RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Les Quatre Fabriques

Pour maintenir le statu quo, pour améliorer les performances d’un système établi sur les inégalités sociales, Quatre Fabriques sont mises en jeu afin d’entretenir l’adhésion, de susciter la résignation, d’offrir la diversion et de générer la division.

1- « La fabrique du consentement », de l’adhésion

Elle est basée sur un principe simple : « la propagande est à la démocratie ce que la violence est à la dictature »(Chomsky). « Propagande » vient de congretio de propaganda fide, soit la congrégation pour propager la foi. Ensuite, le mot a pris le sens de « action exercée sur l’opinion pour l’amener à certaines idées politiques et sociales » (Le Robert). La propagande en démocratie vise à ce qu’une majorité adhère à une doctrine qui est définie par et pour une minorité, et par voie de conséquence défavorable à la majorité elle-même. Il s’agit d’instiller dans les esprits, régulièrement, patiemment ce qui prendra force de vérité indiscutable, vérité qu’il ne sera même pas la peine de démontrer.

Le principal vecteur de la propagande est ce que nous appelons médias, qui étaient, il y a peu, nommés mass-media pour « moyens de communication de masse ». Mass fut abandonné car il faut le reconnaître cela faisait un tantinet abrutissement de masse. Les médias ne sont pas des entreprises comme les autres : leur principal objectif n’est pas la rentabilité financière directe. Mais une rentabilité indirecte : les bénéfices ne sont ni directs, ni instantanés, mais décalés dans l’espace et dans le temps. Leur mission est double : c’est le support de la propagande et de la publicité, les deux sont parfois tellement mélangées qu’il est difficile de les séparer. La seconde est le versant purement commercial, quand la propagande est le versant doctrinaire. La publicité n’est rien moins que « le fait, l’art d’exercer une action psychologique sur le public à des fins commerciales » (Le Robert). On peut parler de conditionnement, de dressage, ils débutent dès l’enfance : l’enfant est une cible malléable pour l’agroalimentaire, pour l’industrie du jeu, et aussi pour l’industrie automobile. Il sera habitué à évoluer dans un environnement artificiel. C’est la version moderne de l’Allégorie de la Caverne. Comme il ne connaîtra jamais la liberté, en grandissant, il croira que sa liberté de choix est la Liberté.

De la même manière, on peut dire que la propagande est le fait, l’art d’exercer une action psychologique sur le public à des fins politiques, économiques, sociales.

Les médias dominants, qui sont la propriété de quelques-uns, ont trois missions, trois cibles : il leur revient de séduire, d’endoctriner les 20 % des individus les plus actifs socialement ; il leur revient d’endormir, de divertir les 80 % restant, ceux qui vont pâtir le plus d’un système ultra-inégalitaire ; et enfin, il leur revient de donner le la, le tempo à l’ensemble des médias : quand grégarisme rime avec journalisme ; à force de s’abreuver aux mêmes et rares sources, ils fournissent les mêmes informations. Informer veut dire façonner, mettre en forme : nous sommes loin de l’investigation.

Les médias sont toujours dans l’urgence : l’urgence du bouclage du journal papier ou audiovisuel. Cette frénésie concerne la société dans son entièreté, elle est évidemment incompatible avec le travail minutieux, laborieux d’investigation. Sur l’autel des économies, l’investigation, le journalisme de guerre ont été réduits : de toute façon, le public est plutôt enclin à ne se soucier que de son quotidien, il est habitué aux relations brèves des faits, il s’intéresse plus au bruit qui entoure les choses qu’aux choses elles-mêmes.

Le culte de l’urgence, du scoop, de l’instantané est renforcé par l’utilisation de superlatifs (à chaque jour, son lot de choses extraordinaires), par le culte de la brièveté : la pensée se doit être réduite à un slogan, à « un cri de guerre d’un clan ». Si vous avez une idée, un idéal opposés à la doxa dominante, vous n’aurez pas l’heur de les développer. Vous serez coupé rapidement : « Merci... Merci... Et maintenant, le sport. Ce week-end, en ligue... ».

