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Gaza : le sablier de la mort

Aube sans robe,
seras-tu présente
à mon enterrement ?
Bientôt, je serai enveloppé
dans un linceul numéroté,
parmi des milliers d’autres,
attendant d’être jeté
dans un trou creusé à la hâte.

Dix mois de carnage,
et Gaza est devenue
une ville fantôme :
plus de rues,
plus de maisons,
plus d’hôpitaux,
plus de vie.

Les survivants errent,
d’un abri à un autre,
cherchant un moment
de répit pour sauver
ce qui reste de leur humanité,
tandis que le reste du monde
suit le drame
à la télé, confortablement installé
sur des canapés,
avec parfois
une lueur de tristesse
sur les visages.

Combien de morts encore
pour que quelques âmes charitables
expriment leur mécontentement ?
Est-ce une occasion,
pour toi, Dieu,
de prouver ton existence
en sauvant ces innocents ?

Horizon sans promesse,
seras-tu là, silencieux,
à écouter les louanges d’Allah,
prière funèbre de mon enterrement ?
Bientôt, je serai transporté
sur une civière de misère,
enveloppé dans un drap blanc sans nom,
mais numéroté pour des statistiques éventuelles
parmi des milliers d’autres,
fauchés en plein vol
par la barbarie israélienne,
attendant d’être engloutis
dans le carré des indigents.

Après des mois de boucherie,
Gaza n’est plus qu’une ombre :
plus de bibliothèques,
plus de mosquées,
plus d’églises,
plus de commerce.

Des spectres se glissent,
entre deux cadavres,
cherchant un visage familier,
ou un objet souvenir
rappelant une époque bénie.
Tandis que les grandes puissances
demandent timidement aux Israéliens
de faire quelques minutes de pause humanitaire
dans leurs bombardements dévastateurs,
le reste du monde suit les tueries
sereinement sur des petits écrans,
avec une empathie
parfois,
pour ces pauvres malheureux.

Pourras-tu, ô Dieu, répondre à ceux et celles
qui prient par milliers devant la mosquée Al-Aqsa
tous les vendredis pour que tu soulages
leurs souffrances ?

Crépuscule éternel,
seras-tu le témoin
de mon dernier souffle ?

Bientôt, je rejoindrai
ceux qui reposent
dans des tombes anonymes,
perdus dans la masse
des vies immolées.

Des mois de souffrance
ont transformé cette terre
en un désert de ruines :
plus de jardins,
plus d’écoles,
plus de marchés,
plus d’avenir.

Les survivants errent,
d’un refuge à l’autre,
cherchant un instant
de paix pour préserver
le peu d’humanité
qui leur reste,
tandis que le monde
observe l’horreur
à travers ses écrans,
les cœurs alourdis
par une peine fugace.

Combien de vies brisées
avant que des voix s’élèvent
pour réclamer justice ?

Est-ce une opportunité,
pour toi, Dieu,
de montrer ta compassion
en épargnant les innocents ?

Ciel sans lumière,
m’accompagneras-tu
dans mon dernier souffle ?
Bientôt, je rejoindrai
ce cortège sans nom,
enchaîné aux espoirs brisés
et aux rêves perdus,
attendant l’oubli
dans une fosse commune.

Des mois de désolation
ont transformé ma ville
en un désert de ruines :
plus de rires,
plus de chants,
plus de soins,
plus d’espoir.

Les âmes errent
comme des ombres silencieuses,
cherchant refuge
dans les débris de leur existence,
espérant retrouver
une parcelle d’humanité,
tandis que le monde
observe de loin,
comme un spectacle
sur un écran,
parfois troublé
par une larme furtive.

Combien de souffrances encore
avant que les cœurs endormis
s’éveillent à notre douleur ?
Est-ce le moment,
pour toi, l’Éternel,
de montrer ta clémence
et de sauver ces vies innocentes ?

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