Si communiquer semble chose facile et fluide parce que allant de soi pour l’homo loquens depuis l’invention du langage linguistique par l’animal humain, dans nos sociétés hyperindividualistes, parvenir à communiquer entre semblables de l’espèce, est un véritable affrontement aux murs d’incommunication invisibles de la société. Faire du mitsein (l’être avec) qu’est la société et du mitwelt (le monde avec) qu’est l’international, un vrai vivre ensemble, un espace public, un village d’interlocuteurs, doit être la conquête morale pour cette génération. Il faut expédier à la poubelle des horreurs les complexes de classe et de race qui sévissent constamment par la propagande des oligarchies combattant la communication authentique des majorités ayant des intérêts communs tant à l’intérieur des sociétés qu’entre les états par l’infiltration de l’idéologie médiatique occidentale. Médias qui imposent la politique frauduleuse de l’économisme et de la finance à toute la planète par une sorte de matraquage épistémique des peuples tout standardisant par le populisme culturel, le mode de vie combien pathologique de l’occident tourné uniquement vers la performance et le paraître qui voient l’homme dépossédé de son temps et son être pris en otage dans la vision perverse du prestige social redéfini par le travail, la consommation, la sécurité, le loisir, le sexe… Vision occidentale - que je nomme occidentalisme car il ne s’agit pas de l’occident géographique mais idéologique - d’autant plus tragique qu’elle transforme tous les rudiments de la culture populaire, même les plus légitimes en tremplin de propagande transformant le monde en une vaste société du mensonge. Et comme dans la ronde macabre de la corruption, le corrupteur qui corrompt tous, finit lui-même par être la victime de sa propre forfaiture, lui qui, dès le départ, devait être fortement taré pour tarer le monde entier, l’on retrouve l’esclavage des riches qui ne peuvent s’imaginer un monde où il ne trompe pas les majorités, où ils ne contrôlent pas les faits et gestes des gens, où ils ne surveillent pas un ennemi toujours prêt à chambarder son édifice fragile malgré les apparences de solidité. Mais pire encore la société est littéralement pathogène tant pour l’esprit et le corps. D’abord les maladies mentales déterminées par les réflexes conditionnés, les complexes programmés par l’ordre du marché qui porte les uns à classer les autres selon les objets et services qu’il consomme.
Alors qu’on apprend aux ignares à haïr les intellectuels en Amérique du nord, on encourage la communication par le rire inconsidéré via un humour lâchement idéologisé aux dépens des mal pris, des pauvres, des malades, des minorités ethniques marginalisées dans un système sournoisement raciste… Naturellement pour la masse des menteurs de presse et de leurs désinformés, toute revendication de ce genre est activité d’aigris d’une gauche staliniste, de gens pauvres qui se rebellent contre les riches. Les imbécillités et idées fixes ne manquent pas dans les fourre-tout médiatiques occidentaux ! J’ai souvent vu des humoristes faire leur beurre sur le dos des noirs, des chômeurs, des malades mais jamais nul n’attaque l’ordre économique ou encore moins les sionistes qui, d’ici et de partout où ils sont, financent les agressions d’Israël contre les palestiniens ni les directeurs d’opinion des médias du mensonge qui manipulent le peuple. Quel humoriste ose faire rire des banquiers, de l’establishment boursier, des patrons, ces vrais bourreaux infâmes et ridicules de la société qui font travailler le peuple, l’endettent, l’asservissent par le biais de l’État lui-même prétendument toujours endetté et qui doit fournir la richesse produite des rudes travailleurs aux filous sinécuristes de banquiers devenus prêteurs auprès des vrais producteurs de la richesse ? Banquiers, d’ailleurs, toujours garantis d’être renfloués même dans leur pire gabegie déficitaire et banqueroute. Pour revenir aux pathologies disons que nous vivons un état d’aliénation collective, de mégalomanie matérialiste qui va jusqu’à provoquer de pitoyables rivalités entre voisins de quartier telles que si par exemple l’un rénove sa maison et se creuse une piscine, cela devient comme injonction pour l’autre qui doit, quitte à s’endetter par un prêt bancaire, faire la même chose pour ne pas paraître inférieur. Maintenant, au-delà du mental, les maladies physiologiques font rage. La terrible épidémie de cancer dans un pays comme le Canada, en est la preuve. Je plains certains canadiens mal informés, qui me parlent parfois avec une sincère empathie de la situation de