Il n’y a plus de hiérarchie dans les infos : la météo devient un sujet important, on en fait des tonnes sur les « naufragés » de la route, du rail, on informe de la neige abondante et du soleil radieux qui sont de bons augures pour l’industrie du tourisme, le sport occupe une place toujours plus grande, on entend de plus en plus parler de chiffres d’affaires, ..., alors que l’on passe sous silence les laissés pour compte, ceux qui ont sacrifié leur vie pour un travail ingrat, qui agonisent sur un lit d’hôpital comme si leur mission était accomplie. A fortiori, les victimes étrangères de nos armes sont ignorées...

Il n’y a plus de mises en perspective des faits relatés, les contextes géographiques, historiques, diplomatiques, géostratégiques ne sont pas définis. Il faut faire court, simple, simpliste, sacrifier au binaire : le temps presse, l’actualité n’attend pas. Le temps de cerveau disponible est court, d’autant plus court que le déferlement de sollicitations est permanent, que la connexion est continue. Ce trop-plein doit donner l’illusion de la liberté, de la pluralité. Cette dernière exprime le caractère pluriel, ce qui n’implique pas forcément la variété, la diversité, l’hétérogénéité. Un propriétaire pour plusieurs titres, telle est la réalité. L’illusion de l’offre, c’est l’illusion de la liberté d’expression : comme chez les fabricants de lessive, il y a beaucoup de produits, mais uniquement quelques rares producteurs bien campés sur leur position.

Quand un scoop sort, il serait souhaitable de s’interroger sur le comment. Est-ce le fruit d’un travail minutieux d’investigation ? Est-ce un cadeau offert sur un plateau ? Est-ce au nom de l’Intérêt Général ? Est-ce le moyen inavouable d’une manipulation politique, économique ? L’information peut être importante, son parcours ne l’est pas moins. Il y a les sujets traités, repris, et il y a ceux qui sont ignorés : pourquoi les uns et pas les autres ? Il y a ceux qui arrangent et ceux qui pourraient déranger.

Dans les médias, le darwinisme est une notion envisageable : il y a une sorte de sélection. Bien sûr, elle n’a rien de naturel, elle est économique. La « manne » publicitaire est le vecteur de la sélection. Sans elle, la survie du média est rendue difficile à cause d’une concurrence faussée (la plupart des lecteurs seront tentés par la « fausse » gratuité d’un journal), et avec elle, il faut composer avec les annonceurs. En démocratie telle que nous la vivons, il n’est nul besoin d’en référer à Anastasie, d’établir une censure : l’auto-censure suffit amplement, d’autant plus que la sanction pécuniaire est comme l’épée de Damoclès.

Sur le théâtre des opérations militaires, les journalistes sont « embarqués » : il en est de même au théâtre politique et pour la guerre économique. Que penser de ces « experts » invités sur les plateaux, dans les colonnes des journaux : qui sont-ils ? Pour quelles officines travaillent-ils ?

2- La fabrique de la résignation

Au niveau personnel, la peur du déclassement social, du chômage sont les meilleures garanties du système : difficile d’être plus exigeant quand on redoute de perdre ce que l’on a, d’autant plus, qu’il y a des crédits à honorer. Ces derniers sont encouragés, ils permettent de « compenser » temporairement des salaires insuffisants. Les salaires sont notoirement insuffisants car la plus-value augmente au profit d’une minorité et au détriment du grand nombre : c’est l’essence même du système, tout l’art consiste à ‘‘saigner’’ avec un maximum d’efficacité et sans susciter de révolte.

Comme des merveilles sont créées, qu’elles brillent de mille feux, le système fait encore rêver, à telle enseigne que l’on en oublie ses défauts, ses travers, ses vices, ses crimes : « le système est le plus mauvais des systèmes à l’exception de tous les autres », telle pourrait être la formule résumant la résignation. La réussite de quelques-uns, les loteries sont là pour faire admettre le côté aléatoire de l’existence, pour faire accepter les inégalités. Et puis, il y a ce sentiment d’impuissance : le système est comme une évidence, une immanence, il est, là, immuable, inaltérable, on a grandi avec, on a encore les yeux écarquillés à la vue des innovations.

