RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Wikileaks, Julian Assange et notre droit de savoir.

photo : rassemblement à Paris, 3 juillet 2022

Lorsqu’un journaliste - ou n’importe qui - dit que Wikileaks n’aurait pas du, ou n’avait pas le droit, de publier tel ou tel document, ce qu’il dit en réalité est ceci : "je ne reconnais pas votre droit de savoir".

En réalité, ce qu’il nous dit est ceci : "je souffre du syndrome du larbin et je lèche les bottes du pouvoir, tous les pouvoirs, et leur reconnaît le droit d’agir en secret, de mentir, sans comptes à rendre, pour le plus grand bien de tous".

En réalité, ce qu’il nous dit est ceci : "vous, vous êtes trop cons pour comprendre, et vous n’êtes pas dignes de faire partie du cercle d’initiés. D’ailleurs, moi-même, je rêve d’y entrer."

En réalité, ce qu’il nous dit est ceci : "moins vous savez et plus je peux vous raconter n’importe quoi en me faisant passer pour un spécialiste initié. Votre ignorance est le terreau de ma crédibilité."

En réalité, ce qu’il nous dit est ceci : "plus vous découvrez la vérité, et plus vous vous rendez compte à quel point je suis un charlatan et combien je vous ai enfumé et servi de faire-valoir aux crapules."

En réalité, ce qu’il nous dit est ceci : "en pointant du doigt Wikileaks et Julian Assange, je détourne l’attention de mon propre rôle et position dans la structure du pouvoir. J’invoque leur "absence d’éthique" pour sous-entendre que j’en ai des tonnes à revendre."

En réalité, ce qu’il nous dit est ceci : "regardez-moi bien dans les yeux ; vous paupières sont lourdes..."

Non, le "problème" n’a jamais été ce que Wkileaks et Julian Assange auraient le droit ou non de publier, mais ce que nous aurions le droit ou non de savoir. Wikileaks et Julian Assange ne sont pas le problème, ils sont l’outil avec lequel le vrai problème fut révélé. Ils ne sont pas la fièvre, ils sont le thermomètre.

A tous ces critiques donc, je propose de recentrer le débat sur la vraie question et je leur dis ceci : "Ne parlons plus de l’outil, mais parlons plutôt de votre prétention à me refuser un droit fondamental : celui de savoir. Alors, qui êtes-vous pour vouloir me l’interdire, et de quel droit ?".

Du coup, le débat n’est plus entre "pro" et "anti" Wikileaks, mais entre moi, individu et citoyen, et quelqu’un qui a l’incroyable prétention, culot et outrecuidance de décider de ce que j’ai le droit ou non de savoir des agissements au sein des pouvoirs qui sont censés me représenter et/ou être à mon service. Et ça, ça change pas mal de choses.

Viktor Dedaj

URL de cet article 38110
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Auteur
Cuba sous embargo - paroles cubaines sur le blocus
Viktor DEDAJ
Instauré depuis 1962 par les États-Unis après un échec de l’invasion de l’île, le blocus non seulement pourrit la vie des Cubains mais constitue également une véritable insulte à la communauté internationale, laquelle, dans sa quasi totalité, le condamne chaque année à l’ONU depuis près de trente ans. Cette négation de la souveraineté des États et cette sanctification du droit d’ingérence par l’asphyxie constitue l’un des plus grands scandales de tous les temps. Dans le carnet de bord qu’il tient tout en (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au VietNam une tête coupée et un oeil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées. de tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent. [...]

Aimé Césaire

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.