Macron en guerre : « Il ne manque pas un bouton de guêtres [1] »
Le président Macron, en un discours solennel, a tenu à présenter la lutte contre l’épidémie de Covid-19 comme une « guerre » dont il serait le généralissime.
– Cette image est à nombre de points de vue totalement contestable.
– Mais si toutefois on lui trouvait un semblant de pertinence, pourrait-on croire que l’équipe gouvernementale est capable de la mener ?
Le 17 mars 2020, Libération titre : « Macron a mis un « Tigre » dans son discours ». Cette accroche est illustrée d’une photo de Georges Clemenceau. Mais est-ce vraiment à Clemenceau que nous avons à faire, et est-ce bien souhaitable ?
Décidé probablement à tétaniser une opinion qu’il juge par trop inconsciente, ainsi qu’à démontrer sa stature face à l’adversité et accessoirement à appeler à l’union sacrée sous sa bannière, le président a lâché dans son discours solennel le mot « guerre ». Non, il ne l’a pas lâché : il l’a solennellement asséné cinq ou six fois de suite.
Bien sûr Monsieur Macron n’est pas l’inventeur de cette « stratégie du choc », puisqu’avant lui Manuel Valls, l’homme qui voulait sauver la gauche avant d’achever sa caricature – le PS – , avait déjà trouvé cet accent guerrier de manière fort discutable aussi.
Mais au fait, cet ordre de mobilisation générale est-il de nature à nous rassurer ? Cet homme, ses conseillers, ses ministres, sauront-ils mener ce qu’ils nomment une guerre ? Ce n’est en effet pas faire injure à la nation que de constater que les guerres menées depuis un siècle n’ont guère été couronnées de succès, et ont plus d’une fois mené le pays au bord de la catastrophe. Le savoir faire en la matière laisse à désirer, et les mêmes erreurs semblent se répéter sans fin. Nos « élites » sont-elles bien inspirées de se vouloir chefs de guerre ?
On peut certes faire crédit à Emmanuel Macron d’une situation exceptionnelle exigeant une réponse exceptionnelle et une mobilisation forte.
– Cependant, cette posture se heurte d’emblée à un gros écueil : Pourquoi si tard ?
Comment Jupiter lui même, ses ministres, ses élites intellectuelles et ses conseillers ont-ils pu mettre autant de temps à voir venir cette soi-disant guerre, à en saisir l’ampleur et le risque ? S’y sont-ils préparés mieux que M. Le Bœuf et ses boutons de guêtres ? Car si le discours scénarisé du président advient à la mi mars, les premiers indices de la pandémie émergente remontent tout de même à 2019, comme l’indique le nom du virus incriminé [2]. Or un bon chef de guerre sait l’importance cruciale de l’anticipation et de la rapidité d’action.
Et par conséquent, on peut très légitimement, et sans crainte d’être victimes d’un comploto-virus, se demander quel parti nos gouvernants pensent pouvoir tirer de cette évocation, comment ils vont tenter de minimiser leurs responsabilités, de marginaliser leurs oppositions. Comment ils vont s’efforcer de mener tout de même à bien leurs projets de réforme, comme le suggère Naomi Klein [3].
Mais à supposer que la dite image suggère tout de même quelque chose, ne conduit-elle pas à s’interroger sur la capacité de M. Macron et du gouvernement à mener cette guerre ? N’y aurait-il pas une maladie récurrente, voire génétique, de nos élites, de nos dirigeants, et éventuellement de leurs chefs militaires qui les rendent inaptes à analyser puis à combattre [4] ?
En effet si l’on joue le jeu, si l’on file cette métaphore guerrière et si l’on regarde en face la catastrophe qui pourrait éventuellement se produire, on doit se demander quelles sont nos chances de victoire. On ne peut donc éviter de se poser comme à chaque fois les questions de la stratégie choisie, des doctrines, des moyens mobilisés, de l’anticipation, de la juste appréciation des « forces en présence », des mensonges auto destructeurs. On ne peut éviter de se poser la question du sacrifice des combattants sur l’autel de la collectivité, et de ce qui a été fait pour les épargner. On est en droit de redouter que les dirigeants n’essayent de capter le prestige, la gloire, le profit politique et le profit de classe qui caractérise chaque guerre. On peut craindre d’éventuelles trahisons, les objectifs de classe étant soigneusement dissimulées derrière d’honorables raisons.
