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Sandy, ouragan médiatique.

Comment ne pas savoir que Sandy a frappé la Côte est des Etats-Unis ? Les chaînes de télévision nous ont abreuvés d’images et de commentaires ; les radios et journaux n’ont pas été en reste. Mais cette couverture médiatique me laisse perplexe.

La manière dont Le Monde, qui fut un quotidien de référence, a traité cette information est assez révélatrice. L’édition datée du 31 octobre titre "Sandy, ouragan historique", sur fond de photo du pont de Brooklyn, et précise en commentaire "L’énorme tempête a durement frappé la côte est des Etats-Unis et perturbe la campagne à huit jours de l’élection. Lire pages 2, 3 et 4"

En effet, une double page, photo à l’appui développe longuement ces informations. En page 2, une petite carte détaille la trajectoire de Sandy, et permet de constater qu’il est passé par Cuba et Haïti

Enfin, en page 4, un dernier article "Une centaine de morts et des dégâts économiques chiffrés en milliards", avec pour sous-titre "Les pays des Caraïbes ont payé le plus lourd tribut humain au passage de l’ouragan." Cet article est illustré par une photo du New Jersey, qui comme chacun le sait n’est pas une île des Caraïbes.

Et l’on apprend ainsi que Sandy aurait fait au moins 69 morts dans les Caraïbes, dont 50 à Haïti. Notons toutefois que les deux tiers de l’article sont quand même consacré aux Etats-Unis.

L’article précisant que le passage de Sandy avait eu lieu deux jours plus tôt, j’ai cherché d’autres informations dans les éditions précédentes.

Le Monde daté du 30 octobre titrait déjà " New York face à l’ouragan Sandy"

Et il faut remonter à l’édition datée du 27 octobre pour trouver, en page 6, un petit article indiquant que Sandy a fait 21 morts dans les Caraïbes, il est titré "L’ouragan meurtrier Sandy menace la Côte est des Etats-Unis."

La distorsion de traitement est criante. Diane Dufresne chantait "Quand ça se passe pas à Montréal ,On dirait que ça nous fait moins mal."

Peut-être que quand ce n’est pas un pays de l’OCDE, ça nous fait moins mal, d’autant plus que les dégâts et les pertes pour les assureurs aux Etats-Unis, se chiffrent à plusieurs milliards de dollars, ce qui pourrait encore accentuer la crise financière. Les montants estimés sont supérieurs au PIB d’Haïti dont les populations subissent encore les séquelles du dernier tremblement de terre.

Peut-être est-ce tellement plus facile de filmer un ouragan aux Etats-Unis où les journalistes, les infrastructures sont en place que d’aller s’embourber à Haïti, et de conclure un article par une phrase d’une présentatrice de NY1 "La ville qui ne dort jamais reste éveillée par un cauchemar" plutôt que de faire un article sur ceux qui vivent un perpétuel cauchemar.

Le 31 octobre 2012

Jean-Michel Arberet
Conseiller municipal d’Arcueil
Partenaire du groupe communiste

jm-arberet.over-blog.com

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La Chine sans œillères
Journaliste, écrivain, professeur d’université, médecin, essayiste, économiste, énarque, chercheur en philosophie, membre du CNRS, ancien ambassadeur, collaborateur de l’ONU, ex-responsable du département international de la CGT, ancien référent littéraire d’ATTAC, directeur adjoint d’un Institut de recherche sur le développement mondial, attaché à un ministère des Affaires étrangères, animateur d’une émission de radio, animateur d’une chaîne de télévision, ils sont dix-sept intellectuels, (…)
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"La science permet de savoir comment faire fonctionner un train, l’histoire de savoir qu’il peut parfois aller à Auschwitz."

Jean-Christophe Defraigne, professeur, Université de Louvain

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