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L’enjeu ukrainien

Près de 100 ans après son écriture en 1916, le livre de Lénine Impérialisme, stade suprême du capitalisme est toujours d’une brulante actualité. Le capitalisme mondialisé a décidé, un peu plus de 20 ans après la chute de l’URSS et du bloc socialiste, d’en finir avec les derniers symboles de la révolution de 1917 pour éliminer des mémoires les 70 années qui l’avaient contraint à employer les pires méthodes pour se débarrasser de cet adversaire de classe.

1ère partie :

Et si derrière les barricades de Kiev, l’enjeu [de l’Occident] était le pétrole et le gaz ?

Pour l’occident il s’agit désormais de faire « table rase » du passé et de détruire complétement les alliances entre les peuples qui composaient l’URSS. Le comportement dominant des puissances occidentales démontrent qu’elles veulent avant tout se débarrasser de leurs concurrents sur lesquels elles n’ont pas d’emprise, la Fédération de Russie et la Chine. Et pour s’en débarrasser, il n’y a rien d’autres que la guerre.

Nous sommes une nouvelle fois devant une menace de guerre encore plus importante que celle contre la Syrie, et une phrase résonne toujours, celle du dernier discours de Jean Jaurès le 25 juillet 1914, à l’aube de la grande boucherie, il y a donc 100 ans, qui disait «  le capitalisme porte en lui la guerre, comme la nuée porte l’orage  ». Ce qui se passe depuis quelques mois en Ukraine est d’une très grande gravité car il s’agit d’un plan géostratégique pour affaiblir la Russie, qui, comme l’URSS en son temps mais pas pour les mêmes raisons, freine les visées impérialistes de l’Occident et détient des richesses stratégiques.

La révolution Orange de 2004 était la première étape, la Russie l’avait combattu politiquement pour des raisons tactiques, mais alors que l’Occident et de nombreux partis avaient salué la chute du mur de Berlin 15 années plus tôt, la « libéralisation » de l’activité politique dans les anciennes républiques soviétiques n’aura finalement pas conduit à la « démocratisation » de la vie politique comme beaucoup le pensaient, mais à la résurgence de l’autoritarisme blanc de la droite réactionnaire alliée aux fractions ultranationalistes qui déjà dans les années 40, avec l’aide subjacente des pays capitalistes, avaient soutenu le plan d’invasion nazie de l’URSS.

Mais, c’est bien la maturation de cette opposition installée depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991, qui explique, d’une part la réussite de la Révolution Orange en 2004 et d’une autre part la poursuite de la « dé-soviétisation » engagée dès la fin de l’URSS, mais qui à ce jour n’est pas achevée complétement dans le pays, d’où la situation dans l’Est ukrainien et en Crimée.

L’observation à la loupe des manifestations ukrainiennes des derniers mois, ses raisons, ses appuis, ses déclencheurs... permet de saisir le fond d’une mobilisation interne au pays, du moins à une partie, qui fût dirigée à la fois de l’intérieur et de l’extérieur. En effet, si les événements ukrainiens ne constituent pas un moment unique dans l’histoire contemporaine de l’ère postsoviétique, ils reflètent l’évolution des stratégies politiques mises en œuvre dans un monde capitaliste où les impérialismes dominants exercent une pression permanente sur la géopolitique par crainte du spectre qui les hante depuis plus de 20 ans, une possible résurgence de l’URSS et la fermeture des oléoducs et des gazoducs.

D’ailleurs, la mise à sac du siège du Parti Communiste à Kiev et l’arrestation de son secrétaire qui d’ailleurs a subi des tortures dans un complet silence médiatique, la compréhension rapide des travailleurs de Crimée et de l’Est ukrainien, russophones et souverainistes moins influencés par le mirage européen, mais aussi historiquement opposés au fascisme, démontrent aussi que cette phase n’est pas terminée, avec une donnée supplémentaire, l’implantation d’une partie de la Flotte russe à Sébastopol qui contrôle la Mer Noire donc le nord de la Turquie, un allié précieux des impérialistes par sa position géographique, d’où l’implantation massive des forces militaires de l’Otan...

Aussi, peut-être suffit-il d’être un tantinet matérialiste et de visionner les plans de l’invasion nazie de l’URSS en 1941, pour comprendre la géostratégie employée par les puissances occidentales qui, peut-être et comme Hitler, visent avant tout, les ressources minières, les champs de pétrole et de gaz russes. En effet, depuis des décennies, n’est-ce pas ces matières premières indispensables à l’Occident qui sont à l’origine des conflits armés et du redéploiement géostratégique mondial ? Et vous remarquerez que là où coule le pétrole et jaillit le gaz, le philosophe sioniste BHL s’en mêle pour porter une parole humaniste, mais en fait il est le messager du Dieu Pétrodollar !

Cercle Ouvrier du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais

Cahiers n°81/01/03/14

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