l’Afrique ou d’Haïti évoquant le sida, mais qui ne se rendent pas compte qu’ici la situation de la santé est pire que n’importe où ailleurs. Plus de 40% de la population globale fait face à un moment ou à un autre, au cancer, ce plus terrible des maux imaginables, devenu endémie majeure du Canada. Sans parler des maladies cardio-vasculaires, métaboliques… Il n’y a pas un seul pays africain où une épidémie frappe même 30% de toute la population !!! C’est qu’en fait nos systèmes dits de santé sont des systèmes de gestion de maladies malgré le dévouement et le professionnalisme des médecins tels ceux que je rencontre parfois au Canada, qui sont dans la majorité des cas, des perles de serviabilité et de sollicitude. Je dis qu’il y a dans le mode de vie de nos pays du nord, une série de faits et de choses qui empoisonnent l’existence et la détruisent. Dans ce que l’on nous donne à manger, à boire, à respirer et de la façon que l’on nous apprend à nous pressurer, à nous brimer les uns les autres et à nous soumettre, sans nous rendre compte, aux monstres de vénalité qui nous dirigent, on nous tue à petit et à moyen feu. Hélas, hélas, dirais-je en me rappelant Shakespeare : il y a quelque chose de pourri et de mortel dans nos démocraties despotiques qu’imposent les ploutocrates !
Pourtant, je ne désespère guère de voir nos peuples se réveiller et changer ce monde létal de moqueurs pour en faire vraiment des pays d’hommes libres et non de soumis. Car quel homme libre peut accepter que de vulgaires banquiers exigent d’être renfloués par l’État tout en s’octroyant des fortunes en salaires et en frais malgré cette crise qu’ils ont eux-mêmes provoquée de toute pièce ! Et des banquiers ont osé dire à la presse pour justifier les sommes folles qu’ils se payent, que « les banques sont des entreprises privées dont la gestion ne concerne pas le peuple ». Oui, mais au nom de quoi l’État doit-il verser les sommes faramineuses aux banques en faillite ? Au nom de quoi autorise-t-on les banques à prêter de l’argent virtuel, qu’ils n’ont pas, tout en endettant tout le peuple qui doit leur fournir de l’argent réel et ainsi faire leur fortune ! Preuve que comme le disent les analystes du capitalisme « le système socioéconomique où nous vivons, impose le poids de ses pertes au peuple mais privatise ses gains » jalousement et avidement accumulés et retenus par l’infime oligarchie ploutocratique !
Tout cela coiffé par l’idée bête de compétition et de performance qui, au bout du compte, débraye par des cloisons invisibles, les rapports interpersonnels naturels. Le fait est que la plus grande conquête du capitalisme à l’âge dit Modernité, est d’avoir produit l’homme en îlot de complexes et d’inepties, préorchestrés dans le système socioéconomique. Il s’agit de construire un individu-objet, un organisme psycho-chimique dont toutes les pulsions biologiques et psychologiques canalisées par l’ordre idéologique, deviennent chose de code opérant comme stimuli des réactions individuelles et de masse. Ainsi donc, il est illusoire dans l’écrasante majorité des cas, de croire s’adresser à des personnes lorsqu’on tente de communiquer avec autrui. Il faut juste connaître les codes cachés, ces fameux stimuli que le conditionnement social a placés chez le nouvel animal anthropomorphe déshumanisé, automatisé, franchement l’un des plus manipulables de tout le règne animal, pour accéder au pouvoir sur les consciences et obtenir tout par le jeu des réactions prévisibles. Les tenants diaboliques du système, le sachant, ce n’est même plus pour eux une affaire de probabilités, c’est juste une mise sur le nombre dans une « démocratie » qui n’est qu’activation automatique du nombre par cette sorte de mégacode de la réussite économique et de la valorisation individuelle par l’argent devenu morale unique, mérite unique dans le social. Et de ce mégacode on enivre le peuple des lieux communs : le travail, la famille, le déficit zéro de l’État remboursant la dette publique, la protection des femmes et des enfants… Tout cela chapeauté par une nouvelle définition des droits de l’homme et du citoyen qui ne sont plus que l’obligation à se faire assimiler par cet ordre sinon d’être marginalisé. Même l’intelligence est devenue tributaire de réussite économique pour les choses ambulantes de la civilisation contemporaine. Ainsi, des ombres larbines de la ploutocratie comme Ronald Reagan et Margareth Thatcher dont la politique ultraconservatrice et néolibérale ont préparé crapuleusement la crise actuelle dont nous ne voyons encore que le commencement de l’horreur, sont des héros pour la masse des automates !
