Dans cet article "Old Man Take a Look at Your Life" (allusion à la chanson de Young "Old man"), Angie Tibbs, rédactrice en chef de Dissident Voice, analyse la position de Neil Young, artiste connu pour ses engagements, qui a refusé d’annuler un concert prévu le 17 juillet en Israël, qui a été finalement annulé par mesure de sécurité.
(Résumé subjectif et traduction libre. Pour approfondir le sujet : lire le texte en anglais)
Eh, l’ancien, quel est le bilan de ta vie ?
Le concert de Neil Young, qui devait avoir lieu le 17 juillet 2014 en Israël, a été annulé, non pas parce que Young avait changé d’avis, mais comme l’a, en partie, expliqué l’organisateur de concerts Shuki Weiss productions (qui avait engagé Young lors de sa tournée de concerts "Honour the Treaties" en soutien aux peuples indigènes en lutte contre l’industrie des sables bitumineux) :
C’est avec un grand regret que nous nous voyons contraints d’annoncer l’annulation des spectacles de “Neil Young et du Crazy Horse ... étant donné les attaques de missiles qui se sont produites ces derniers jours et par souci de la sécurité du public à un spectacle qui attire énormément de monde.
Plus tard, Neil Young publiait un communiqué disant :
C’est avec le cœur gros et une profonde tristesse que nous devons annuler notre seul et unique concert en Israël à cause des tensions qui posent des problèmes de sécurité à l’heure actuelle. Nous manquons une occasion de jouer pour nos fans et espérons vivement nous produire en Israël et en Palestine en paix.
J’enverrai des dons au Centre de musique pour la Jeunesse Louise Tillie Alpert d’Israël, et à "Heartbeat", deux organisations qui enseignent la musique à la fois à la jeunesse palestinienne et israélienne, leur permettant de jouer ensemble.
Ce concert prévu en Israël avait provoqué un tollé dans le monde entier de la part des organisations de défense de justice sociale. Ses fans n’en croyaient pas leurs oreilles non plus.
C’était manifester de façon flagrante son soutien à l’état d’apartheid, et donc, c’était une gifle cinglante au peuple de Palestine occupé, et plus particulièrement à la population de Gaza, qui compte actuellement les cadavres et enterre ses morts à la suite des récents bombardements par Israël.
Qui aurait cru que Neil Young, militant de longue date, ignorerait délibérément la campagne BDS ?
Malgré d’innombrables lettres ouvertes et des pétitions, malgré l’appel de ses collègues musiciens à changer d’avis, il n’avait pas annulé son concert.
Alors, poursuit l’auteur, comment le mépris affiché pour les atrocités que subit le peuple palestinien depuis des dizaines d’années peut-il être compatible avec son passé de militant écologiste et sa défense des droits des Peuples Indigènes, entre autres.
En 1970, Neil Young écrivait "Ohio" , une chanson qui allait devenir culte et qui dénonçait l’assassinat de quatre étudiants par la Garde Nationale (les "tin soldiers") à Kent State University.
Pourquoi, alors, a-t-il accepté de se produire dans un pays où l’armée et la police assassinent régulièrement des hommes, des femmes et des enfants ? Certains "soldats de plomb" seraient-ils plus acceptables que d’autres ?
Lors de sa tournée au Canada il comparait la catastrophe écologique causée par l’exploitation des sables bitumineux au bombardement d’Hiroshima en 1945.
S’il pense que l’exploitation des sables bitumeux ressemble à Hiroshima après le bombardement, il devrait s’intéresser aussi à Jénine après le massacre perpétré par Israël en 2002.
Ou à Gaza en décembre 2008/janvier 2009.
Ou au bombardement actuel de Gaza.
Parce que, quand il s’agit de justice sociale, on ne sélectionne pas ceux qui doivent en bénéficier. Elle concerne sans exception tous les peuples opprimés et occupés de la planète.
Angie Tibbs