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Guerre en Ukraine : que faire et ne pas faire maintenant ?

Comme tout le monde, y compris ceux qui l’annonçaient depuis des mois, j’ai été surpris par le déclenchement de l’opération militaire russe en Ukraine hier. Mais ces nouveaux développements ne changent rien au fond en ce qui nous concerne directement, nous en France.

Nous ne sommes pas en guerre avec la Russie et la Russie n’est pas notre ennemie.

A écouter les intervenants politiques autorisés on a l’impression du contraire. Il faut faire en sorte que cette escalade verbale n’en devienne pas véritable. Il faut démasquer les postures vertueuses et les discours d’Union sacrée.

Rien ne changera la vérité fondamentale que la France n’a rien à faire en Ukraine. Elle n’a aucun intérêt national à y défendre et tout intérêt au contraire à s’en tenir à l’écart.

La France ne doit pas fournir d’arme à l’Ukraine ou encore moins aux groupes ukrainiens anti-russes et bandéristes. On ne doit rien au régime ukrainien issu d’un coup d’État en 2014 opéré par des milices néo-nazies et qui n’a pu rester au pouvoir que par l’injection massives de subventions et de corruption, l’intimidation physique des opposants de gauche et russophones. Son respect de l’opposition ou des minorités - en l’occurrence, de la majorité - linguistiques est du même niveau que celui de la Turquie d’Erdogan. Elle n’a certainement pas à l’aider ni à lui fournir des armes pour prolonger un conflit pour le transformer en guerre de trente ans comme en Irak.

Les Français n’ont pas à faire la guerre dans un pays qu’ils ne connaissent pas pour une cause qu’ils ne comprennent pas.

La responsabilité principale du conflit est à chercher du coté de l’OTAN qui a organisé un coup d’État antirusse en Ukraine en 2014, déclenché la guerre civile dans ce pays, favorisé la réémergence du nazisme, couvert des crimes contre l’humanité, et qui a méprisé dans son projet d’expansion vers l’Est les avertissements très clairs du Kremlin. Même si on peut penser légitimement que Poutine a eu tort de céder à la provocation.

Maintenant que le mal est fait, il faut agir pour empêcher l’escalade du conflit. Les Occidentaux vont tenter de mettre en œuvre un maximum de mesures hostiles à la Russie pour l’isoler, qui nuiront à la vie quotidienne des Russes, à l’économie européenne et qui seront autant de mèches allumées pour l’aggravation du conflit et autant de pas vers une guerre ultérieure de grande intensité, voire nucléaire.

Ils vont aussi favoriser la subversion et le terrorisme interne en Ukraine en Russie pour tenter de créer un enlisement militaire comme ils ont fait en Afghanistan. Voulons-nous rééditer le crime que nous avons commis contre le peuple afghan et détruire ces pays en semant le chaos, en armant fascistes et terroristes, déguisés en démocrates pour les besoins des plateaux-télés ?

Il faut agir aussi pour défendre le droit à l’expression des médias russes en Occident, que les sous-fifres de l’impérialisme qui nous gouvernent veulent interdire. Apparemment ils manquent d’arguments, alors ils veulent faire taire la voix de la Russie, mais aussi le pluralisme des opinions chez nous.

Pas une arme, pas un soldat pour la guerre en Ukraine ! Sortie de l’OTAN, matrice de guerre et d’ingérence ! La France doit proposer une médiation et non prendre fait et cause pour l’une de partie en se basant sur la vision biaisée des médias capitalistes, contre la raison élémentaire et pour servir les intérêts des États-Unis.

GQ, 25 février 2022

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Nicolás Gómez Dávila
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