Quand la démocratie n’est qu’effet de codes inconscients auxquels la masse des machines obéit, l’on peut être sûr que l’esclavage seul est le partage des braves gens si fiers de l’apparence des choses. Comme me le disait un ami pétri d’humour : « le monde vit une constante "politique du bikini’ qui donne l’impression de tout dévoiler mais cache l’essentiel de ce qu’elle prétend montrer » ! Et dans cette impression de transparence, la société se lance à la manifestation des mérites ! Mais en fait, qu’est-ce qu’un méritant dans la société (je préfère la jungle) nord-américaine ? Quelqu’un qui, d’une manière ou d’une autre, obtient l’aval des médias pour se faire enrichir par la masse des automates. Cela est évident, il suffit de voir l’importance de la canaille qui anime les talk show et la platitude de la foule qui y participe pour s’en rendre compte ! Quand tout doit être transformé en spectacle et tintamarre, « l’élite » change naturellement de sens et de fonction ! Car sans se voiler la face, l’élite d’une société est bien cette minorité jugée supérieure et qui est prise pour modèle. Or, sans vouloir être méchant qui sont les modèles dans la société qu’on veut nous faire accroire si humaine et si prestigieuse ? Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord constater, qu’il n’y a plus d’élite politique car l’homme d’État a longtemps disparu pour le triste fonctionnaire sans idées et sans dignité du système ploutocratique. Alors que dans l’Antiquité Socrate ou Cicéron attirait respectivement les foules dans les agoras ou au forum sans rien envier aux authentiques athlètes de ce vieux temps sans stéroïde, aujourd’hui seuls les spectacles immédiatement assimilables attirent la foule. Et parmi ces spectacles ceux que le jet set propose tel Helene Degeneres, Paris Hilton, Britney Spears et leurs pareils qui permettent les plus bas assouvissements de la populace spectatrice ou auditrice.
Nous comprenons alors pourquoi faire du monde un amas d’objets utilisés et méprisés, est donc l’idéal de l’oligarchie. Et pour l’homme-machine qui croit encore pouvoir juger, le marginal, le non assimilé est un être méprisable ! Car le refus de l’individu d’être chose, lui qui était, avant même sa naissance, un projet de rouage pour les maîtres de la machine, devient synonyme de médication dangereuse qui risque d’apporter la santé et donc d’altérer le tissu social infect qui est le leur. Être libre penseur, tendre ou prétendre aux parts possibles de choix non influencé non dicté, est pour les esclavagistes de la démocratie despotique de notre temps, une santé dangereuse dont il faut préserver le tissu social. Pour les maîtres de maladie, ces agents pathogènes que sont les médias classiques, les politiciens, les amuseurs publics avec leur constant stimulus du peuple à la consommation, la performance et la productivité au service de l’oligarchie, c’est ce qui libère qui est mal. Il est évident que pour ceux qui profitent de cette pathologie qu’est la manipulation collective qui fait la santé ambiante du système de servitude, ce qu’Ivan Illich appelle l’iatrogenèse sociale, c’est la rébellion, le refus de self-automation qui est une maladie, voire un crime. Et nos citoyens-choses réagissant sans cesse sans recul, nous amènent devant des monstruosités comportementales telles celle de cette dame de bonne société qui adore son chien et méprise les non blancs mais qui, toutefois lorsqu’un noir est nommé à la tête du département ministériel où elle travaille, en devient moins que la chienne, le lèche cul avéré ! Ou encore comme ces parents critiques voire rudes envers tel membre de leur propre famille, qui en deviennent le paillasson dès que ce membre dégoûté, a par un heureux hasard gagné dix millions de dollars à la loterie. Le système social même laisse croire que tel individu aujourd’hui méprisé peut brusquement connaître un transfert parmi l’élite de rien du social par un bon coup chanceux de dés. D’ailleurs la logique imbécile et sous-primaire de la société étasunienne le dit bien, il faut juste éviter d’être un « loser » et savoir gagner !
