Point besoin d’être agrégé de sciences économiques pour voir que les peuples du Nord s’enfoncent dans la misère. Ceci n’est pas le résultat d’une quelconque fatalité. Dans le contexte désormais bien connu de « concurrence libre et non faussée », les maîtres du monde jouent désormais les classes ouvrières et moyennes les unes contre les autres. Inexorable, l’appauvrissement est désormais généralisé. Les récentes jacqueries dans le vignoble français en sont une manifestation parmi cent autres.
Je viens d’avoir une discussion intéressante avec un pétillant nonagénaire. Comme je l’informai que je partais en retraite (jalousé, ce qui est profondément anormal, par mes collègues un peu moins âgés que moi), je vis qu’il partageait mon appréhension quant à la baisse à court et moyen terme de la valeur des retraites, ainsi que mon analyse sur la manière dont la classe dominante envisage de résoudre le problème : détruire la solidarité entre les classes d’âge et obliger les futurs retraités, pour ceux qui le pourront, à investir dans des systèmes privés. « Et dans la pierre », ajoutai-je.
- Pas la pierre, la terre, me répondit le nona. Nos dirigeants mènent sciemment l’État à la faillite, si bien que les pensionnés comme vous risqueront bientôt d’être payés en monnaie de singe. Il vaudra mieux acheter 2000 mètres carrés de terrain pour y faire pousser des légumes. Au moins, vous aurez le couvert assuré."¨
Rien n’est écrit, mais je crains que ce vieil homme ait été dans le vrai…