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Auteur : Hassan TARFAOUI

Le monologue de cendre d’une mère

Hassan TARFAOUI
Quel monde puis-je t’offrir ? Quel avenir t’attend, Dans ce désert où même les ombres se taisent. Les pierres murmurent les souvenirs des anciens, Ton père s’efface, englouti par l’obscurité d’une geôle, Et notre maison, balayée, Ne survit que dans l’écho d’un missile aveugle. Nous sommes les rescapés d’un brasier, Les épaves d’un naufrage, Témoins perdus d’une lignée en déclin. Que puis-je te donner ? Un lait aigre pour apaiser ta soif, Et dans mes veines la question : Pourquoi, nous, mères, Offrons-nous nos enfants à la gueule D’un ogre insatiable ? Les massacres se suivent, jour après jour, Nos morts fleurissent cette terre stérile, Bercés par une marée noire, Tandis que l’air, empoisonné, Étouffe des cris qui n’ont plus de voix. Nous errons sans fin, À la merci des vents de nos "protecteurs", Emportant nos tentes de misère, Dressées contre un ciel impassible. Le froid mord nos âmes, la pluie tombe, Larmes incessantes qui dissolvent nos rêves. Et (…) Lire la suite »

Gaza : le sablier de la mort

Hassan TARFAOUI
Aube sans robe, seras-tu présente à mon enterrement ? Bientôt, je serai enveloppé dans un linceul numéroté, parmi des milliers d'autres, attendant d'être jeté dans un trou creusé à la hâte. Dix mois de carnage, et Gaza est devenue une ville fantôme : plus de rues, plus de maisons, plus d'hôpitaux, plus de vie. Les survivants errent, d'un abri à un autre, cherchant un moment de répit pour sauver ce qui reste de leur humanité, tandis que le reste du monde suit le drame à la télé, confortablement installé sur des canapés, avec parfois une lueur de tristesse sur les visages. Combien de morts encore pour que quelques âmes charitables expriment leur mécontentement ? Est-ce une occasion, pour toi, Dieu, de prouver ton existence en sauvant ces innocents ? Horizon sans promesse, seras-tu là, silencieux, à écouter les louanges d'Allah, prière funèbre de mon enterrement ? Bientôt, je serai transporté sur une civière de misère, enveloppé dans un drap (…) Lire la suite »

Les Mille et une vies de Gaza

Hassan TARFAOUI
Je suis le ténébreux, fils de l'ombre, L'inconsolé au cœur en décombres, Celui qui a vu les rêves funèbres Sous une occupation si macabre. Gaza, ma patrie aux blessures anciennes, Oasis de souffrances et de peines, Le vent du désert emporte tes plaintes, Et tes enfants vivent dans la crainte. J'ai vu les murs criblés de mille éclats, Les ruines fumantes sous les cieux las, Le chant des muezzins résonne en vain Dans les ruelles désertées de rires enfantins. La mer murmure des légendes oubliées, Le sable garde les secrets des âges suppliciés, Des cris, des râles, des sanglots, Chant de la douleur d'une terre en lambeaux. Ombre de la paix, es-tu loin de nous ? Sous quel ciel bleu se cache ton souffle doux ? Ici, les âmes s'épuisent, s'égrènent En quête d'un jour où le calme règne. Gaza, ô ma mère, berceau de tant de maux, Ta beauté résiste aux assauts et aux fléaux, Et dans tes yeux crépite l'espoir éternel D'une aube nouvelle, d'un futur fraternel. Gaza, (…) Lire la suite »