La dualité lèche-cul - arrogant, bourreau-flatteur du réifié larbin de l’ordre.
Jadis ce fut la mentalité de cour où le courtisan était moins que rien devant le roi ou le quelconque noble qu’il encensait alors qu’il écrasait le roturier du dehors ! Incohérent et taré, cette mentalité qui hiérarchise l’infériorité des hommes par leur origine et privilège de naissance ou de caste et que la révolution antiaristocratique était censée juguler ! Hélas, aujourd’hui, c’est à la fois comique et franchement attristant de voir l’homme ordinaire contemporain de nos sociétés bourgeoises à l’oeuvre. De vrais domestiques à tous les échelons qui cherchent d’autres domestiques moins fortunés pour se défouler de leur infériorité. J’imagine aisément que si l’on inventorie les pathologies de la société, l’une des tares les plus répandues serait ce qu’il convient d’appeler un « complexe d’infériorité sadique ».
La superbe agressive des gens envers l’autrui inconnu ou le considéré petit, n’a souvent d’égal que leur statut d’inférieur, de larbin et donc de soumis dans les coulisses. Du raciste et paternaliste politicard de type Henry Guaino, le chien sarkozyste jouant maladroitement les intellos et qui ne sait que postillonner et puer sur l’Afrique noire, au connard boursouflé, véritable ordure anthropomorphe qui ne daigne répondre à une salutation d’inconnu par soi disant dédain envers le salueur, en passant par la secrétaire maniérée qui vous reçoit mal au bureau de son directeur ou par l’employé de banque compassé dans ses manières, nous sommes devant des cas de réifiés dans l’âme, enfourchés et cravachés pour ne pas dire le vilain mot enc…, domestiques effectifs ou psycho-affectés dans le jeu psycho-symbolique de l’ordre social. Alors, l’on comprend vite que pour ces ombres faussement arrogantes ou condescendantes, il est question de compenser l’immonde complexe de leur être non moins immonde et se venger d’autrui en projetant leur petitesse, leur toison caractérielle foireuse de flagorneurs et de larbins. Tous ces tarés complexés participent d’une société de hiérarchisation imaginaire des individus et des groupes humains dans sa ronde macabre d’abêtissement et de surenchère des réflexes instinctifs les plus primitifs de l’animal humain. Car en fait, il s’agit d’une autre manière de reproduire les agissements sylvestres. Sauf qu’en la jungle, les animaux les plus forts dans la chaîne alimentaire, le sont tout naturellement et s’imposent grâce à la nature et la génétique ; et à l’intérieur des espèces, la primauté du mâle dominant, par exemple, se joue par le combat et se perd, lorsqu’il perd sa force.
Parmi les hommes, dans l’éthologie sociale des animaux anthropomorphes, il faut dire que c’est beaucoup plus subtil et beaucoup plus sale car ce sont les plus prostitués, les pires domestiques qui sont visibles à la proue, les vrais maîtres du pouvoir étant dissimulés par les structures, envoyant leurs singes faire le pitre de l’arrogance devant le reste de la société. Et dans un contexte de pouvoir contrôlé par quelques riches, les hauts fonctionnaires dont le président de la république, ne sont souvent que des hommes de mains de leurs patrons cachés qui les paient pour mimer la grandeur afin de débiliter des masses à qui l’on donne des idoles de pacotille dans la nouvelle idolâtrie laïque du spectacle. Et dans cette galère, on rencontre comme incontournables, la cohue des guindés, reporters adulés de télévision, présentateurs ou présentatrices de mode, vedettes de tous genres qui s’imaginent que le monde est leur marchepied et que leur tête trône au ciel de la surhumanité par la médiatisation ou l’apparence ! Et avec la société surmédiatisée où les conneries de la consommation régulent les mentalités et ont fonction de valeur logique et morale, nous sommes au milieu d’une grande majorité d’ombres mimétiques, froides, bêtes, méchantes et inamicales. Car nos médias prestigieux sont là envahissants et ignobles dans leur mensonge, leur déficit de moralité, leur illogisme pour y veiller. Par exemple, un certain Claude Imbert abject et impudent folliculaire du journal Le Point, n’a-t-il pas déjà écrit scélératement qu’on ne peut « laver l’histoire au karcher » arguant que dénoncer les horreurs de l’histoire coloniale, consiste à « regarder le passé avec les yeux du présent (...) car nos ancêtres ne connaissaient pas les droits de l’homme ». Comme si bien avant la proclamation les droits de l’homme, les colons qui assassinaient, torturaient les non blancs pour leur voler leurs biens et les faire des esclaves dont le travail a nourri et enrichi les métropoles, étaient sans conscience de leur crime, alors que précisément, ce fut la morale chrétienne qui interdit le crime, la torture et le vol que ces mêmes colons utilisaient sciemment comme prétexte idéologique de leur forfaiture prétendant apporter aux sauvages la civilisation. Et des milliers de cons ont applaudi à une telle énormité désinformante considérée analytique ! Et puis Imbert oublie que malgré la proclamation des droits de l’homme la France a continué à être esclavagiste. C’est donc être de foi carthaginoise que d’altérer l’histoire en la tirant dans le sens de ses perversions colonialistes et paternalistes que de faire aussi impudemment l’économie des horreurs contemporaines, les politiques désastreuses imposées par le Nord au Sud.
