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Les faits d’hiver

L’hiver à Pau. "Emma" a de la chance : le jour est court en hiver. Cette Ariégeoise fait la manche près du grand hôtel Intergalaxique. Visage de Macarena et sourire tendre. Elle claque des mains ; elle est "à la rue" comme d’autres sont aux sports d’hiver. Elle ne sait pas que les saisons sont paraît-il causées par "l’inclinaison de l’axe de la terre par rapport à son plan orbital", mais elle n’aime pas l’hiver.

La croûte est dure en hiver. Elle fait la manche devant une vitrine pèrenoellisée. Son meilleur compagnon : le sac à dos. Faire la manche, sans boutons manchettes, par les temps de restauration glaciaux que nous vivons, voilà un job flexible et au "coût du travail" nul. Tout bénef pour les héritiers des "maîtres des forges". Qui peut rester de glace devant "Emma" ?

A cent mètres de là, la place Clémenceau : une vaste esplanade sans âme, aussi froide que l’hiver au Somport.

Clémenceau, le chouchou de Manuel Valls. Depuis des années le brasero d’une locomotive miniature réchauffe cinq mètres carrés. La marronnière, la vendeuse de marrons grillés, te ramène en enfance. "Chauds, chauds les marrons". Si le printemps pouvait l’être ! Au bas du jardin paternel, un grand châtaignier centenaire marronnait pour tout le quartier. Madame M., elle, pendant que le mouvement social hiberne, cornète ses marrons ardents avec du papier journal. Coluche disait que tel ou tel titre pouvait servir à envelopper le poisson. Et pourquoi pas les marrons ? A la lecture de la pensée unique pluralisée, combien de marrons se perdent ?
A la castagne !

Sur cette place Clémenceau, qui pourrait être le cœur de la ville, des gamins, à défaut de ski, font de la luge. On leur a recréé des sommets et des pentes enneigées. L’été, c’est "la plage à Pau", l’hiver : "des luges à Pau". Les gosses laissés pour compte, et les autres, ont les yeux qui éclaboussent de bonheur. Derrière les barrières, les passants passent emmitouflés d’hiver. Les gamins, eux, montent et descendent, des rêves plein les mirettes.

Si on s’y met tous ensemble, chantait Luis Llach (L’Estaca : le pieu) les rêves peuvent devenir la réalité de demain. Il tombe des giboulées d’hiver, en attendant celles du printemps.

Jean Ortiz :

Photos : Manuel Baena

»» http://www.humanite.fr/societe/les-faits-dhiver-par-jean-ortiz-556161
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