On se souvient en effet que la capitulation des armées en 1870 conduisit à l’arrivée au pouvoir d’ Adolphe Thiers, celle suggérée par le général Weyland en 1940 à l’arrivée de Philippe Pétain [5].
Pour mieux décrypter ces divers aspects, on pourrait alors faire œuvre d’historien, passer en revue les grands penseurs politiques et militaires, lire Talleyrand, le prince de Ligne, Machiavel, Clausewitz et Xenophon, voire Henri Guillemin.
– Mais avant de se lancer dans cette compilation, on peut beaucoup plus simplement se remémorer les « guerres » les plus récentes, leur déroulement, les choix qui furent faits, et le comportement des élites. En 1870, on s’en souvient, il ne manquait « pas un bouton de guêtre » pour remporter les batailles. Hélas, cette finesse tactique ne permit pas d’arrêter les Prussiens, lesquels ne prirent pas le temps de recompter les boutons, trop occupés à découvrir Paris.
On pourrait aussi évoquer la Grande Guerre. Les pantalons garance, les têtes protégées par des bérets de laine, et les mitrailleuses allemandes qui tiraient trop haut pour inquiéter nos soldats [6].
Mais en la circonstance, le spectacle que donnent en ce mois de mars les ministres, les hauts responsables administratifs et politiques, tous ceux qui ont fait leurs les doctrines néolibérales du pouvoir En Marche, est pathétique d’improvisation, d’erreurs de jugement, d’atermoiements et de contradictions [7]. Et cela nous évoque quelque chose.
Regardons alors plus près de nous : si l’on s’obstine dans la métaphore guerrière, le spectacle de la crise sanitaire de mars 2020 rappelle à s’y méprendre à celui de la bataille de France de juin 1940 [8].
Des prémisses à l’évidence de la puissance du péril et aux premières défaites, on retrouve en effet dans les deux cas la même impéritie. La seule différence étant que l’armée, cette fois-ci, ne porte pas de responsabilité directe dans l’affaire. Encore que, le président ayant pris la peine de revendiquer haut et fort son habit de chef des armées, elles se trouvent par le fait impliquées au plus haut niveau symbolique dans l’organisation de cette « guerre ».
Étudions ce parallèle assez édifiant.
Fin des années 30, donc, tout commence avec l’incapacité d’Édouard Daladier à mesurer l’ampleur du risque nazi, et à celle des chefs militaires à comprendre sa nature.
– Fin 2019, tout commence avec l’incapacité de l’exécutif, du président, du premier ministre, de la ministre de la Santé, à comprendre la nature de ce qui se trame à Wuhan.
– Il est vrai que l’aveuglement de 38 à 40 fut plus long que celui que nous venons de vivre. Mais ne sommes-nous pas à l’ère de la vitesse ? Nos dirigeants ne sont-ils pas de jeunes énarques rodés aux flux tendus, aux réseaux sociaux et à la finance haute-fréquence ? Et pourtant quelle lenteur désastreuse dans les réactions de cet exécutif !
Puis le mécanisme d’apathie mental se poursuit : de 1938 à 1940, politiques comme militaires rassuraient le peuple, et se rassuraient aussi : nous avions la Ligne Maginot et le Canal Albert, les panzers ne pourraient pas passer [9]. La forêt des Ardennes, entre les deux, nous faisait un rempart infranchissable.
