RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

En Palestine : la puissance du Droit... si les autorités l’appliquaient !

Beaucoup de citoyens sont déçus voire dégoûtés de constater à quel point leur appartenance à ce qu’ils pensaient être des Etats exemplaires en termes de démocraties ne se vérifie pas dès lors que des intérêts supérieurs – et souvent cachés – sont à la manœuvre. Et cela jusqu’au sommet des institutions qu’ils croyaient être au-dessus de tout soupçon. Au point que même les plus hautes instances des Nations-Unies sont vues aujourd’hui avec la plus grande méfiance, quand elles ne sont pas dénoncées comme devant être dissoutes.

Cela ne présage en aucun cas d’une avancée, d’un progrès de nos sociétés, bien au contraire. Qu’il faille en modifier les composantes et le fonctionnement est souhaitable, sinon nécessaire. Et quoi de plus normal dans un monde en constante évolution. Mais crier à la dissolution de ce qu’il a fallu des décennies à mettre en place ne paraît pas être une bonne décision et appartient plutôt à une sorte de démagogie facile qui ne résout rien, au final.

L’Histoire n’est pas (encore) terminée, comme l’ont annoncé plusieurs chercheurs dont le dernier en date, le politologue américain Francis Fukuyama dans un Essai de 1992 – The End of History and the Last Man – lors de la chute du Mur de Berlin suivi de l’effondrement de l’URSS, qui selon lui, annonçaient que la démocratie libérale ainsi que l’économie de marché ne rencontreraient plus d’obstacles, et que les guerres seraient de plus en plus improbables. L’on a pu voir, depuis ces trente dernières années, qu’on est loin, bien loin de telles prophéties.

Ainsi, voici une intervention magistrale dans l’une des situations les plus effroyables du moment : le génocide auquel nous assistons à Gaza en tant que civils désemparés et souvent frustrés de n’avoir aucun moyen de contraindre le régime responsable de ces atrocités, au respect du Droit international pourtant souvent évoqué par nos autorités, mais toujours en fonction de ce qui les arrange, eux et leurs maîtres.

Il y a quelques jours, à La Haye, la Cour internationale de Justice (CIJ) qui poursuit ses travaux suite au dossier introduit par l’Afrique du Sud contre les pratiques du régime israélien, a demandé des avis consultatifs sur les conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans les Territoires palestiniens occupés.

A l’opposé de nombreuses interventions souvent vagues sinon douteuses du personnel politico-médiatique en général – où le président Macron lui-même s’est une nouvelle fois illustré jeudi soir dans sa mise en scène télévisée aussi mensongère qu’inutile – voici la plaidoirie exemplaire de Madame Monique Cheviller Gendreau, qui pendant une vingtaine de minutes, loin des caméras et du show habituel, déploie à la limite de l’âpreté parfois, un argumentaire absolument imparable à l’encontre des autorités israéliennes et de leurs pratiques criminelles vis-à-vis des Palestiniens depuis des décennies.

La précision des mots et des termes utilisés donnent à son intervention une puissance d’une rareté qu’il convient de souligner, et son raisonnement d’une clarté éclatante met au pied du mur les autorités compétentes en vue de l’application de ce Droit international pourtant tellement bafoué par le régime d’apartheid israélien et tous ceux qui le soutiennent impunément, tout au moins, jusqu’à ce jour.

Les suites nous diront si le Droit international retrouvera ses lettres et la place qu’il convient et si, enfin, il prévaudra sur toute autre considération, dans un monde où la paix ne pourra s’établir sans que la justice n’y ait la primauté.

15 mars 2024

Madame Monique Cheviller Gendreau est professeur émérite de droit public et de sciences politiques

URL de cet article 39454
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Auteur
Si vous détruisez nos maisons vous ne détruirez pas nos âmes
Daniel VANHOVE
D. Vanhove de formation en psycho-pédagogie, a été bénévole à l’ABP (Association Belgo-Palestinienne) de Bruxelles, où il a participé à la formation et à la coordination des candidats aux Missions Civiles d’Observation en Palestine. Il a encadré une soixantaine de Missions et en a accompagné huit sur le terrain, entre Novembre 2001 et Avril 2004. Auteur de plusieurs livres : co-auteur de « Retour de Palestine », 2002 – Ed. Vista ; « Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes », 2004 (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le plus troublant pour moi était la soif de meurtre témoignée par les membres de l’US Air Force. Ils déshumanisaient les personnes qu’ils abattaient et dont la vie ne semblait avoir aucune valeur. Ils les appelaient "dead bastards" et se félicitaient pour leur habilité à les tuer en masse.

Chelsea (Bradley) Manning

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.