Hommage à Aaron Bushnell

Hassan TARFAOUI
Dans l'aube naissante d'une jeunesse à peine éclose, Un jeune homme, athlétique, fort de ses convictions, Porte l'uniforme de l'US Air Force, par mission, Son visage rayonne, il a l'éclat d'une rose. À vingt-cinq printemps tout juste, à l'orée de la vie, Il avance, fier et déterminé, un murmure dans l'âme, Pour résister à cette nouvelle Nakba, à ce drame, Par solidarité avec les persécutés du ghetto gazaoui. L'âge des rêves où l'on brave les tempêtes, Où les larmes fécondent les germes de l'action, Où chaque pas résonne comme une révolution, Le temps des révoltes, des aventures, des conquêtes. Dans ses yeux, l'étincelle de cette révolte brille, Son âme est en émoi, son courage en flamme, Il choisit l'engagement, résistant à l'infâme, Pour Gaza meurtrie, bombardée d'escadrilles. Le téléphone glisse lentement de sa main, Puis une flamme naît, intense et vibrante, Portant son cri contre la barbarie arrogante : Un acte désespéré, un courage surhumain. Défiant (…) Lire la suite »

Gaza : terre des pestiférés de notre temps

Hassan TARFAOUI
Dans l'éclat d'une déflagration fracassante, La nuit enrobe le ciel d'une robe phosphorescente, Une colombe s'élève dans l'azur déchiré, Ô messagère céleste, tant désirée, Si tes ailes n'ont point été meurtries, pourrais-tu t'envoler loin de ce lieu maudit, Échappant aux confins ensanglantés de Gaza, Tombeau de trente trois mille innocents, Portant nos cris aux oreilles sourdes, clamant notre malheur étouffant. La mort exhale son amertume, Odeur âcre, parfum de bitume, Présence glaciale qui nous dévore, Sur cette terre damnée, fumante et implore, Dans nos nuits sombres, Nos jours tourmentés, Comme une épée suspendue sur nos têtes décapitées. La famine s'invite à chacun de nos repas, L'ennemi nous traite comme des rats avec ses appâts, En nous massacrant, prétextant un soulèvement, L'odeur du pain frais nous manque cruellement. L'occupant tend ses offrandes, Séduisant les âmes charitables, aveuglées par sa propagande, Le vent ravive nos blessures, nous mine, (…) Lire la suite »

Pourquoi les pays arabes n’ont-ils pas déposé une plainte contre Israël devant la CIJ ?

Hassan TARFAOUI

Le 29 décembre 2023, l’Afrique du Sud a déposé une plainte contre Israël, l’accusant de commettre un génocide à Gaza.

Cette action soulève une question fondamentale pour toute personne préoccupée par la justice et suivant les souffrances du peuple palestinien : pourquoi cette démarche n’a-t-elle pas été entreprise par un pays arabe, musulman, voire par l'autorité palestinienne elle-même ? C'est pourtant l’Afrique du Sud qui a eu le courage de prendre cette initiative. Dans cette analyse, on s'attachera à apporter quelques éléments de réponse, en se concentrant sur les pays arabes et l'autorité palestinienne. Afrique du Sud Les peuples sud-africain et palestinien ont été confrontés à des événements dramatiquement similaires en 1948 : l'instauration de l'apartheid en Afrique du Sud et la création de l'État d'Israël en Palestine. Ces deux processus de colonisation ont été mis en place et soutenus par l'impérialisme occidental, principalement britannique, dans le but de servir ses propres intérêts. Dans la lutte contre la suprématie blanche qui prévalait à Pretoria, l'ANC (Congrès national (…) Lire la suite »

Les cerf-volants de Gaza

Hassan TARFAOUI
Envoyez vos ailes d'acier, nous les métamorphoserons en joyeux cerfs-volants, pour le bonheur de nos petits, qu'ils se divertissent le long du rivage, en attendant le retour des hirondelles. Ils dessineront sur le sable les traces de votre froide cruauté. Rasez nos demeures, nous les façonnerons en sculptures, exposées à travers le monde comme des trophées défiant votre brutalité barbare. Déclenchez vos déflagrations, nous les transformerons en feux d'artifice pour notre Achoura, nous danserons sous vos missiles, chantant l'hymne de vos atrocités. Vous démolissez nos écoles, mais vous n’arriverez pas à éteindre cette soif de connaissance de notre peuple, nos enfants apprendront sous le ciel ouvert l'histoire de vos crimes. Vous visez nos journalistes, mais le monde sera informé de votre génocide. Vous tuez nos médecins, mais vous ne pourrez jamais étouffer la résistance de la nouvelle génération. Vous vous acharnez sur notre patrimoine (…) Lire la suite »

Échos de Gaza : sanglots étouffés d’une Terre meurtrie.