Au plan idéologique, il s’agit de calomnier les idéaux, les contre-programmes : il faut présenter, grossir les échecs, les imperfections que l’on trouve chez les autres. Bien sûr, il faut omettre de parler d’embargo, de dire les raisons des pénuries. Si la caricature ne suffit pas, un bon mensonge fera l’affaire. Est-il nécessaire de préciser que le bon mensonge est celui qui est au service de la bonne cause ?

Au plan politique, il faut maintenir une bonne dose d’indifférence à la chose politique. Cette dernière a repris les codes de la communication commerciale : d’un discours, d’un débat, seule la formule choc sera retenue, diffusée à l’envi. La pensée politique est réduite à un slogan. À chaque élection, on feint de regretter l’abstention et on replonge aussitôt dans la cuisine politicienne à la première occasion. Pourquoi ne pas instaurer l’équivalent d’un quorum ? S’il n’est pas atteint, si l’abstention est majoritaire, il n’y aura pas d’élus et ceux qui se sont présentés ne pourront le refaire de sitôt. Pourquoi ne pas reconnaître le vote blanc ? Pouvoir blackbouler les deux derniers candidats en lice est-ce déjà trop démocratique ?

La bataille des idées est asymétrique : les moyens sont inégaux. D’un côté des bataillons de folliculaires, d’avocats, d’agents de groupes de pression, de l’autre, des idéalistes désunis et démunis. Il en faut de l’abnégation et de la volonté pour tenter de bousculer l’apathie, l’inertie de la masse, pour susciter le questionnement et réveiller enfin des consciences ensuquées. « L’indifférence est plus que le poids mort de l’histoire, c’est le soutien, c’est la complice d’un système oppresseur. C’est aussi le boulet de plomb pour le progrès social, c’est la matière inerte où se noient souvent les enthousiasmes les plus resplendissants, c’est l’étang qui entoure la vieille ville et la défend mieux que les murs les plus solides, mieux que les poitrines de ses guerriers, parce qu’elle engloutit dans ses remous limoneux les assaillants, les décime, les décourage et quelquefois les fait renoncer à l’entreprise héroïque. » (Gramsci)

La résignation est à son comble : sinon, difficile de croire qu’il est supportable de compter, dans la capitale, quelques dizaines de SDF qui deviennent trois mille ‘‘par un prompt renfort’’, de voir grandir le nombre de bénéficiaires aux banques alimentaires. Ces œuvres de bienfaisance ne peuvent se concevoir, dans un pays riche, qu’uniquement en période de crise : suite à une catastrophe naturelle d’ampleur (volcanisme, séisme). La pauvreté n’est pas une catastrophe d’origine naturelle, et le système n’est pas en crise. Il en vit, et de cycle en cycle, il prospère avec les inégalités comme moteur.

3- La fabrique de la diversion

Les conditions de travail ne s’améliorent pas : « il faut s’adapter, vivre avec son temps, et puis il y a la concurrence mondiale, vous comprenez ? » Pour le bien de la société, pour le PNB, la sélection sociale semble justifiée. Le travail n’est plus aussi éreintant physiquement, mais il génère du stress qui n’est pas moins destructeur.

Le travail est de plus en plus déshumanisant : les ordres sont transmis à l’oreillette, les gestes sont comptabilisés, les déplacements enregistrés, le salarié n’est plus que le prolongement d’une machine, l’humain est même devenu le maillon faible, il n’a plus de valeur, il est réduit à un coût. Le salarié en souffrance est seul : chez les ouvriers qui partageaient à l’usine, à la mine les mêmes contraintes, la solidarité était leur seule force ; chez les salariés, c’est plutôt le chacun pour soi. À cause de la flexibilité, des objectifs à réaliser, l’aliénation est une notion qui a encore de l’avenir : il est alors logique de se laisser séduire par les divertissements offerts, même si la consommation est une autre forme d’aliénation. La diversion, c’est « l’action qui détourne quelqu’un de ce qui le préoccupe, le chagrine, l’ennuie ». Le divertissement, c’est au sens vieilli « l’action de détourner, d’écarter ». Au sens moderne, c’est l’amusement, l’agrément, le délassement, la récréation.

