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Réflexion sur la richesse

à ADSkippy, dont les billets viennent du cœur et ont cette rare vertu d'entraîner la méditation, cette contribution par laquelle on tente de savoir pourquoi "les riches s'offrent le luxe d'être des imbéciles arrogants et prétentieux".

Bonjour, ADSkippy,

Ce que vous écrivez pousse toujours à la réflexion.

La richesse en l’économie capitaliste résulte, "en dernière analyse", dans le fait de tenir en main les forces productives sous la forme des moyens de production matériels d’une part :

- les sources de matière première, les usines, les laboratoires d’étude, ...
- et les forces de travail ; par les salaires, d’autre part.

Ce n’est pas tout.

Ce qui semble richesse s’engendrant elle-même : capitaux commerciaux, bancaires ou financiers, services d’intérêt national ou public, sur lesquels le capital doit faire main-basse, tout, absolument tout cela repose sur l’existence du secteur ci-dessus, et ne fait qu’opérer une répartition de la richesse réelle que ce premier secteur – représente, par la possession des moyens de production, – et produit (par l’exploitation de la force de travail) sous la forme de la plus-value.

C’est-à-dire qu’aux contradictions inhérentes au premier secteur, et qui conduisent aux crises analysées par Marx, puis par Lénine au plus fort de la Première Guerre mondiale, Lénine qui mettait déjà en lumière ce phénomène nouveau à son époque, et leurs successeurs, sont venues (s’ajouter de manière éclatante aujourd’hui) les contradictions et conflits qui résultent de l’accaparement massif de la richesse réelle par le secteur parasitaire, qui met effectivement la main sur tout en attribuant aux parties de ce tout de la valeur et la possibilité d’en produire de manière absolument fictive.

Et en précisant que ce secteur lui-même vit ses propres contradictions internes, sous la forme de luttes concurrentielles féroces, de cracks, de bulles qui éclatent, mais ceci, toujours sur le fond de la contradiction essentielle (et cachée aux regards) qui existe entre le fait de produire réellement la richesse et celui de l’accaparer en la détachant de sa base pour la transformer de manière éhontée en spéculation, avouée, ou plus subtilement : dissimulée, par la mise sur le marché de biens, par l’attribution d’une valeur à des biens de services d’intérêt général et de service public qui n’en n’ont pas et n’en produisent pas, comme l’eau qu’on boit.

Le réajustement, par les crises, c’est-à-dire, la réévaluation périodique de la richesse réelle et le dégonflage de la fantasmagorie dans laquelle chacun vit sous ce régime, le riche le premier, est inéluctable.

Il impossible de prédire la forme que peuvent revêtir ces crises, mais comme vous le dites en concluant : qu’elles engendrent des mouvements d’émancipation, et l’on verra la détermination des forces qui s’y opposent.

Raison de plus pour tâcher d’être forts, au moins dans les têtes, dans les moments qui paraissent désespérants sur le plan social effectif.

le 4 mars 2014

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