Les Républicains ont raison. Ils ont été traités par le Président Barack Obama comme des moins que rien, il n’en a rien à faire de leur opinion sur son plan de relance, il a fait adopter des mesures qui vont durer des années et ne sortiront jamais du budget, il distribue de l’argent déguisé en « avoirs fiscaux » et introduit en douce d’énormes changements dans la politique, de l’éducation jusqu’à la santé, sous couvert d’une situation économique préoccupante.
Vas-y Obama ! Comme un véritable voyou des rues de Chicago (ville d’origine d’Obama - NDT), il cache bien son jeu : par devant ce sont des discours sur « la réconciliation au-delà des clivages partisans » et bla-bla-bla et par derrière c’est « tiens, prends ça dans ta gueule ! » Ce n’est pas trop tôt.
Franchement, je me faisais du souci à son sujet. Le fait qu’il nomme des droides tout droit sortis de l’époque Clinton, le fait qu’il nomme des incompétents comme Larry Summers au poste de « Tsar de l’Economie », me faisait craindre le pire pour mon pays et penser que nous avions encore une fois élu un Démocrate qui aurait bien voulu être Républicain.
Puis la bombe monétaire d’Obama es tombée. Le texte adopté comprenait 125 milliards de dollars pour les écoles (un triplement du budget fédéral de l’éducation), une assurance médicale étendue pour les sans emploi, et la création d’un crédit de 500 dollars sur les cotisations santé ce qui constitue la mesure la plus progressiste dans le domaine des impôts et taxes de ces 40 dernières années, et ainsi de suite. C’est comme si Obama avait déterré la carcasse antiétatique de Ronald Reagan et lui avait planté un pieu dans le coeur. Gé-nial !
La seule concession d’Obama à la droite a été de supprimer les subventions pour les préservatifs, ce qui fait que des Sénateurs Républicains friands de galipettes, tels David Vitter, devront les payer de leur poche. Ca me va.
Et voici la preuve qu’Obama ne fait pas semblant : pas un seul Républicain du Congrès n’a voté pour son texte. Ce qui signifie qu’Obama n’a pas fait de concessions, comme Clinton ou Carter auraient fait, pour gagner les faveurs de ces couillons qui s’opposent au préservatif. Et la meilleure partie de l’histoire, c’est qu’on n’a pas eu besoin d’eux. Ha, ha, ha.
A présent je comprends les étranges initiatives d’Obama : ces diners avec ces journalistes conservateurs qui me donnent la chair de poule, ces réunions à la Maison Blanche avec des dirigeants Républicains, cette dramatique virée dans les bureaux du Sénat pour quémander. Comme le disent si bien les Républicains, c’était un écran de fumée. Obama s’est comporté en parfait boss de Chicago, donnant l’accolade à ses ennemis, faisant semblant de les écouter et de négocier, puis lentement, doucement, sortant son couteau. Et pendant ce temps, les médias chantaient ses louanges pour son esprit « de rassemblement ». Tu parles...
J’adore ça. Maintenant nous savons pourquoi Obama a choisi la petite vipère vindicative de Rahm Emanuel comme secrétaire général : tous ceux qui se rendront au Bureau Oval seront accueillis par un homme de main qui serait capable de découper votre grand-mère en morceaux si vous déconnez avec le Parrain.
Je ne sais pas pour vous, mais moi c’est le changement que j’attendais. Est-ce que ça va durer ? Nous verrons bien si Obama continue de faire des cadeaux fiscaux aux banquiers d’affaires. Nous verrons bien s’il arrête les salauds des sub-primes qui ont dépossédé des familles désespérées. Nous verrons bien s’il fait face à ces minables généraux qui ne savent plus comment sortir nos soldats d’Irak. (dans des bateaux ! bande de crétins !)
Bon, ne nous emballons pas. Mais il se pourrait bien que le nouveau président soit un… Démocrate !
GREG PALAST
Traduction VD pour le Grand Soir http://www.legrandsoir.info
Article original
http://suicidegirls.com/news/politics/23541/