Cela prouve à quel point, on forme des désinformés par la logique tronquée et balourde de gloseurs tordus de droite, stipendiés, consacrés directeurs d’opinion pour dénigrer toute revendication des peuples victimes de l’incurie éthique des puissances impérialistes ! En fait, c’est le cerveau sans esprit de ce Claude Imbert - plutôt un caveau bourré d’autre matière que la grise - qui doit être lavé au karcher pour l’épurer des idées arrêtées et des réflexes instinctifs de petit colon anachronique, de tyran de corridor qui voudrait écrire une uchronie de gloire en l’honneur de ses ancêtres esclavagistes. Cela est symptomatique de la propension désinformante et justificatrice de tout criminel. Il y a toujours une raison "morale’ de commettre un crime.
Pour Claude Imbert, la France coloniale a fait du bien en même temps qu’elle fut esclavagiste, que ces colons amputaient les noirs, inhumaient jusqu’au cou les esclaves pour les faire dévorer par les fourmis sur les plantations de canne ! La limite bête de la réflexion d’Imbert dans ce texte du 8 décembre 2005, dégage une sottise qui fait honte à toute la presse française. C’est comme si un homme riche et batteur de femme, qui épouse une fille pauvre qu’il utilise comme esclave sexuel, qu’il fait coucher avec son chien devant ses amis pour assouvir ses goûts de zoophile, parce qu’il procure maison et nourriture aux parents de sa conjointe, y trouverait quelque circonstance atténuante sur le plan moral ! Le mal est mal et c’est tout, le justifier par mesquinerie raciste ou ethnocentriste, est abominable. Et puis, même pour défendre une malpropreté indéfendable, il faut au moins que l’argutie proposée soit vraisemblable et logiquement plausible ! Enfin - même si comme dit un aîné de ma famille : « il vaut mieux poursuivre sa route plutôt que de se retourner aux grognements sans conséquence de certaines bêtes odieuses » - vu le caractère spécieux pour le public désemparé et la face d’extrême droite camouflée de certaines positions prises dans l’espace public, il faut parfois réagir vigoureusement et rigoureusement, afin d’édenter les chacals par la massue de la vérité et mettre les monstres pollueurs de la désinformation à leur place ! Car il est une grave pollution de pseudo idées dans la grande presse où un pauvre monde de journaleux et de personnalités comme ce nègre présidentiel auteur du discours de Dakar, jouent bouffonnement les guides idéels, reproduisent de vieux clichés racistes et multiplement discriminatoires par des formes subtiles de négationnisme de l’histoire coloniale et du présent d’asservissement financier des peuples et pays du sud. Les gueux intellectuels d’une certaine presse, dans leur indigence ontologique et leur vacuité d’humanité sont toxiques pour l’opinion publique par l’infernale société liberticide, de clivages et d’ostracisme qu’ils entretiennent grossièrement sans en avoir l’air. L’inculture et/ou la pourriture du journaliste et de l’intervenant public, est toujours une tare infecte et déviante pour l’opinion… Il s’agit de ségrégation mentale des sociétés, induite par la désinformation et la dénaturation des faits. Soit bourreau soit flatteur parce qu’incapable de relation et de communication à hauteur d’homme, le guide d’opinion, agresseur ségrégationniste d’une autre sorte poursuit son essentialisme social de préjugés, projetant le mépris et l’irrespect de lui-même sur les agressés d’un ordre séculaire qu’on croirait révolu.