Au XXI° siècle, l’ère du virtuel se rit des protections de béton armé : il suffit désormais d’être La France pour être à l’abri des nuages radioactifs et des crises financières [10]. Et donc du Covid-19. Et c’est ainsi que Mme Buzyn nous assura « les yeux dans les yeux » que ce virus menaçait principalement la Chine et les Chinois ; en France, tout était prêt pour l’amener à la raison. « Notre système de santé est bien préparé, les établissements de santé ont été informés et des recommandations de prise en charge ont été délivrées ». (point presse, 21 janvier 2020, RTL)
Puis sur France Inter, le 14 février, dans le Grand Entretien : « Nous savons ce qui fonctionne ../.. avec clairement en France, nous le voyons, une capacité à bloquer la propagation du virus » [11].
1938. La montée du danger, dont Daladier devint conscient dès l’entrevue de Munich, suggérait une préparation accélérée, vu l’échec de la voie diplomatique. Cela concernait évidemment l’armée, mais aussi pour une grande part la sphère politique, en charge en particulier des productions industrielles, de la mise en route immédiate des usines d’armement, de l’attribution de crédits. Or rien de tout cela ne fut fait à la vitesse nécessaire, et l’approvisionnement prit un retard considérable. Retard quantitatif, mais aussi retard qualitatif [12].
Sur le versant politique : le 22 mars 1938, à la chambre, le rapporteur de l’assemblée demande qu’un ministre de l’armement soit enfin désigné. « A la mobilisation d’accord, mais pas avant ! » répond Daladier.
Réalisant progressivement que nous ne possédions rien d’efficace pour arrêter les divisions blindées ennemies, et qu’il n’était plus temps d’y réfléchir, on se tourna alors vers les solutions empiriques. Les élèves officiers apprirent ainsi que l’on pouvait espérer détruire un char en allant déposer délicatement un cocktail Molotov dans la tourelle pendant que le tireur prenait le frais. Mais comme de cocktails Molotov on ne disposait pas non plus, on enseigna alors aux élèves officiers comment en improviser avec une bouteille de Perrier. En France, on n’avait pas de canons anti-char, mais on avait déjà des idées [13].
2020. Toute ressemblance du cauchemar de 1939 avec la situation actuelle ne pourrait être que fortuite. Et pourtant, il apparaît que tout ce qui aurait pu aider à comprendre, à prédire, à piloter, à combattre l’épidémie était absent. Déstocké, détruit, expédié ailleurs, liquidé, pas prévu… absent. Pas assez de masques de protection, de « solution hydroalcoolique ». Pas non plus de tests de contamination en quantité qui auraient permis de connaître avec précision l’évolution de l’épidémie, ni de dispositifs respiratoires en nombre suffisant. Il apparaît qu’on ne sut pas prendre la mesure de l’erreur, et immédiatement lancer des commandes, trouver un mode d’approvisionnement. A cet égard, la situation est aujourd’hui pire qu’en 1939, car au motif de « l’avantage compétitif » cher à Adam Smith, on s’est même départis des structures industrielles susceptibles d’être mobilisées, on a dilapidé les savoir-faire… on ne sait plus rien fabriquer nous mêmes. Le pouvoir politique, en contradiction flagrante avec ses déclarations faussement contrites et en pleine crise sanitaire, s’est révélé incapable de soutenir les industries cruciales pour faire face aux dangers prévisibles. Le cas de la production de bouteilles d’oxygène est emblématique, mais celui de la fermeture par Honeywell de l’usine de masques chirurgicaux de Plaintel n’est pas moindre.
En 1939, les dirigeants tardent à admettre que seule une production industrielle administrée et commandée par l’État permettrait de faire face à l’urgence et à l’échelle du problème. Pertinax écrit : « Aujourd’hui, regardant le passé avec la terrible leçon qui nous a été infligée, avec l’expérience acquise par nos amis d’Angleterre et des États Unis, nous comprenons que pour soutenir une guerre « totale » ../.. il n’y avait pas à compter sur l’aiguillon du profit individuel, que le plus grand volume de production ne pouvait être obtenu, dans le temps le plus bref, que par l’intervention de l’état. ».
En 2020, il a fallu attendre le discours du 12 mars pour que M. Macron nous fasse part de sa soudaine révélation : il existe des biens qui doivent rester non marchands ; il en est de stratégiques dont on ne peut se départir sans risque grave ! Mais il ne semble pas capable pour autant de passer aux actes (cf. note précédente).
