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« Ode à Jupiter de l’Olympe » - Conte de troubadour impénitent

Salut à toi, oh dieu des dieux, qui détient entre tes mains, les éclairs, le tonnerre et la foudre de la suprême puissance divine,

Salut et révérence à ta grande sagesse, toi qui définis tous les jours, la destinée de notre pauvre humanité terrestre en négociant son prix sur le « marché libre et non faussé ».

Et dont nous consultons tous les jours, auprès de la pythie, les saintes maximes qu’il nous faut, sans discuter ici-bas, appliquer avec obstination et rigueur…

Au premier message délivré par l’oracle « Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord. », le pouvoir terrestre a donc modifié la hiérarchie des normes, pour que le « code du travail » ne soit plus la protection collective de chacun, obligeant ainsi, les fainéants, « qui ne valent rien » et se pourvoient d’allocations en allocations, à chercher effectivement un travail… « tripalium humanum est ».

Nous avons aussi entendu ton appel « Traverses la rue et tu trouves un emploi », et pour répondre à cette profonde et divine prophétie, subito, nous avons doublé le nombre de « passages protégés », peints de blanc, dans les avenues des métropoles du « noir business ».

A l’écoute de ton SMS royal : « « La France est en deuil d’un roi », les parlementaires vont, subrepticement, modifier la constitution, pour confirmer à la République son caractère monarchique, en vue de pouvoir accueillir sur le trône des mortels, notre céleste seigneur au surnom redoutable de « dark vador ».

Et comme en effet : « la démocratie ne se fait pas dans la rue  », désormais nous limiterons les libertés de manifestations publiques et les « forces du désordre » seront renforcés de chars anti insurrection.

Nous avons aussi appliqué vos désirs : « Je suis pour une société sans statuts » en supprimant celui de ces fonctionnaires vindicatifs et tellement inutiles.

Quant à cette réalité comptable trop réelle « On met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s’en sortent pas », nous l’avons matérialisée, en réduisant les « emplois aidés » et allons conditionner le R.S.A à une reprise d’activité effective et dûment contrôlée.

Nous sommes aussi tombés sous le charme : « La seule chose qu’on n’a pas le droit de faire, c’est se plaindre » tellement divin en cette période de Noel, de dinde farcie et de palais de l’Elysée rénové sur fonds publics.

Comme nous sommes rentrés en félicité à l’écoute de cette symphonie « Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires », tellement en correspondance avec cette idée : « Une start-up nation est une nation ou chacun peut se dire qu’il pourra créer une start-up. Je veux que la France en soit une », digne de votre ambition politique de dessiner ce « nouveau monde » …tellement humain.

Afin de matérialiser au quotidien votre morale du ciel : « Je ne suis pas là pour défendre les jobs existants », d’une profondeur historique, nous avons derechef abandonné l’industrie et privatisé tout ce qui restait, donnant ainsi aux marchés financiers les clefs de l’avenir du Pays, pour le plus grand plaisir des banques privées qui s’en repaissent…

Il reste cependant une infime question, oh grand roi de l’Olympe, Dieu des dieux, de la terre, de l’univers et du cosmos infini. Aucun des problèmes que nous avions déjà avant votre descente de l’Olympe (chômage, précarités, logements insalubres, mobilité forcé, guerres impérialistes, changement climatique etc.), ne se trouvent diminués, au contraire, ils augmentent et menacent les sociétés « d’homo-sapiens » d’implosion sociales violente (guerres) et définitive (changement climatique).

Alors grand Roi, Dieu des dieux de l’Olympe : nous, mortels de la troisième planète de l’univers, gaulois impénitents, « sans culottes de l’Histoire », troubadours des chemins, Résistants de l’obscurantisme fasciste, prolétaires des « ronds-points » aux gilets multicolores, implorons ta sagesse et formulons cette supplique doléante que nous déposons à tes augustes pieds…

Retournes en ton Olympe, la terre n’est pas le « domaine des dieux », mais la « République des hommes », en un mot : DEGAGE.

Et si tu ne réponds pas à notre supplique, alors nous appliquerons notre histoire : « quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ». [1]

Fabrice
troubadour insoumis.

[1Constitution de 1793


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Je crois vraiment que là où il y a le choix entre la couardise et la violence, je conseillerais la violence.

MAHATMA GANDHI

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