Guaino et Imbert apprendront que même pour jouer les éristiques, il faut du talent et un certain respect des faits sans quoi on bascule au stade de menus fretins de la discrimination. Plus encore qu’il faille respecter l’intelligence des hommes car ce n’est pas un jeu coprophile d’adulte retardé et fixé au stade anal que d’écrire sur des sujets aussi sérieux que le sort des peuples ou la fracture du monde qui voit quelques familles de banquiers et de Pdg accaparer toute la richesse planétaire par la finance, la déréglementation, l’exploitation alors que les rudes travailleurs sont pauvres et ont faim partout dans le sud victime des politiques du nord associé à leur propres oligarchies et que dans les frontières même du nord, la précarité, le chômage, la souffrance au travail dévorent les peuples !
Avec des dégénérés, fabriqués de toute pièce par la structure systémique, la communication sociale est vectrice de misère existentielle collective et l’individu désinformé surprogrammé et surcontrôlé, n’est plus qu’une dèche masquée qui tente de se berner elle-même ! Et les vraies relations humaines se retrouvent esquintées au départ par des codes insanes de dispersion et de discrimination institués par l’idéologie du système socio-économique. Les individus pris au piège d’une telle servitude finissent par se juger et s’évaluer par l’extrinsèque imposé du social, où l’ouverture à autrui n’est que geste guindé intéressé, où l’amitié est une conditionnée du statut matériel, où la gentillesse devient condescendance avec certains et flagornerie avec d’autres par la mort de toute véritable estime de l’être humain et de son humanité… Les rapports humains dans cette communication pathologique sont des rapports d’autorité des investis du pouvoir systémique et de leurs singes sur le reste de la population ; rapport de complexé galéjeur avec l’autre pointé comme inférieur ; rapport du blanc homme de temps et progressiste ayant fait l’histoire avec le noir ou l’amérindien être d’espace qui n’ont rien fait ; rapport du ressortissant d’origine de droit chez lui avec l’immigrant pas chez lui quel que soit son statut légal… Mais cette humanité occidentale des médiocres comme Guaino et Imbert, est elle-même cuisamment en voie de démenti car le prétendu progrès dont l’homme occidental généralement blanc serait le seul dépositaire par sa supériorité épidermique, est justement en train de détruire la planète dans son attitude sous-animale voire virale de tout dévorer pour sa productivité et sa consommation sans prendre garde à la vie ! Me reviennent les propos judicieux de Borges dans les Dernières Paraboles « je hais l’État, je hais les états, je hais ceux dont la gloire est d’être né quelque part… »
Sur une terre où les bêtes anthropomorphes proliférant comme des champignons vénéneux, comme des cellules cancéreuses, dévorent par leur métastase phagédénique toute vérité et tout sens, il est infect, opportuniste et impie de vouloir s’intégrer (en fait s’assimiler) dans le social. Sur une terre où les agresseurs, les colons et leurs descendants eux-mêmes impérialistes essentialisent leur crime contre l’humanité comme faveur faite aux races et pays « inférieurs » ; sur une terre où les minables « grands hommes » ne le sont vraiment qu’aux dépens des « petits » qu’ils humilient - (car l’humiliation d’autrui est la véritable morale des malades qui veulent et doivent toujours trouver qui dominer et écraser) - après les avoir ravalé par la paupérisation, l’esclavagisation, seuls des moins que rien peuvent nous demander de croire au papotage de l’éthique tronquée que propose l’État ploutocratique, la presse et les organismes créés pour les servir. Alors que l’infime minorité des maîtres de l’économie malsaine ont su présenter les calamités de la pauvreté, de l’endettement et du travail rude comme fatalité sociale ; tandis que racistes et ethnocentriques de l’Occident produisent la contingence de l’altérité ethnique des hommes en nécessité naturelle vouée à l’asservissement, seuls les assimilés, les chosifiés peuvent encore consentir à obéir.