En 1939 on apprit donc aux soldats à bricoler en urgence des cocktails Molotov. En 2020 on suggéra bientôt aux français de se fabriquer des masques en tissu à la maison.
En 1938-1939, on se répétait dans les hautes sphères que la doctrine militaire ennemie était aberrante avec ses chars regroupés en meutes alors qu’ils auraient dû accompagner les troupiers ; on se répétait que les avions ne serviraient à rien, gadgets inutiles.
Fin février 2020, s’inspirant des méthodes éprouvées lors de la « drôle de guerre », on s’employa à rassurer les populations et les personnels médicaux, on s’escrima pathétiquement à expliquer que nous français, nous n’avions aucun besoin de tests à grande échelle. Nous étions assez rusés pour nous contenter de tester les seuls malades. On répéta à l’envi que les masques non plus ne servaient à rien ; ils n’étaient utiles que pour les soignants. Avant de réaliser que les soignants eux-mêmes devraient très vite songer à les économiser, à les réutiliser pendant un temps déraisonnable [14].
Septembre 1939. Après les coups de semonce de l’Anschluss et de la Tchécoslovaquie, l’armée allemande attaqua la Pologne. La France faisait le gros dos, à l’abri derrière ses certitudes. On sait que la courageuse et trop faible armée polonaise fut très rapidement balayée, en une répétition générale des nouvelles doctrines offensives. On vit à l’œuvre les panzers, les Stukas, les tactiques de pénétration, le chaos semé dans le pays par les bombardements. Ce qui arriva à cette armée alliée fut un révélation des méthodes de guerre, une démonstration de ce qui allait probablement se produire sur d’autres fronts si la guerre devait s’étendre.
Mais personne ne voulut s’instruire de cette leçon grandeur nature. Ce qui arrivait à la Pologne ne pouvait en aucun cas arriver à la France, à « la plus forte armée du monde » abritée derrière le plus puissant mur de protection et commandée par les généraux les plus brillants [15]. Forts des enseignements de la Grande Guerre, les dirigeants savaient que l’offensive n’avait pas les moyens de réduire une défense bien pensée [16].
Janvier-Février 2020. La Chine se bat déjà depuis plusieurs semaines contre l’épidémie [17]. Puis celle-ci s’amorce en Italie, où des dispositions radicale sont finalement prises. Puis où la mesure est prise du défi sanitaire et des réactions nécessaires.
Qu’entend-on alors en France ? Que se passe-t-il dans les sphères de décision ? La tonalité générale suggère à la population que l’épidémie est lointaine. On comprend à demi-mot qu’il n’est pas étonnant qu’un tel phénomène se déclenche dans un pays où le pangolin est roi. Dans un pays dirigé par une dictature. Dans un pays qui, tout de même, n’est pas au niveau sanitaire de la France [18]. On se paye même le ridicule de proposer une aide à la Chine. Quant à l’Italie, tout laissa entendre aussi que son organisation était insuffisante, ses réflexes et sa discipline aussi. Et personne ne sembla voir que c’était la Lombardie, l’Italie « exemplaire », qui était touchée.
Pas de ça chez nous.
Dans les ministères, dans les administrations, que sait-on exactement ? Comment anticipe-t-on ? Les interventions commencent par être lénifiantes, à l’exemple de la déclaration de Mme Buzyn déjà mentionnée. Les hauts responsables ne disent rien. Qui parmi eux, s’est donné la peine de regarder en face les solutions adoptées en Chine, A Taïwan, en Corée [19] ? En Italie même, où l’on comprit la nécessité du confinement début mars. Qui s’est donné la peine de tenter de s’en inspirer ? La suite montrera, si l’on en croit Mme Buzyn, que ses propres avertissements n’ont pas été pris en compte par l’exécutif. Mais ses déclarations ne révèlent pas non plus une vraie responsabilité, non plus que son départ du ministère de la santé pour d’autres horizons alors que la crise se nouait.
