions sur la manière dont à gauche nous avons abordé la question de l’écologie. Il est temps d’affirmer une position politique de gauche sur l’écologie, et pour cela nous ne partons pas de rien. Chez les Verts ce travail a déjà été entrepris.
SI nous ne sommes pas capables aujourd’hui de renverser le capitalisme, utilisons tous les moyens à notre disposition pour le faire vaciller. L’écologie est de nature à remettre en cause les bases mêmes du fonctionnement de notre société.
Et si au lieu de nous lamenter devant la naissance d’un capitalisme vert nous nous mettions enfin au travail pour créer une écologie rouge ?

Le 16 août 2009

Jean-Michel Arberet
Conseiller municipal d’Arcueil
Partenaire du groupe communiste
jm-arberet.over-blog.com

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Donde Estan ? ; Terreurs et disparitions au Pérou (1980-2000)
Daniel Dupuis
La pratique des arrestations illégales, des tortures et des exécutions en dehors de tout procès régulier puis de la dissimulation des dépouilles (d’où le terme de « disparus ») est tristement célèbre en Amérique latine où les dictatures ( l’Argentine de la junte militaire, le Paraguay dirigé par le général Alfredo Stroessner, le Chili tenu par Augusto Pinochet...) y ont eu recours. De 1980 à 2000, sous un régime pourtant démocratique, l’armée du Pérou n’a pas hésité à recourir à la terreur (…)
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"L’un des grands arguments de la guerre israélienne de l’information consiste à demander pourquoi le monde entier s’émeut davantage du sort des Palestiniens que de celui des Tchétchènes ou des Algériens - insinuant par-là que la raison en serait un fonds incurable d’antisémitisme. Au-delà de ce qu’il y a d’odieux dans cette manière de nous ordonner de regarder ailleurs, on peut assez facilement répondre à cette question. On s’en émeut davantage (et ce n’est qu’un supplément d’indignation très relatif, d’ailleurs) parce que, avant que les Etats-Unis n’envahissent l’Irak, c’était le dernier conflit colonial de la planète - même si ce colonisateur-là a pour caractéristique particulière d’avoir sa métropole à un jet de pierre des territoires occupés -, et qu’il y a quelque chose d’insupportable dans le fait de voir des êtres humains subir encore l’arrogance coloniale. Parce que la Palestine est le front principal de cette guerre que l’Occident désoeuvré a choisi de déclarer au monde musulman pour ne pas s’ennuyer quand les Rouges n’ont plus voulu jouer. Parce que l’impunité dont jouit depuis des décennies l’occupant israélien, l’instrumentalisation du génocide pour oblitérer inexorablement les spoliations et les injustices subies par les Palestiniens, l’impression persistante qu’ils en sont victimes en tant qu’Arabes, nourrit un sentiment minant d’injustice."

Mona Chollet

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