RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Venezuela - Tchad : le double jeu français à l’œuvre

Les frappes de l’aviation française dans l’est du Tchad qui ont ciblé une colonne de pick-up lourdement armés et se dirigeant vers la capitale N’Djamena en provenance de la frontière libyenne ont dévoilé que la présence militaire de la France au Sahel et en Afrique subsaharienne n’a pas pour seule raison la lutte contre les groupes djihado-terroristes qui y sont implantés.

Les Mirage français qui ont opéré ces frappes sont intervenus à la demande du président tchadien Idriss Deby et contre un groupe armé appartenant à l’Union des forces de la résistance (UFR) qui combat son régime et n’a pas d’accointance prouvée avec les mouvances djihado-terroristes. Leur opération dénote que les forces militaires françaises déployées dans la région dans le cadre du dispositif ayant dénomination « Barkhane » ont également pour mission de voler au secours des pouvoirs en place venant à être bousculés par leurs oppositions internes.

Ce qui est le cas au Tchad où l’armée fidèle au président Idriss Deby n’est pas parvenue à stopper la colonne de l’UFR et serait probablement parvenue à N’Djamena sans l’intervention des Mirage français.

Il est difficile de croire que Paris a ordonné les frappes en méconnaissance que la colonne visée n’était pas celle d’un groupe djihado-terroriste mais appartenant à la rébellion tchadienne. Ce qui donne crédit à l’accusation d’ingérence de la part de la France dans les affaires intérieures du Tchad que Paris est en mal de faire tomber et constitue confirmation que la politique africaine de la France menée sous la conduite d’Emmanuel Macron n’a subi aucune rupture doctrinale ou dans les pratiques avec celle de la Françafrique dont il a juré, promis la fin. Alors qu’il se démène et s’agite pour pousser la communauté internationale à provoquer le renversement de la prétendue dictature vénézuélienne incarnée par le président Nicolas Maduro, le président français a volé au secours d’Idriss Deby et de son régime dont la nature antidémocratique et liberticide est plus flagrante que celle du premier cité. Il y a que Deby est l’homme à tout faire de la France dans l’Afrique subsaharienne qui en retour ferme les yeux sur le pouvoir dictatorial qu’il exerce sur le peuple tchadien. Macron et son gouvernement s’indignent d’être accusés d’avoir une politique à géométrie variable sur la question des droits de l’homme et la défense des peuples en butte à des régimes dictatoriaux. En prenant position de façons contradictoires dans les cas du Venezuela et du Tchad, ils ont par eux-mêmes conforté l’accusation.

S’en prendre à Maduro tout en protégeant Idriss Deby ou en s’aplatissant devant les émirs des moyenâgeuse pétromonarchies arabes ne confère pas à Macron et la France qui s’y adonnent d’être des référents moraux dont les positions ont valeur d’exemplarité. La France, berceau des droits de l’homme et du citoyen et phare éclairant pour les aspirants à la démocratie, n’est plus qu’une image d’Epinal dont des intellectuels hexagonaux pervers dans leurs intentions tentent d’en convaincre de la permanence du message.

Kharroubi Habib

URL de cet article 34539
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Ainsi parle Chávez
Hugo Chávez, figure du Venezuela et de l’Amérique latine contemporaine, si critiqué et diffamé dans la plupart des médias, était indéniablement le président métisse, issu d’une famille pauvre, avec lequel les classes populaires pouvaient s’identifier. Pendant 13 ans, chaque dimanche, il s’est adressé à son peuple dans une émission appelée « Allô président », fréquemment enregistrée sur le terrain et en public. Ce livre recueille certaines de ses allocutions. Tour à tour professeur, historien, blagueur, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Je n’accepte plus ce que je ne peux pas changer. Je change ce que je ne peux pas accepter.

Angela Davis

Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.