RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

En Bolivie, le paysan indien a-t-il droit de jouir des droits de l’homme ?

Pendant que la presse française condamne les FARC, elle tait ce qui se passe dans toute l’Amérique latine, la violence faite aux pauvres, aux paysans, aux Indiens et qui a obligé ceux-ci à faire face, à s’armer ou à mourir. Cette presse aux ordres tait ce qui se passe en Bolivie et qui illustre bien à quel point la haine de classe peut prendre un visage atroce de haine raciale.

Une groupe de jeunes nervis à Sucre (la capitale administrative du pays) se sont emparés hier 25 mai d’un groupe de paysans indiens et, là sur la place, ils ont été dépouillés de leurs vêtements et contraints de répéter sous la menace des phrases racistes . Il ne s’agit pas d’un acte isolé. La violence raciste se déchaîne contre la majorité de la population. On tente de les intimider pour qu’il ne s’opposent pas aux tentatives séparatistes de l’oligarchie alliée aux multinationales.

LA PAZ, le 25 mai. - Le gouvernement bolivien face à de tels actes de violence contre les paysans et les pauvres des villes a choisi la voie de la démocratie, et il a porté plainte devant les organismes judiaciaires en expliquant que si ceux-ci aux mains de l’oligarchie à Sucre rejetaient la plainte, le gouvernement porterait la plainte au niveau international auprès des organismes internationaux des droits de l’homme

Alors qu’il participait à l’émission El Pueblo es Noticia, de la radio publique Patria Nueva, le vice-ministre de la coordination avec les mouvements sociaux, Sacha Llorenti, a souligné qu’il revenait au ministère public de la République d’identifier les responsables des agressions contre des paysans.

Llorenti a rendu responsables les autorités du département du sud de Chuquisaca pour avoir distillé la haine et refusé de recevoir le président Evo Morales, à l’occasion du 199e anniversaire du Cri de la liberté de l’Amérique, qui devait assister à une manifestation populaire pour remettre des projets sociaux au profit de la région.

Il a aussi souligné que les affrontements à Sucre n’étaient pas isolées, et rappelé que les partis d’opposition et traditionnels ont pris la voie de la violence pour empêcher les transformations sociales, en faveur des plus démunis.

Ces faits - qui ne sont pas isolés - illustrent la violence raciale qui peut régner en Amérique latine, en particulier contre les descendants des indiens. Comment, quand ils tentent de changer les choses par la démocratie, ils ont devant eux une oligarchie violente avec des hommes de main qui massacrent, humilient. Cette violence, je l’ai découverte au Mexique, dans les Chiapas. J’ai été bouleversée par le regard perdu des populations originaires. Puis, pire encore j’ai vu sur la place centrale de Mexico un groupe de paysans à qui les propriétaires terriens et leurs groupes paramilitaires volaient les terres. Ils avaient un masque bleu de chirurgien. Ils l’ont baissé et j’ai vu qu’ils s’étaient cousu la bouche pour dire le silence de la loi les concernant. Ce silence est aussi celui de nos médias qui n’expliquent pas les populations déplacées, fuyant l’horreur en Colombie. Et qui se taisent sur ce qui se passe en Bolivie. Je vois l’humiliation de ces pauvres gens mis à nu et contraints de se traiter eux-mêmes d’animaux… Comme pour leur faire payer la majorité du peuple des pauvres qui soutient le gouvernement d’Evo Morales. Un gouvernement qui veut que son peuple se réapproprie les ressources, les reprenne aux multinationales, pour donner la santé, pour apprendre à lire, avec l’aide d’un autre peuple pauvre, étranglé par le blocus, Cuba.

La colère ne cesse de m’envahir quand je vois "les belles âmes" de nos médias critiquer les pauvres qui résistent à l’ignominie et considérer que les Etats-Unis qui soutiennent les assassins et les tortionnaires est une "grande démocratie". Pourquoi ? Parce qu’elle élit un G.W.Bush ?

Mais qui prendra le partie de tous ces pauvres torturés, humiliés ? Et ce sont eux que l’on traite avec haine, contre lesquels on multiplie les campagnes... Ce qu’on leur reproche, c’est de chercher les voix d’une vraie démocratie, celle où les pauvres savent que les institutions sont destinées à améliorer leur vie, à leur donner le droit à la parole.

Danielle Bleitrach

URL de cet article 6713
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Auteur
Cuba, Fidel et le Che - ou l’aventure du socialisme
Danielle BLEITRACH, Jacques-François BONALDI
Voilà notre livre, il est enfin sorti de l’imprimerie, tout chaud comme un petit pain… Il faut que je vous explique de quoi il s’agit, comment se le procurer s’il vous intéresse et comment organiser des débats autour si bien sûr vous êtes en mesure de le faire… Danielle Bleitrach D’abord sachez que ce livre inaugure une collection du temps des cerises, collection qui portera le nom "aventure du socialisme" Je reviendrai sur cette idée du socialisme comme aventure. L’idée donc du livre (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Ceux qui qualifient les chômeurs et les handicapés de parasites ne comprennent rien à l’économie et au capitalisme. Un parasite passe inaperçu et exploite son hôte à son insu. Ce qui est la définition de la classe dirigeante dans une société capitaliste.

Jason Read

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.