RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Les objectifs de l’opération “Bouclier de l’Euphrate”

Notes de présentation

Quelques notes sans commentaire structuré pour présenter ce texte et compléter nos textes précédents des 27 et 29 août : venu du site Katehon.com (Alexander Douguine), il s’oppose avec vigueur à la thèse très souvent rencontrée chez les antiSystème, selon laquelle Erdogan a “grugé” Poutine à Saint-Petersbourg, ou bien à la variante-Mercouris selon laquelle rien de fondamental ne s’est passé entre Russes et Turcs, que Poutine n’attend rien d’Erdogan qui reste un allié très-obéissant des EU. Katehon.com s’oppose à cette thèse de plus en plus clairement, tout comme il s’oppose à l’idée de la “faiblesse” de Poutine (Paul Craig Roberts notamment) ; c’est une position intéressante dans la mesure où les nationalistes-souverainistes (Douguine) sont les premiers à dénoncer l’aile “Intégrationnistes-Atlanticistes” de la direction russe alors que, dans ce cas, ils défendent Poutine accusé par nombre d’antiSystème (PCG) de justement céder à ces “Intégrationnistes-Atlanticistes” russes.

L’auteur de ce texte du 29 août 2016, Soner Polat, est un contre-amiral à la retraite de la marine turque. Son analyse militaire de l’opération “Euphrates Shield” rencontre totalement, sans surprise bien évidemment, les thèses de Katehon.com. Sa conclusion générale, qui rencontre de ce point de vue effectivement général notre propre appréciation, est que la dérive de la Turquie vers l’Eurasie et la Russie est irrésistiblement en marche, tandis que l’administration Obama ne fait que tenter de protéger sans grand succès un statu quo ante lupanar (plutôt que ante tout court) des positions EU dans la région, pour refiler ce bordel régional à l’élu(e) du 8 novembre. (On notera qu’un articledu 30 août de l’excellent commentateur du Moyen-Orient Elijah J. Magnier va dans ce même sens du point de vue de la configuration générale de l’opération turque et d’une certaine entente Erdogan-Poutine à ce propos : « Poutine et Erdogan se sont mis d’accord sur un objectif restreint en Syrie : les Kurdes et Nusra seront les principaux perdants. »)

dde.org


Les objectifs de l’opération "Bouclier de l’Euphrate"

Comme c’est bien connu, toutes les opérations militaires ont des objectifs politiques. Les principales données chiffrées me conduisent à penser que l’objectif politique de l’opération "Bouclier de l’Euphrate" est de garantir l’intégrité territoriale de la Syrie et de créer une zone tampon ou une ceinture de sécurité le long de la frontière turco-syrienne entre Jarabulus et d’autres provinces qui sont à moins de 100 km de la Turquie. Il y a trois catégories d’objectifs à cette opération : tactiques, opérationnels et stratégiques.

L’objectif tactique est de nettoyer la zone des terroristes de l’État islamique ainsi que des YPG (Les Unités kurdes de protection du peuple).

L’objectif opérationnel est de mettre en place une ceinture de sécurité s’étirant depuis la frontière turco-syrienne vers l’intérieur de la Syrie, sur 10-15 km de profondeur afin d’empêcher les terroristes de toucher des cibles turques.

Enfin, l’objectif stratégique est d’exercer un contrôle total sur les régions fédérales comme Kobane et autres, sur une superficie de 100 km de long et 45 km de profondeur à partir la frontière turque. Voilà, à mon avis, les objectifs politiques et militaires de cette opération turque transfrontalière.

La prochaine étape sera sans doute de nettoyer Manbij et la région environnante de tous les terroristes, y compris des filiales des YPG. Pour le moment, les troupes turques sont entre Jarabulus et Manbij, et je crois qu’elles se déplacent vers le sud.

La composition de l’Armée syrienne libre est la question la plus sensible en ce moment parce que notre position par rapport à eux a été très périlleuse. Je pense que ces troupes sont assez contrôlables, mais on ne peut pas savoir si elles le resteront. L’expérience montre que, au bout du compte, ces types de groupes tombent sous le contrôle de forces d’envergure internationale. La Turquie considère ces groupes comme des opposants modérés au régime, mais nous savons que la Syrie et les pays qui la soutiennent comme la Russie considèrent ces groupes comme des organisations terroristes. Donc, je crois que c’est la question la plus difficile à traiter pour la Turquie en coopération avec les pays voisins et la Russie. Je pense que dans les prochaines étapes de l’opération en Syrie, cette question fera l’objet d’une coordination définie avec les pays de la région et la Russie. Il faudra résoudre ce problème si nous voulons créer un front uni contre les groupes terroristes et les pays qui les soutiennent.

Très honnêtement, je crois que cette opération va aussi contre les intérêts américains. Les États-Unis n’avaient pas d’autre choix que de lui donner le feu vert parce qu’ils sont dans une situation sensible. La Turquie était très déterminée à mener à bien cette opération du fait que trop de bombes ont explosé en Turquie et pris trop de vies. En outre, il est largement admis que les Etats-Unis étaient derrière le coup d’État manqué. La Turquie se tourne lentement mais sûrement vers l’Eurasie, et la rencontre Poutine-Erdogan a alarmé l’Occident. Si la Turquie reste dans le camp occidental, l’équilibre géopolitique mondial est paralysé. Les Américains vont poursuivre leur politique actuelle jusqu’aux élections présidentielles. En ce moment, ils essaient de revenir au statu quo. Il est très important pour la Turquie d’établir des relations amicales avec la Russie et tous ses voisins. Mais l’Occident ne veut pas perdre la Turquie. Voilà pourquoi les États-Unis ont eu une attitude hésitante concernant l’opération transfrontalière turque.

Traduction des parties en Anglais : Dominique Muselet

»» http://www.dedefensa.org/article/the-objectives-of-operation-euphrates-shield
URL de cet article 30813
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
L’horreur impériale. Les États-Unis et l’hégémonie mondiale
Michael PARENTI
Enfin traduit en français. Notes de lecture, par Patrick Gillard. La critique de l’impérialisme made in USA La critique de l’impérialisme américain a le vent en poupe, notamment en Europe. Pour preuve, il suffit d’ouvrir Le Monde diplomatique de novembre 2004. Sans même évoquer les résultats des élections américaines, dont les analyses paraîtront en décembre, le mensuel de référence francophone en matière d’actualité internationale ne consacre pas moins de deux articles à cette question. Signé Claude (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Il faut s’endurcir, mais sans jamais se départir de sa tendresse.

Ernesto "Che" Guevara

Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.