Pas facile de ne pas succomber aux appâts qui sont vantés par la publicité envahissante. La propagande et la publicité sont un peu comme Charybde et Scylla : vous avez difficilement évité le tourbillon, vous serez irrémédiablement dirigé vers l’écueil, avec le chant de la Lorelei en tête : ses paroles suaves chantent les louanges des innovations.

L’innovation technique, « technologique » s’invite jusque dans les journaux : elle devient information, événement. Le journal, c’est « la relation quotidienne d’événements » ; l’événement, « c’est ce qui arrive et qui a quelque importance pour l’homme ». Les innovations techniques, le sport seraient donc importants : importants pour le citoyen, pas si sûr, mais pour le système, c’est incontestable.

Vers 1870, en Angleterre, l’Église et les industriels encouragèrent les travailleurs à aller au stade de foot : il fallait détourner ces derniers de la boisson, il fallait qu’ils restassent productifs, on leur offrit en guise d’opium, un divertissement. Pourquoi sombraient-ils dans l’alcool ? Par paresse, par vice ? À cause des conditions d’exploitation de leur force de travail ?

Depuis, supporter des sportifs professionnels permet de vivre par procuration : la réussite, le succès de quelques-uns par leur talent rendent admiratifs. C’est le culte du mérite.

Le mot sport est un mot d’origine anglaise qui vient de l’ancien français desport « amusement », il est défini par : « activité physique exercée dans le sens du jeu, de la lutte et de l’effort, et dont la pratique suppose un entraînement méthodique, le respect de certaines règles et disciplines. » (Le Robert). Bien sûr, l’activité physique seule vise plutôt à avoir un esprit sain dans un corps sain.

Il n’y a plus d’espace, de temps à la paresse, à l’imaginaire, au questionnement : l’existence se doit être remplie, d’être bien pleine plutôt que bien faite, il faut multiplier les activités, faire preuve de dynamisme, rester jeune en apparence, toujours connecté pour mieux se rassurer. Comme si le sens de la vie en venait à faire défaut et qu’il fallait se jeter dans cette frénésie, dans cette agitation brownienne, devenir endurant jusqu’à friser la rupture, le surmenage. Certains en viennent à s’adonner à de véritables parcours du combattant, dans la boue et le froid. Comme si, les esprits déjà malmenés, il fallait aussi aguerrir les corps, s’entraîner dur pour être plus performant dans la vie professionnelle. Ainsi le système rend-il malade le corps social. Ainsi vend-il ses remèdes, ses drogues, qui, à leur tour, sont sources d’effets secondaires...

Les esprits sont bien occupés à des choses futiles, le temps libre est bien dirigé, pour parachever l’édifice, il reste au système à inventer, à créer des ennemis à combattre : pour assurer la cohésion, que les inégalités criantes pourraient déliter, un ennemi « commun » est souhaitable, un ennemi qui voudrait s’en prendre à nos valeurs, à notre mode de vie. Il s’agit de lui coller une étiquette qui disqualifie et le tour est joué, les propres turpitudes du système sont ainsi oblitérées.

« Cette démocratie si parfaite fabrique elle-même son inconcevable ennemi, le terrorisme. Elle veut, en effet, être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats. L’histoire du terrorisme est écrite par l’État ; elle est donc éducative. Les populations spectatrices ne peuvent certes pas tout savoir du terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et plus démocratique. » (Commentaires sur la société du spectacle, Guy Debord)

« La guerre contre le terrorisme » sera-t-elle la plus énorme manipulation du 21ème siècle ?

4- La fabrique de la division : « la beauté du système, c’est qu’il isole » (Chomsky).

L’endoctrinement est forcément incomplet, il ne peut pas faire du sur-mesure, il y aura toujours des récalcitrants : en démocratie, il est préférable, afin d’assurer un minimum de crédit, d’avoir une certaine opposition (et non une opposition certaine). Tout l’art réside dans le bon dosage et dans la pluralité : il ne faut pas que les 80 % soient sortis de leur apathie. Il faut diviser pour mieux dominer. Il est utile d’opposer les uns aux autres : ceux qui sont salariés du public à ceux du privé, ceux qui auraient des ‘‘privilèges’’ aux autres, ceux qui sont actifs aux retraités, ceux qui ont un travail aux chômeurs, ceux qui sont nés français à ceux nés ailleurs, ceux qui sont des centres-villes à ceux des banlieues. Il ne faut pas avoir un front uni, mais avoir affaire à des fronts émiettés et non synchrones. Chaque petit front de contestation ne s’intéresse qu’à son petit domaine, et ne fait pas le lien avec les autres fronts, les autres sujets : chacun semble courir après un sujet imposé, alors que tous les sujets ont une même origine.

