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L’espoir est un combat, par Charles Hoareau.



(Quand on rêve tout seul, ce n’est qu’un rêve.
Quand nous rêvons ENSEMBLE, c’est le commencement de la RÉALITÉ.)




Rouge-midi, 13 décembre 2006.


Comme l’unité l’espoir est un combat et nous l’avons choisi.

Alors que la situation dans ce pays pourrait porter à la désespérance tant la misère grandit, les luttes, trop dispersées, peuvent paraître impuissantes à changer le cours des choses, la possibilité de changement politique paraît faible et l’esquisse d’un rassemblement pour peser sur les choix semble s’estomper, nous continuons à mener le combat de l’espoir.

Oh nous ne sommes pas des doux rêveurs qui n’avons pas conscience des réalités ! Nous voyons bien que ce monde inquiet sent la poudre... Nous voyons bien nous aussi grandir ce sentiment d’insécurité sociale sur lequel demain le fascisme pourrait s’appuyer pour s’emparer du pouvoir.

Mais cela ne nous arrêtera pas bien au contraire.

L’histoire nous a appris que c’est dans les pires moments que la détermination des résistant-e-s a le plus pesé dans le sens du progrès humain.

Depuis que la gauche au pouvoir a failli, la classe ouvrière cherche une issue à la crise politique que nous traversons. La bataille du référendum avait constitué un début d’espoir. Au lendemain du 29 mai il aurait fallu pousser l’avantage, créer un front populaire (au sens le plus fort du terme) ce que pour notre modeste part nous n’avons cessé de dire depuis avril 2005.

Les collectifs de l’époque, insuffisamment ancrés dans la classe ouvrière d’aujourd’hui, n’ont pas su le faire. Il faut dire à leur décharge qu’ils n’ont pas été aidés par les organisations politiques qui les constituaient et quant au mouvement syndical, si la base de la CGT avait pesé de tout son poids dans cette bataille, il a manqué au lendemain du 29 mai une impulsion confédérale à même de conforter l’acquis du 29 et de transformer le léger frisson qui parcourait les entreprises et les cités en souffle puissant de la reconquête des droits sociaux.

Pour autant la bataille du NON avait permis que des gens se rencontrent, se parlent et prennent l’habitude d’agir ensemble. Si certains ont vu dans ces collectifs la possibilité de les transformer en machine de guerre électorale, les éloignant ainsi de ce qui aurait du être leur objectif premier à savoir faire de la politique pour être utiles aux gens et d’abord aux plus exploités, ils n’en constituent pas moins un des éléments de la future construction politique dont notre pays a besoin.

Le week-end des 9 et 10 décembre a montré les limites de ce rassemblement.

Alors tout est-il perdu ?

Certainement pas ! A l’heure où sont écrites ces lignes nous ne savons pas si ce rassemblement - dont pour une part les enjeux politiciens sont bien présents au risque de tuer dans l’oeuf l’espoir de gens qui se sont beaucoup investis en toute sincérité - si ce rassemblement donc débouchera sur un début de reconquête politique pouvant s’exprimer dans les urnes. Pour autant :

- Nombre de militant-e-s de ces collectifs affirment qu’ils veulent continuer à se rassembler au delà des élections.

- Ils ne veulent pas voir rentrer par la fenêtre ce qu’ils ont fait sortir par la porte du 29 mai.

- Ils voient bien, même s’ils n’ont pas réponse à tout - et comment pourrait il en être autrement ? - que le capitalisme est sans issue et qu’il faut changer radicalement de société.

- Dans le pays et dans la jeunesse en particulier, l’idée qu’il faut un nouveau mai 68 (du moins dans ses aspirations) grandit.

- Ce qui se passe au Venezuela ou au Liban contribue à faire reculer la fatalité

Pour gagner durablement il reste à construire ensemble, non seulement avec ceux et celles qui sont dans les collectifs, mais aussi avec les ouvriers, les retraités, les chômeurs, les gens des entreprises et des cités, bref avec la classe ouvrière de notre temps trop absente de ces collectifs ressemblant pour l’instant à des cercles d’initiés, la force organisée et de lutte offrant la perspective révolutionnaire qui nous manque.

Réfléchissons comment, à l’instar de l’Amérique latine, nous pouvons agir pour rendre au peuple sa souveraineté sur les richesses qu’il produit et sur les choix de société.

Allons ensemble réquisitionner les appartements vides, allons soutenir les entreprises en lutte pour l’emploi, partons à l’assaut de toutes ces aides sociales bloquées par des choix politiques assassins, exigeons la prime de Noël pour les jeunes, mobilisons l’armée des chômeurs et d’un même mouvement ouvrons de partout des universités populaires anticapitalistes, bref mettons le social au centre de notre action politique.

L’espoir est là .

Charles Hoareau


 Source : Rouge-midi www.rougemidi.org



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