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À qui profite cette nouvelle guerre de cent ans ?

Le 13 janvier 2015, présentant ses voeux à l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, son président, avait notamment déclaré revendiquer pour la France... "Un État fort en guerre contre la barbarie et le terrorisme, mais aussi un État influent, dont la voix porte en Europe et dans le monde."

Ce qui m’avait permis d’écrire :

"La guerre pour l’influence en Europe et dans le monde : ce sont les vœux 2015 du président de l’Assemblée nationale française !..."

Le même 13 janvier, rendant hommage aux victimes des attentats qui avaient eu lieu les jours précédents à Paris, c’est encore Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, qui déclare :

"Nous sommes bel et bien en guerre contre le terrorisme et la barbarie. Faire vivre et grandir nos valeurs, cela réclame des mots mais aussi des actes. Nul angélisme ni excuse sociologique devant les pousses-au-crime et les professionnels de la mort, aguerris ou apprentis. Et nulle complaisance à l’égard de ceux qui tenteront tous les raccourcis, tous les amalgames."

Redisons ici que ce compliment peut être aussitôt retourné contre ceux qui n’ont pas hésité à engager la France contre la Libye, contre la Syrie et contre l’Irak. De quel droit ?

De ce droit qui est, à nouveau, proclamé par monsieur Bartolone : faire la "guerre" au "terrorisme et à la barbarie"... et cela sans s’embarrasser d’aucun "angélisme", ni d’aucune "excuse sociologique"... Ce qui se résume à tirer dans le tas sans aucun état d’âme : c’est bien ce qui a été amplement démontré en Libye, en Syrie et en Irak. Nous en entendons parler tous les jours depuis longtemps... Cela fait du sang et du malheur, comme à plaisir. Nous le savons aussi.

Est-ce à dire que nous allons en redemander longtemps encore ? C’est fort possible.
Dans ce cas, il nous faut des hommes de la trempe de Claude Bartolone... Ça y est : il est tout chaud !

À l’entendre le 13 janvier 2015, on se serait cru au lendemain de la prise de la Bastille :
"L’État républicain sera le glaive levé contre ceux qui défient ce que nous sommes et ce que nous entendons perpétuer : cet art de France du vivre ensemble. Et cela vaut aussi en Europe où notre pays se doit de porter l’étendard de la lutte pour la Liberté."
Vivre ensemble à coups de fusils à l’extérieur... C’est bien trouvé ! Il s’agit en effet d’une tradition qui nous vient des Girondins et qui a produit notre grand homme : Napoléon Ier ! Et puis quelques centaines de milliers de morts un peu partout, ici ou là ! C’est ce que nous réalisons en toute tranquillité d’esprit au Moyen-Orient... chez des musulmans.

Après la Révolution, c’est justement comme cela que se sont constituées les grandes fortunes bourgeoises et les superbes brochettes de maréchaux d’Empire, avec, bientôt, au bout du fusil, les conquêtes coloniales.

Notre Claude est tellement bouleversé, qu’il en perd presque la raison :
"Nous, fils et filles de France, grand pays patiné par l’Histoire, nous voyons d’où nous venons. Nous sentons qui nous sommes. Plus encore depuis le 11 janvier, la Marseillaise aux lèvres, nous savons ce que nous voulons."

Vraiment, sous les bombes occidentales, n’y a-t-il que des terroristes ? des islamistes radicaux ? des djihadistes ? qui périssent, ou qui se font écharper ?... Ni voyons-nous pas quelquefois des enfants ? des bébés ?

Et alors ! Qu’est-ce que ça change ? Non, Claude Bartolone, nous l’a bien dit – et il ne faut surtout pas hésiter à le répéter pour s’en convaincre définitivement :
"Nul angélisme ni excuse sociologique devant les pousses-au-crime et les professionnels de la mort, aguerris ou apprentis. Et nulle complaisance à l’égard de ceux qui tenteront tous les raccourcis, tous les amalgames."

Lui n’amalgame rien du tout !... Il faut tout raser : Mahomet reconnaîtra les siens !...

C’est bien ce que démontre depuis tant d’années déjà le train d’enfer que les pays capitalistes occidentaux font mener au monde arabo-musulman... redisons-le : en Irak, en Libye, en Syrie... Chaque jour, le même crime se poursuit... tandis que des fortunes se font... tandis que d’autres fortunes, naissantes ou plus anciennes, se préparent à entrer dans la danse infernale... et qu’on nous vante à nouveau et de plus en plus clairement les mérites d’un... Voltaire.

Vas-y, l’Éducation nationale !...

Sur la danse infernale organisée pour les peuples : http://capitaltravail.canalblog.com
Sur Voltaire et ce que rapportent les guerres : http://voltairecriminel.canalblog.com

»» http://www.micheljcunysitegeneral.canalblog.com
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Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum.

Ibrahim
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

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