La « révolution passive » n’est pas frontale, n’est pas totale, n’est pas brutale (en apparence du moins) : par petites touches successives, réforme après réforme, un domaine après l’autre, un sujet après l’autre, maille après maille, il s’agit, par exemple, de détricoter le programme du Conseil National de la Résistance.

« Quand il s’agit de juger l’intérieur des hommes, et surtout celui des princes, comme on ne peut avoir recours aux tribunaux, il ne faut s’attacher qu’aux résultats ; le point est de se maintenir dans son autorité ; les moyens, quels qu’ils soient, paraîtront toujours honorables, et seront loués de chacun. Car le vulgaire se prend toujours aux apparences, et ne juge que par les événements. Or, le vulgaire, c’est presque tout le monde, et le petit nombre ne compte que lorsque la multitude ne sait sur quoi s’appuyer » (Machiavel, in Le Prince, chap. XVIII) : il est donc logique d’entretenir la division, de favoriser l’entre-soi, l’isolement, d’entraver les solidarités par des tracasseries administratives, par des poursuites judiciaires. Les résistants à ce système oppresseur sont légalement assimilés à des délinquants : cocasse quand les plus grands délinquants sont impunis, qu’ils ont droit à un traitement de faveur, et que les plus grands criminels sont les États et le système qui vont si bien ensemble.

Le système connaît des spasmes, des contractions : elles ne sont pas liées à un accident, mais à son essence propre. Il faut éviter la révolte de ceux qui sont brutalisés : quand l’homme n’a plus rien à perdre, il devient audacieux et incontrôlable. Pour prévenir la révolte, en guise de dérivatifs, on peut se servir des traditions, on peut réveiller le nationalisme, le régionalisme, le communautarisme. Il s’agit toujours de favoriser le repli sur soi. Ce dernier est bien fortifié par les nouvelles techniques : de chez soi, le monde semble à portée d’un clic. Nul besoin de sortir, de rencontrer autrui : vous avez un réseau d’amis virtuels, c’est l’essentiel. Surtout, essentiel pour la publicité.

Ce qui paraissait un nouvel espace de liberté n’est, somme toute, qu’une nouvelle illusion.

Vae soli, « malheur à l’homme seul », s’il tombe, nul ne le relèvera !

Derrière les quatre fabriques, il n’y a nul complot, nul cénacle secret, seulement une doctrine machiavélique, une foi hégémonique. Le système sait reconnaître le mérite des bons relais, il assure tout juste la subsistance du grand nombre, il fournit aux clients ce qu’ils sont censés attendre. Le tout en s’appuyant sur quatre inclinations de la nature humaine : compétition, conquête, domination, possession.

« – Où suis-je ? – Au Village.
– Qu’est ce que vous voulez ? – Vous le saurez en temps utile. Nous voulons des renseignements.
– Vous n’en aurez pas ! – De gré ou de force, vous parlerez.
– Qui êtes-vous ? – Je suis le nouveau Numéro 2.
– Qui est le Numéro 1 ? – Vous êtes le Numéro 6.
– Je ne suis pas un numéro, JE SUIS UN HOMME LIBRE !
– (Rires caverneux) » (Le Prisonnier)

PERSONNE

URL de cet article 33003
   
In Defense of Julian Assange
"This book shows why the Julian Assange case is one of the most important press freedom cases of this century or any other century."—James C. Goodale, former Vice Chairman and General Counsel of The New York Times. “I think the prosecution of him [Assange] would be a very, very bad precedent for publishers … from everything I know, he’s sort of in a classic publisher’s position and I think the law would have a very hard time drawing a distinction between The New York Times and WikiLeaks.” (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Je pense que nous risquons de devenir la société la mieux informée à mourir par ignorance.

Reuben Blades

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.