Parmi des ombres simiesques de la nécropole grouillante qu’est le monde, la communication est longtemps déjà enterrée pour la plupart des soi disant civilisés. On ne communique en effet qu’entre vivants, on ne communique que de soi et finalement, on ne communique que soi ; quand le soi n’est que néant et mort singeant l’être, les relations humaines en deviennent imposture schizoïde, singerie grossière et prétexte pour paraître et simuler une prétendue présence malgré la pire des absences !
Dans un monde où le Christ a quand même montré la voie de la rédemption en ressuscitant au-delà du vieil homme cloué sur la croix, l’homme de la civilisation matérialiste, sisyphien consentant parce que tristement inconscient, roule le rocher des conquêtes matérielles insatiables croyant pouvoir y atteindre son sommet d’humanité !
Par delà la fine cloison ténue du choix entre l’être-vérité et l’être-mime, l’état éclairé ou aliéné d’une conscience qui choisit, déterminera le net démarquage pour (l’être-vérité) assumé, donc pugnace et libre ou (l’être-mime) résigné et soumis. Ici, il faut être clairs, l’ordre de pourriture et d’asservissement actuel, n’existe que par la collaboration permissive des peuples qui doivent se créer de nouvelles valeurs et faire une nouvelle société.
En attendant, les hyènes telles Henry Guaino, Claude Imbert et leurs pareils continueront leur rire puant et glacial sur le sort des sacrifiés de l’histoire et du crime contre l’humanité qui se poursuit subrepticement contre la masse des exploités et freinés des politiques coloniales et néocoloniales qui entretiennent la fracture du monde entre nord et sud, entre centre et périphérie.
Pour l’humanité et pour la justice, la mentalité de tyrannosaure grommeleur propre à ces baveurs débiles et gonflés doit être confinée à l’intimité de leur espèce ! Eux, gnomes voulant être grands hommes sans évoluer de l’animalité nationaliste-sociocentriste-raciste et qui croient - délimiter le territoire de leur supériorité et de leur domination ethnique par leurs fèces mentales et verbales comme des animaux marquant leur territoire par des déjections. Que la reconnaissance du mal absolu qu’est le colonialisme ancien et nouveau sous quelque forme directe ou indirecte qu’il se fasse, soit l’acquis de moralisation des relations interétatiques et internationales du 21ème siècle où enfin les aspects réparables du crime contre l’humanité des colonialistes et impérialistes connaîtront réparation.
Il n’y a pas de communication entre maître et esclave, entre bourreau et victime, entre exploiteur et exploité. Dans un monde où la force et la finance bafoue ce que j’appelle la justice sociale nationale et internationale, il n’y a que le monologue des agresseurs peaufinant l’agression verbale et logique dans la promiscuité de jungle qu’ils imposent.
L’authentique communication sociale et de masse n’est pas productrice de sens, elle émane tout simplement du sens. Le sens du point de vue de la société, est construction idéologique du mode de vie et du rapport de classes. Et parce que le sens en tant qu’interprétation et signification des choses et orientation donnée au social à partir de cette signification, est hélas ravi par des monopolisateurs de l’espace public, la première lutte de libération doit être donc celle du sens séquestré auquel les tenants du pouvoir de l’institution sociale substitue sans cesse les breloques d’un discours faits de demi-vérités et d’agrégats épars de réalités pour mieux construire le contresens et faire que l’absurde ait des allures de science !
A la lumière de ce que nous venons de voir, nous disons que l’incommunication est cette communication perverse qui doit inventer un sens factice aux faits et aux choses ; c’est la sinistre production de sens parallèle par les cerbères discursifs de l’ordre socioéconomique de domination ploutocratique, profitant à une infime oligarchie contre l’humanité. Incommunication, projection difforme d’une société cagneuse et boiteuse selon l’establishment malade de la gibbosité de sa vision pourrie de matérialisme inhumain et d’ostracismes multiples.
Seule une communication sociale authentique, peut apporter une orientation nouvelle par une politique nouvelle en vue d’une nouvelle société, en enrayant la crise du sens entretenue par l’incommunication en vogue actuellement à l’échelle dans la grande presse et l’État.
Pour libérer les peuples, il faut une nouvelle communication désaliénatrice, elle-même libérée des structures de la société de désinformation anthropocide, qu’est l’actuelle société du mensonge et de la manipulation tueuse d’humanité qui éclipse toute l’axiologie intrinsèque : spirituelle, intellectuelle et morale de l’être humain !
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE