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Et si on supprimait aussi les syndicats, les élections, les coiffeurs (pourquoi les coiffeurs ?)

Logique de Gribouille !

Ainsi donc, ce serait pour « favoriser l’embauche » que Valls prétend détruire, sur pression conjointe de l’UE et du MEDEF, le Code du travail, quitte à précariser l’ensemble des salariés...

C’était aussi pour « sauver les retraites » que Balladur, Fillon et Sarkozy ont successivement dégraissé les pensions en instaurant le système des « décotes ; c’est aussi pour « protéger les retraités » que les costards trois-pièces du PS et de l’ex-UMP ne cessent de

repousser l’âge de la retraite et paupérisé des millions d’anciens travailleurs et plus encore, d’anciennes travailleuses (comme si la retraite des morts, que les gouvernements de toute l’UE sont en train de remettre en place comme au 19ème siècle, pouvait conjurer la mort des retraites, qu’ils organisent) !

C’est aussi pour « améliorer le service public » que Hollande, après Sarkozy, continue de sabrer les conditions de travail des agents hospitaliers, de sous-payer les enseignants, de chercher par tous les moyens à faire sauter le statut de la fonction publique qui garantissait depuis 1946 (réforme Thorez) la possibilité pour les agents publics d’accomplir impartialement leur mission sans craindre les pressions politiques, patronales, religieuses et autres.

C’est aussi bien évidemment « pour le bien des chômeurs » que, de Sapin à Eric Ciotti (06) en passant par le président de droite d’un département alsacien, nos bonnes âmes veulent raccourcir drastiquement l’indemnisation du chômage, forcer les chômeurs à accepter n’importe quel emploi bidon, aggraver la dégressivité des allocations : et de fait, quand nous serons tous (sauf les patrons, redevenus seigneurs et maîtres) redevenus esclaves ou serfs, la « maladie » du chômage s’éteindra d’elle-même...

De même les dirigeants de la CFDT expliquent-ils benoitement qu’ils défendent les salariés quand ils cosignent toutes les contre-réformes au nom de la « modernité » : salariés, quand vous accepterez enfin n’importe quel « emploi » à bas coût, non seulement vous ne serez plus au chômedu, mais il vous faudra avoir plusieurs « jobs » pour – si vous y parvenez ! – joindre les deux bouts : ainsi va la vie dans la très libérale Angleterre !

Avec le même raisonnement, on acceptera tous les diktats des « marchés financiers » pour sauver la souveraineté de la France ; dans le même esprit, on préservera l’Université française en l’alignant sur

les pratiques anglo-saxonnes ; on dira même, comme feu Kouchner, que « l’avenir de la Francophonie passe par l’anglais ». On « sauvera » le « modèle social français » et les acquis de 1945 en les liquidant l’un après l’autre pour « restaurer la compétitivité » ; on défendra la paix, de l’Ukraine à la Syrie, en envoyant l’armée française guerroyer tous azimuts en dehors du territoire national, quitte à attirer sur notre territoire tous les fous de Dieu et l’on « protègera la démocratie » en instaurant chez nous l’Etat policier, l’intrusion de l’Etat dans la correspondance privée (« Loi renseignement »), voire dans les cours des profs du secondaire (récentes « affaires » policières en Bretagne et à Poitiers).

Allons plus loin : supprimons directement les élections en France (couteuses et sans impact sur les politiques suivies) et implorons l’Oncle Sam que les Français, pardon, que les « Frenchies », participent directement au choix exaltant qui s’offre aux Américains entre Donald et Hillary : ce sera excellent pour la dignité de la nation.

Bref, Français, pour éviter la pluie, jetez-vous dans l’océan néolibéral du haut de la falaise social-libérale.

Et surtout, n’ouvrez jamais le seul parapluie qui vaille face à cette

politique de Gribouille qui détruit la nation, la démocratie et la paix aux cris de « vive la France, vive la liberté, vive les gentils, à bas les méchants ! » : le parapluie rouge des luttes sociales et du « tous ensemble et en même temps » !

Floreal

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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

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