La commission présidée par Edouard Balladur a rendu son rapport et de très nombreux commentaires ont déjà été publiés.
Le dernier paragraphe de l’introduction, page 16, "Enfin, il doit être clair que, dût sa composition ne pas suffire par elle-même à écarter ce soupçon, le Comité s’est tenu éloigné des préoccupations politiciennes auxquelles les sujets qu’il a eu à examiner ne sont parfois pas étrangers.".
A la lecture de ce texte l’on ne peut que se demander qu’elle est donc cette composition qui suffit par elle-même à écarter tout soupçon.
Cette composition est fournie dans les annexes du rapport :
M. Edouard Balladur, ancien Premier ministre, ancien député, est nommé président du comité institué par le présent décret.
Sont nommés membres du comité :
M. Daniel Canepa, préfet de la région Ile-de-France, préfet de Paris ;
M. Jean-Claude Casanova, membre de l’Institut, président de la Fondation nationale des sciences politiques ;
M. Jacques Julliard, historien ;
M. Gérard Longuet, ancien ministre, sénateur ;
Mme Elisabeth Lulin, inspectrice des finances, directrice générale de Paradigmes ;
M. Pierre Mauroy, ancien Premier ministre, sénateur ;
M. Dominique Perben, ancien ministre, député ;
M. Jean-Ludovic Silicani, conseiller d’Etat ;
M. André Vallini, député ;
M. Michel Verpeaux, professeur de droit public à l’université Paris-I (Panthéon-Sorbonne).
Les informations fournies par le site internet de la commission permettent de constater que la moyenne d’âge de ce comité est d’environ 64 ans, est-ce ce qui explique l’application surprenant du principe de parité avec une femme pour dix hommes ?
Cinq hommes politiques sont membres de cette commission, ancien premier ministre, ancien ministre, sénateur, député, trois sont membres de l’UMP et deux du PS.
C’est donc là cette composition au-dessus de tout soupçon. Pour mémoire si en 2007 les électeurs n’ayant pas voté pour les candidats UMP ou PS au premier tour de l’élection présidentielle ne représentaient "que" 42% des votants et 53% des inscrits, en 2002 ils représentaient 64% des votants et 75% des inscrits. Et ces données excluent tous les non-inscrits…
Dans ces conditions, il est difficile d’admettre que la composition suffise à écarter le soupçon de préoccupations politiciennes, et elle ferait même naitre quelques soupçons sur les choix de modes de scrutin semblant mener droit au bipartisme.
Le 9 mars 2009
Jean-Michel Arberet
Conseiller municipal d’Arcueil
Partenaire du groupe communiste
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