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Lettre ouverte à Benoît Hamon - "Hamon, le PS te lâche, lâche le PS !"

« Hamon, le PS te lâche, lâche le PS ! » disait Sam Karmann samedi dernier place de la République, dans sa prise de parole en clôture de la marche pour la 6e. Il t’a ainsi interpellé parce que la situation est historique.

Benoît, tu peux être, par les décisions que tu vas prendre, un grand responsable politique qui pourrait, demain, servir le pays et notre peuple, ou être ce candidat d’un parti moribond que l’élection présidentielle de 2017 aura fait expirer, un candidat qui aura été personnellement humilié par la raclée historique qui lui aura été infligée.

Oui, Benoît, depuis des semaines, on voit bien que tu ne décolles pas. Et depuis quelques jours, on voit même que tu as commencé à dévisser. Voilà que les premiers sondages te mettent désormais derrière Mélenchon. Dis-toi bien que tu ne vas plus cesser de t’effriter, comme nous sommes des milliers à l’avoir prédit. Parce que tu incarnes le PS, quoi que tu dises et quoi que tu fasses. Ce PS qui est le parti qui gouverne depuis 5 ans et qui nous a mis tant de cendres dans la bouche par sa politique de la terre brûlée. Ce parti qui ne peut que disparaître.

L’aile droite du PS, tu l’as bien compris, ne veut pas de toi. Elle te désavoue. Elle te quitte et le fait savoir. Jamais plus elle ne sera avec toi sauf si, tel un Tsipras, tu vas à Canossa et renies tout ce que tu as dit et tout ce en qui tu crois. Or, il semble précisément que tu aies commencé à cheminer sur la voie du renoncement et du parjure.

Malgré cela, malgré les premiers reniements que tu leur as concédés, une partie du PS t’a déjà quitté, et les autres vont suivre. Quant aux socialistes les plus à gauche, ils commencent, eux aussi, à rompre les rangs car ils perçoivent assez bien, aujourd’hui, la nasse dans laquelle tu es, et dans laquelle tu les mets tous.

Benoît, le vote utile auquel le PS était si attaché, eh bien il n’est plus à votre avantage. La roue a tourné depuis 2012. Et le PS en porte seul la responsabilité. Tu es donc coincé entre Macron et Mélenchon et tu ne pourras pas changer l’Histoire en train de s’écrire. Tu ne pourrais que la gêner et, en gelant les voix qui viendront sur ta candidature, rendre possible la victoire de Fillon ou de Macron.

Benoît, tu ne seras pas le prochain Président de la République, et j’imagine que tu le sais.

Si tu te maintiens envers et contre tout, tu vas connaître une humiliation dont tu n’as pas idée. Or, tu ne mérites pas un tel châtiment. Certes, tu n’es pas innocent de tout ce que le peuple français reproche, à juste titre, au PS, mais tu n’es pas non plus le principal responsable de nos malheurs. Alors pourquoi devrais-tu subir sur ton propre nom la punition impitoyable qui va s’abattre sur le PS que tu représentes ?

Tu ne veux pas te retirer parce que, si tu le faisais, tu signerais immédiatement l’acte de décès et non plus seulement l’arrêt de mort du PS ? Sans doute. Mais si tu ne le fais pas, le PS ne survivra pas pour autant. Parce que tu seras battu d’une façon qui s’apparentera à ce qu’a subi Gaston Defferre en 1969. Et le score qu’il obtint – 5,1% – emporta la SFIO. Tu le sais, j’imagine... C’est cela le spectre qui te guette.

Je le pressens depuis des années : le score du PS dépassera largement celui, pourtant déjà historiquement bas, de Rocard aux Européennes de 1994 (presque 14%) pour s’approcher dangereusement de celui de Defferre en 1969 (5,1%). À moins que le peuple français ne soit encore plus cruel et ne fasse que tu ne sois même pas remboursé des frais de campagne... Devras-tu alors quémander quelques sous auprès du pantin des banques et de la finance pour ne pas être ruiné ? Quel funeste destin !

Benoît, tu sais, sans aucun doute, que ta victoire est impossible. Je suis convaincu aussi que tu as même conscience que tu ne seras pas au second tour et que tu crains le score qui peut être le tien au soir du 23 avril. Mais tu agis pour l’après 7 mai penses-tu. Tu t’efforces de maintenir en vie le PS pour qu’après le 7 mai il y ait un outil de reconquête à gauche ?

Nous l’avons, cet outil. Il est neuf. Il est moderne dans sa conception et dans les modalités de son fonctionnement. Il a déjà une force de 320 000 membres venant de tous horizons mais ayant une volonté inébranlable de permettre le progrès en France, en Europe et dans le monde. Cet outil, bien sûr, c’est le mouvement citoyen « La France insoumise ». La France insoumise, c’est ce front du peuple que nous avons, avec Jean-Luc Mélenchon, tenté de bâtir avec le Front de Gauche. Nous avons échoué à atteindre l’objectif mais grâce à ce que nous avons fait alors, nous avons malgré tout construit des bases qui ont servi pour la France insoumise. Ces milliers, ces dizaines de milliers de militant-e-s, pas forcément engagé-e-s dans des partis, qui se désespéraient depuis des années, de ne pouvoir rejoindre le Front de Gauche qui n’était qu’un cartel de partis, ont massivement investi la France insoumise et ce sont eux qui font d’elle ce qu’elle est.