Hassan TARFAOUI
Je n’oublierai jamais les cris déchirants de cet enfant amputé des deux jambes Étendu au sol, attendant des soins tardifs. Je n’oublierai jamais cette mère transportée sur une charrette brinquebalante tirée par un âne rachitique serrant la poupée de sa petite fille vestige d'instants paisibles. elle hurle le prénom de son enfant le regard égaré, cherchant le dernier hôpital où elle pourrait rendre son dernier souffle. J’entends encore ses plaintes accompagnées par la mélodie destructrice des bombes. Je n’oublierai jamais la silhouette qui filmait il y a cinq minutes, à présent gisant inanimée par terre ses enregistrements volatilisés comme lui, disparu sur le sol de Gaza un geste anodin, effaçant toute existence. Je n'oublierai jamais ce père tenant la main de son enfant, marchant devant des civils avec un drapeau blanc levé vers le ciel, recevant une balle d'un sniper israélien dans la tête, sans savoir quel était son crime. Je n'oublierai (…) Lire la suite »

À Gaza, on massacre des innocents, on enterre notre humanité…

Hassan TARFAOUI

Pendant les trois derniers mois, le monde a été témoin, dans un silence assourdissant, d’un génocide en cours contre un peuple qui a le malheur de ne pas se situer en Europe, d’être arabe, voire majoritairement musulman. Son crime ? Aucun, sauf celui d’être né sur une terre convoitée par des sionistes fascistes, racistes, falsificateurs de l’histoire, surarmés par l’Occident et soutenus par une conscience européenne qui tente de se racheter à moindre coût sa complicité passée dans les crimes nazis.

Les objectifs déclarés de Netanyahou. Après le 7 octobre 2023 (1), Israël a énoncé quatre objectifs clairs : éradiquer le mouvement du Hamas, récupérer les otages dans la bande de Gaza et expulser les habitants vers le Sinaï, tout en cherchant à dresser la population gazaouie contre le Hamas. Après 92 jours de bombardements incessants sur Gaza, le gouvernement israélien n'a atteint aucun de ces quatre objectifs. Ce qui se déroule sous nos yeux, c'est un génocide d'un peuple spolié de sa terre depuis 1947, martyrisé, humilié, massacré, cantonné dans un laboratoire qui porte pudiquement le nom des territoires occupés comme des rats pour les nombreuses expérimentations des nouvelles armes israélo-américaines, avant leur exportation dans le monde entier. Ce qui se joue actuellement sous nos yeux dépasse largement le peuple palestinien ; on pourrait le comparer à un petit caillou sous un rouleau compresseur occidental. Sinon, pourquoi les Américains, les Britanniques, les Français (…) Lire la suite »
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Silences ensanglantés : écho d’une vie confisquée à Gaza

Hassan TARFAOUI
Un mutisme oppressant, enserre Gaza, le parfum de la mort, se faufile, entre les replis, d'un corps endormi. Les droits de l'homme deviennent une berceuse douce, pour les insomniaques, et pour ce corps en sursis, le droit international humanitaire, n’a aucun sens dans sa langue maternelle. il bouche ses oreilles, pour échapper aux gémissements crépitants des agonisants, il ferme les yeux, pour s'évader, d'un sol jonché, de dépouilles. Il récite le poème de Muzaffar al-Nawab, "Al-quds, la fiancée de votre arabité", comme une litanie de derviches tourneurs, son unique refuge, face à la barbarie israélienne, et à la trahison de ces nouveaux mulūk aṭ-ṭawā'if (les rois de Taïfas) ; sommes-nous condamnés à réécrire ritha’al-Andalus ? Le titre de Primo Levi, « Si c’est un homme », lui revient en mémoire. Est-il un rat de laboratoire son corps exposé à l’expérimentation, de nouvelles technologies, avant leur vente dans le monde ? Tisser des rêves, (…) Lire la suite »