Puis la panique s’empara du gouvernement, on se résolut enfin au confinement, et très vite on le renforça par des mesures coercitives [20]. On entrait là dans le cœur de métier de la macronie [21].
Mais comme le déclarait Mac Arthur, grand maître en matière de guerre : « Les batailles perdues se résument en deux mots : trop tard » [22].
Jeudi 12 mars 2020, Emmanuel Macron s’installait en père de la Nation, tout occupé dans un discours égotiste envahi par les « je » et les « moi » à sculpter sa statue de chef de guerre comme cela a été écrit par un éditorialiste.
La macronie, certes, n’est pas seule à être paralysée : l’absence de réaction concertée et synchronisée des gouvernements européens est frappante sinon étonnante ; l’Italie et l’Espagne perdent aussi les premières batailles. Mais là encore on est dans une répétition : Pertinax écrit : « De mois en mois, il (Daladier) ne fut jamais à court d’une bonne raison pour se soustraire au projet de traité [23] », envisagé pour une défense commune France-Angleterre-URSS.
En juin 40, l’invasion progresse de jour en jour, les marges de manœuvre se réduisent, et la défaite se profile.
– Fin mars 2020, on attend avec inquiétude le « pic » de l’épidémie.
Quoi qu’il en soit, en 1940 ou en 2020, avant d’être une malédiction frappant aveuglément le pays, ces suite d’incohérences, de retards, de dénégations et de palinodies semblent bien être une caractéristique forte des élites à la française. De l’École de guerre à l’ENA en passant par l’école Polytechnique, cette conception de la conduite des affaires produit des dirigeants réputés pour leur « intelligence », sûrs d’eux et de leurs capacités à penser l’avenir. Si sûrs d’eux qu’ils paraissent fréquemment et de manière récurrente incapables d’analyser les faits, inaptes à remettre en question leurs doctrines, si imbus de leur supériorité qu’ils sont imperméables au doute et sourds aux avertissements [24].
Le généralissime Gamelin était unanimement célébré pour son intelligence, sa culture et sa finesse. Ni dans les rangs de l’armée ni dans la classe politique cette suprématie n’était mise en doute. Il était paré des plus beaux diplômes de la république : Major de la promotion 1893 de Saint Cyr, Vice major de l’École supérieure de guerre. Comment aurait-on pu, comment aurait-il pu douter de cette intelligence en son for intérieur ? C’est cependant sous sa responsabilité militaire que la France rencontra la plus lamentable catastrophe de son histoire.
Emmanuel Macron nous fut lui aussi présenté, dès son apparition dans les rangs du pouvoir, comme une « intelligence » supérieure. La presse ne manqua pas de souligner le nombre de cordes qui sous-tendaient son arc, et l’Élite politique impressionnée par l’homme se hâta de dérouler sous ses pieds tous les tapis de la République. Quitte à laisser écraser ses propres pieds par l’ambitieux pressé.
Pourtant, de destruction des conquêtes sociales en mépris des risques climatiques, puis de grèves en mouvements des Gilets Jaunes, il ne semble pas acquis que cette immense aptitude conduise notre pays vers un futur désirable et apaisé. Et l’action de son gouvernement et de sa majorité dans la crise sanitaire qui nous frappe n’est jusqu’à ce jour guère convaincante non plus.
Souhaitons donc qu’en 2020 le parallèle esquissé ici s’arrête enfin. La pandémie à laquelle nous sommes confrontés exige des mesures plutôt opposées à un temps de guerre, comme l’explique Maxime Combes, et c’est ainsi qu’elle doit être arrêtée. La grandiloquente métaphore belliqueuse du président ne résout aucun problème ni n’efface aucune erreur, elle ne sert que l’image du président et la soumission à ces choix.
– Souhaitons que nos prétendues élites sachent un jour tirer le bilan de leur prétention. Souhaitons surtout que nous cessions de leur laisser la bride sur le cou, en feignant de les croire omnipotentes et clairvoyantes. Elles ne le sont pas.
Gérard Collet