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Tempête dans les campus aux États-Unis

Du jamais-vu dans les campus étasuniens. Un communiqué signé par une trentaine d’organisations estudiantines a mis le feu aux poudres, notamment à l’Université Harvard. On y lit, notamment, que le collectif considère « le régime israélien entièrement responsable de la violence » dans les territoires palestiniens illégalement occupés et à Ghaza. Le soutien inconditionnel de l’administration Biden et les propos incendiaires du président des EU n’ont pas trompé l’opinion dans son ensemble, au contraire. En endossant des faits et des méfaits impensables, le probable candidat à l’élection de 2024 dont le but est de rafler la mise face au tempétueux Donald Trump avec le concours de l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) semble avoir irrité un électorat hispaniste traditionnellement acquis au camp démocrate. Il a, en tout cas, embrasé les campus des grandes universités dont certaines prestigieuses et source de futurs dirigeants.

Que ce soit à Harvard, à l’Université de New York (NYU) ou Stanford, le débat est explosif et les rixes entre étudiants, enseignants et responsables administratifs, à la hauteur des joutes qui enflamment les réseaux sociaux et le complexe politico-médiatique. Pour les protestataires de Harvard, l’offensive du Hamas « n’est pas venue du néant » mais découle de « la violence israélienne (qui) structure le moindre aspect de l’existence des Palestiniens depuis 75 ans ». On ne saurait être plus clair. Le courage des étudiants mérite un hommage appuyé car il est facteur de cursus brisés, voire de vies menacées, dans la première des démocraties occidentales. Un homme d’affaires sioniste a exigé que la liste des signataires soit rendue publique, provoquant un cyberharcèlement (doxxing). S’y ajoute la réaction de l’ancien secrétaire au Trésor, Lawrence Summers, qui se dit « écœuré » tandis qu’un obscur élu du Massachussetts qualifie les universités de « moralement corrompues » et fustige leur « lâcheté morale ». Bombarder impunément et sans risque aucun des milliers d’enfants et de femmes à Ghaza n’est évidemment pas de la « lâcheté morale ».

L’anathème n’a pas tardé pour imposer le silence dans les rangs et remettre les pendules à l’heure sioniste. La présidente d’Harvard, Claudine Gay, a dû faire pénitence. Stanford qui refuse de condamner les propos de ses étudiants est clouée au pilori. La présidente de l’association estudiantine NYE qui exclut de « condamner la résistance palestinienne », une professeure de Yale limogée pour avoir taxé Israël d’« État colon, génocidaire et meurtrier » ont subi la vindicte de plus de 4 4000 pétitionnaires déchaînés au point que tous s’accordent à dire que « c’est vraiment, vraiment effrayant d’être Palestinien aujourd’hui ».

Dans des États-Unis où les administrations démocrate et républicaine affichent un soutien absolu à Israël, le feu hispanique couve sous la cendre.

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