Mais comment peut-on dire avec aplomb :
Mais rien n’est plus faux !
En 2005, il n’avait absolument rien compris de l’Europe ni du Traité Constitutionnel le "peuple français souverain", il ne l’avait déjà même pas lu (et je m’inclus dedans)...
Et quant à en comprendre les "entourloupes", là c’est encore une autre histoire !
Pourquoi a-t-il voté NON ? Alors là...mystère ! Vote anti-Chirac ? Il y a de fortes chances..."
alors que le référendum a mobilisé toutes les forces militantes de gauche, tournées vers un objectif commun, empêcher la ratification du TCE, comme cela ne s’était plus fait depuis longtemps ? Et qui a vu la victoire du non à près de 55%.
Et c’était contre toute espérance, car, pratiquement tout l’UMPS, emmené avec acharnement par le tandem sarkozy-Hollande, main dans la main, soutenus par un battage médiatique sans précédent, où tout ce qui était de près ou de loin journaliste, "expert", chef d’entreprise, saltimbanque ou autres agents pro-TCE se relayait inlassablement dans tous les médias et dans toutes les émissions, même de variétés, pour débiter la propagande pour le "oui".
Comment lutter, dans ce cas ? Comment informer ?
Le 29 octobre 2004, était signé, à Rome, le texte sur le Traité établissant une Constitution pour l’Europe. Ce texte devait être proposé aux Français par voie de référendum, le 29 mai 2009.
Mais, déjà, vers la fin de l’année 2004-début 2005 (je n’ai pas retrouvé la date exacte), l’Huma–Dimanche proposait un dossier complet et très documenté pour décrypter le texte. Un électrochoc.
Il y a eu d’énormes meetings partout en France, avec les plus importants acteurs de la gauche anti-TCE : avec des politiques, M-G Buffet, O. Besancenot, JL Mélenchon (encore au PS jusqu’en 2008 - eh, oui, Mélenchon n’est pas né en 2009 avec le FdG !), Clémentine Autain (apparentée PCF à l’époque), des économistes (dont Jacques Généreux, qui n’est pas, non plus, né avec le FdG), des associations comme Attac ou la Fondation Copernic (avec, entre autres, Raoul Marc Jennar et Yves Salesse, qui en était le coprésident), j’en oublie beaucoup.
Mais ils ne prêchaient pas dans le désert : sur le terrain, leurs textes, leurs déclarations, étaient relayés, de toutes les façons à disposition, par des militants syndicaux et politiques, par ceux qui faisaient partie de collectifs unitaires antilibéraux ou par de simples citoyens.
On retrouve certains textes, parmi tous ceux qui ont été publiés à l’époque, ici (dont un texte de Viktor, dont le lien est, hélas, invalide. Viktor, si vous m’entendez \o).
Quant à Jacques Généreux, que l’on prétend promouvoir sans le connaître, il publiait, le 3 mars 2005 le "Manuel critique du parfait européen : les bonnes raisons de dire non", un ouvrage qui était vendu à 25 000 exemplaires, et qui a été probablement lu par quatre ou cinq fois plus de personnes. Or, ce n’était pas la seule référence à disposition.
Ce qui s’est passé ensuite n’enlève rien à la formidable dynamique de 2005. Et s’explique, justement, en grande partie, par cela.
Il fallait ne militer nulle part, et ne s’intéresser à rien, pour passer à côté de toute cette effervescence.
Et ignorer ce pan de l’histoire, c’est ne pas avoir en main un élément essentiel du puzzle politique de ce début de millénaire et vouloir réécrire l’histoire à travers son propre prisme étriqué.
Il est, donc, ridicule de suggérer que le résultat de ce référendum avait peut-être été un mouvement d’humeur contre Chirac.
Si Chirac avait proposé un référendum, au lieu d’un simple vote parlementaire, comme souvent ailleurs, c’est que le secrétaire du PS de l’époque, un certain François Hollande, lui avait garanti que la gauche voterait oui comme un seul homme.
Et elle aurait voté oui, ou se serait abstenue, s’il n’y avait eu un tel élan.
Et si à l’Huma, ils n’avaient pas décortiqué ce texte, ouvrant la voie aux débats qui ont eu lieu par la suite.
En conclusion, on peut parvenir à combattre la propagande, mais il y a pire que la propagande, il y a la désinformation propagée par des gens qui, de toute évidence, n’ont jamais milité et se prétendent "anars, tendance Mélenchon".
@le Fou d’Ubu : je suis d’accord, une VI° république parachutée d’en haut par les professionnels de la politique est une aberration. Cela se terminerait comme la cacophonie qui a suivi le vote au référendum.