Nous ne nous battons pas QUE pour un homme ; nous nous battons avant tout pour des idées et un projet de renouveau, pour le pays et au-delà. Mélenchon n’est qu’un de nous. Certes, il marche devant nous. Mais nous sommes juste derrière lui. Certains disent même qu’ils sont à côté de lui. Mélenchon est notre représentant le plus éminent, le plus prestigieux, le plus talentueux, le plus enthousiasmant. Mais il n’est que le premier d’entre nous. Car nous tous, nous toutes, INSOUMIS-E-S que nous sommes, nous avons bien l’intention, ferme, déterminée, résolue, d’agir pour le bien de tous, et de prendre nos responsabilités, aujourd’hui comme hier et comme demain.

320 000 personnes engagées dans la France insoumise, c’est déjà exceptionnel. Mais ce chiffre énorme n’est rien en comparaison de ce que le peuple français peut offrir. Il n’attend que cela d’ailleurs, mais il est vrai qu’en son sein, beaucoup hésitent, car beaucoup craignent d’être déçus et trompés. Sauf que le projet de notre candidat repose sur un point essentiel et lui seul le propose de manière aussi aboutie : le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

Donc, c’est chacun de nous qui est appelé à prendre sa part de l’œuvre collective, pas seulement aujourd’hui dans la campagne, mais aussi et surtout demain dans la reconquête du progrès. Et nous ne le ferons pas seuls. Nous avons besoin de toutes les bonnes volontés.

Le PS doit disparaître du paysage politique français et il disparaîtra, quoi que tu dises, quoi que tu fasses pour t’y opposer. Tiens cela pour acquis. Ce n’est pas une vérité révélée, ni une vision mais une intime conviction basée sur l’histoire et sur une certaine conscience politique...

Mais toi, Benoît, tu peux encore avoir une utilité pour le pays plutôt que te te perdre dans une élection qui ne peut être pour toi qu’un Waterloo. Si tu as, au fond de ton coeur, et de ton âme de combattant politique, la grandeur que doivent avoir les « hommes d’État ». Si tu veux t’élever de ta position actuelle de candidat destiné à mordre la poussière à celle d’un grand responsable politique conscient de l’Histoire en train de s’écrire et préférant aller dans son sens que de freiner son avènement.
Si tu perçois le danger immense que courent notre pays et notre peuple, mais aussi notre continent et notre monde si, au second tour de la prochaine élection présidentielle, il nous faut choisir entre deux de ces trois-là : Fillon, Macron ou Le Pen.

Si tu as encore le sens de la réalité, et si tu as encore un minimum de dignité, alors, Benoît, prend rapidement la décision qui s’impose. Épargne-toi le pire et épargne-nous le pire. Ne te laisse pas manœuvrer ou embrigader par des logiques d’appareil quand nous avons à faire face, tous ensemble, à de tels dangers. Ne sois pas le jouet de ceux qui n’ont d’autre but que de faire échouer Mélenchon, le seul qui puisse aujourd’hui être le primus inter pares qui agira pour sauver la République en faisant chuter la 5e et en permettant que soit instaurée la 6e, qui restaurera les droits et libertés en même temps que l’égalité des Français-e-s, qui contribuera très activement à sauver la paix de l’Europe et du monde en nous retirant des organisations bellicistes et dangereuses, en construisant de nouvelles solidarités européennes et mondiales, qui oeuvrera avec beaucoup d’autres, en France, en Europe et dans le monde, pour que l’humanité puisse non seulement survivre longtemps encore, ce qui est loin d’être acquis au regard des dangers qui planent sur l’écosystème global, mais pour qu’elle vive mieux demain qu’hier.

Pour que les jours heureux reviennent, nous avons besoin que Jean-Luc Mélenchon soit élu Président de la République. Et nous avons besoin de nous y mettre tous, pour le faire élire d’abord, pour mener l’action de reconquête ensuite. L’un ne va pas sans l’autre. Toi aussi tu peux être utile à ton pays et nous aider dans l’œuvre colossale à accomplir. Et les citoyen-ne-s socialistes aussi ont leur rôle à jouer dans cette entreprise révolutionnaire.

Certes, TOUS les dirigeants socialistes, petits ou grands, nationaux ou locaux, qui portent la responsabilité de la situation calamiteuse que nous vivons, ne peuvent que dégager, de gré ou de force. Mais au-delà de ces quelques centaines ou milliers de dirigeants qui doivent tomber avec le système, il y a des dizaines de millions de Français, et parmi eux beaucoup de Socialistes, qui peuvent agir de concert avec nous, nationalement et localement, pour le bien public, pour l’intérêt général, pour l’indépendance de notre pays, et pour la souveraineté de notre peuple. Chacun doit prendre sa part dans cette reconstruction. Toi aussi. Les Socialistes sincèrement socialistes aussi.

Benoît, ne maintiens pas ta candidature au premier tour. Retire-la. Fais-le vite. Et viens mettre ta bonne volonté et ton énergie au service de la grande et noble cause que nous servons avec Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise. Avec toi, ce sont des dizaines de milliers, des centaines de milliers de personnes qui ajouteront leurs forces aux nôtres.

Plutôt qu’une défaite humiliante que tu ne mérites pas mais dont l’occurrence est garantie, tu auras pris ta part dans notre victoire collective. Ce ne sera pas seulement celle de Jean-Luc Mélenchon, ni même celle de la France insoumise. Ce sera la nôtre à tous, qui que nous soyons. Ce sera celle de la France. Ce sera celle du peuple français tout entier qui pourra de nouveau espérer en des jours meilleurs, puis les voir advenir avant cinq ans. Et pour toi ou « les tiens », ce serait autrement plus glorieux que de rester dans l’Histoire comme les derniers des Mohicans, ces « malgré-nous » qui auront incarné, à leur corps défendant, l’éradication électorale du Parti Socialiste...

« Le PS te lâche, lâche le PS », Benoît !

Vincent Christophe LE ROUX

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