L’Ukraine, c’est 600 000 km2 de plaine généreuse. Mais c’est surtout 46 millions d’habitants dont 8 millions d’origine russe et 25 millions de russophones, alors que l’on ne compte pratiquement aucun Étatsunien, aucun Français, aucun Anglais dans le pays mis à part quelques germanophones arrivés suite à l’écroulement de l’empire soviétique.
L’Ukraine est voisine de la Russie (1500 kilomètres de frontières communes) dont elle dépend pour son approvisionnement en énergie, et avec qui elle fait le gros de son commerce extérieur et de son profit, et avec qui elle conserve des liens historiques profonds. Rien de tel entre le peuple ukrainien et les peuples de France, des États-Unis ou du Royaume-Uni. Les russes ont libéré les ukrainiens pendant que Churchill tergiversait devant les plages normandes.
À côté de l’Ukraine c’est la Biélorussie, puis la Russie impérialiste, qui est revenue de sa torpeur post-glasnost, et qui commence à résister aux assauts de l’impérialisme occidental pour protéger les néo-colonies de son glacis continental. À des milliers de kilomètres de Kiev – il y a Washington et le Pentagone. Plus près, mais lointain tout de même, il y a Paris et Bernard-Henry Lévy – encore lui (!) qui, quand tout sera détruit place Maïda à Kiev, retournera au café Les deux Margot siroter un bourbon et sucer quelques bonbons.
L’impérialisme occidental croyait, au lendemain du Mur de 1989, que l’empire Russe était défait – éteint à tout jamais et pour lequel Zbigniew Brzezinski avait émis des projets de partition en États, provinces, départements, dépendances, colonies et no man’s land comme si l’impérialisme russe trépassait. Brzezinski se meurt et la Russie aligne ses pions en Syrie, en Serbie, en Ossétie, au Kazakhstan, en Biélorussie et en Ukraine.
Rien pour rassurer le peuple ukrainien pris en otage – entre deux feux – entre deux belligérants sur son sol national sanglant. D’un côté ce sont les bandits et les mercenaires libertaires armés-entraînés-payés et pour certains exfiltrés par quelques puissances impérialistes étrangères, excluant l’Allemagne, mais incluant la France impériale – et le royaume de Cameron qui tire à l’aveugle dans cette affaire. Selon certaines sources peu crédibles, le Département d’État étasunien aurait allongé 5 milliards de dollars dans ce coup d’État foireux. Personnellement je ne crois pas que la somme soit aussi importante mais des subsides aux magouilleurs de la « révolution colorée rouge sang », il y a eu, c’est évident. C’est la réponse étasunienne à l’échec de l’invasion syrienne.
De l’autre côté des barricades, de la révolte importée et imposée, un pouvoir présidentiel et législatif inféodé à l’ours Russe, son allié naturel. Un pouvoir faible que le sort a placé au mauvais endroit à un mauvais moment et qui prend ses ordres directement du Kremlin c’est assuré. Une chose est certaine toutefois quel que soit l’endroit où la potiche Ianoukovitch prend ses ordres cela ne concerne que le parlement et le peuple ukrainien et nullement ces vauriens que le pouvoir ukrainien a commencé à identifier et à éliminer physiquement, systématiquement, comme d’autres à Homs au Proche-Orient….Vous connaissez ?
Les ouvriers ukrainiens n’ont pas la main dans cette affaire. Ils n’ont aucun contrôle sur aucun des camps, ils n’ont pas d’organisation de classe et ils n’ont pas l’initiative révolutionnaire. Les ouvriers ukrainiens ne serviront que de chair à canon dans cette guerre des canonnières. Ils mourront sans gloire et sans avantage...inutilement.
Il est temps que le prolétariat ukrainien expulse ces troublions infiltrés, ces assassins venus d’Occident avec leurs chaînes dorées pour remplacer celles que le nouveau tsar du Kremlin leur a tissé. Les ouvriers doivent tirer les conclusions de ce coup fourré mal engagé et apprendre de ce soulèvement avorté. Qu’ils trouvent des armes et les planques et qu’ils se préparent pour la prochaine tournée où cette fois ils devront dirigés l’action et ne pas laisser des néo-nazis et des brigands dirigés les ouvriers révoltés. L’objectif sera alors « Tous le pouvoir aux soviets ».