RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Le repas quotidien est un droit inaliénable…

La population qui est en mesure de se nourrir fait face à une standardisation des produits alimentaires. Il y a quatre cents ans, avant l’avènement du capitalisme, les hommes mangeaient plus de cinq cents espèces différentes de plantes. Trois cents ans plus tard, avec la Révolution industrielle et l’abandon des procédés traditionnels de labour, le panel s’était réduit à une petite centaine de plantes. Depuis trente ans et l’hégémonie du capitalisme financier, les graines de soja, le maïs, le riz, les haricots, l’orge et le manioc constituent 80 % de la nourriture de base de toute l’humanité.

Le monde est devenu un vaste supermarché à grande échelle. Les personnes, indépendamment de l’endroit où elles vivent, ont adopté un même régime standard fourni par des entreprises qui le sont tout autant, comme si elles étaient dans une grande porcherie attendant, passives et dominées, la distribution de leur ration journalière. Nous assistons à une tragédie bien évidemment tue par tous les media au service de la classe dirigeante. Et cette dernière, toujours plus obèse et déshumanisée, n’attend personne pour se goinfrer de champagne et de homard au banquet des dividendes et des profits, dégueulant d’injustice et d’iniquité.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi le capitalisme comme moyen d’organiser la production, la distribution des biens et la vie des gens sur la base du profit et de l’exploitation, a pris possession de la planète ? Pourquoi une petite centaine de multinationales (Cargill, Monsanto, Dreyfus, Syngenta, ADM, etc.) contrôle la plupart de la production mondiale d’engrais, de produits chimiques, de pesticides, les industries agroalimentaires et le marché de la vente de ces denrées alimentaires ? Parce que les aliments font désormais l’objet de spéculation sur les marchés internationaux au même titre que les matières premières (pétrole, minerai de fer, etc.). Les grands investisseurs deviennent de facto les propriétaires de millions de tonnes de nourriture sur lesquelles ils spéculent en augmentant délibérément les prix… et leurs profits. Des millions de tonnes de soja, de maïs, de blé, de riz, n’ont pas encore été plantées qu’elles sont déjà vendues.

Les prix ne suivent plus seulement les règles traditionnelles de l’offre et de la demande. Ils sont désormais fixés par le contrôle oligopolistique que les entreprises ont sur le marché, ce qui suppose le même prix à travers le monde entier… Tout est payé en dollars. Et celle qui aurait un coût de production supérieur à celui-ci fait immanquablement faillite.

Quelle est la solution ? Imposer par les moyens propres à chaque pays, à chaque poche de résistance dans le monde entier, le principe que la nourriture ne peut pas être une marchandise. La nourriture est l’énergie de la nature (une sorte de mélange subtil de terre, de soleil, d’eau et de vent) mise à disposition du genre humain, travaillée dans l’harmonie et la coopération d’autres êtres vivants. La nourriture est en quelque sorte un droit de survie auquel tout être humain devrait avoir accès. Il faut fort logiquement réaffirmer que tous ceux qui cultivent la terre ont le droit de disposer de la terre et de son eau. D’où la nécessité d’une réforme agraire à grande échelle assurant la souveraineté nationale et populaire des principaux produits de la nature. Continuer à soumettre ces derniers aux règles de la propriété privée et du profit relèverait d’une crasse indécence. Et c’est pour cela que l’État, au nom de la société, doit soumettre ces produits à un contrôle social et collectif. Nous avons besoin de politiques publiques qui encouragent la pratique des techniques de production alimentaire en renouant avec des pratiques agricoles saines.

Nous devons garantir le droit à ce que toutes les graines et les diverses races d’animaux soient accessibles à tous les agriculteurs. La propriété privée des semences et des êtres vivants n’a pas lieu d’être. Un véritable décalage avec la phase actuelle du capitalisme qui nous impose ses lois sur les brevets… Nous devons garantir que partout soit produite la nourriture nécessaire eu égard à ce que labiodiversité locale permet, et ainsi maintenir les habitudes alimentaires et la culture locale. Nous avons besoin d’un gouvernement en mesure de mettre la main sur la totalité de la surproduction issue des agriculteurs locaux pour la redistribuer à tous les citoyens. Nous devons empêcher que les multinationales continuent de contrôler une quelconque partie du processus de production agricole et la distribution des denrées alimentaires. Nous devons développer la transformation des denrées alimentaires en coopératives qui seraient sous le contrôle des paysans et des ouvriers. Nous avons besoin de mettre le commerce international sur les rails de la solidarité, la complémentarité et l’échange… et non plus sur ceux du monopole des entreprises dominées par le dollar étasunien.

La nourriture n’est pas une marchandise. C’est un droit inaliénable.

Capitaine Martin

»» http://www.resistance-politique.fr/article-le-repas-quotidien-est-un-d...
URL de cet article 24032
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
"Pour sauver la planète, sortez du capitalisme" de Hervé Kempf
René HAMM
Le titre claque comme un slogan que l’on clamerait volontiers avec allégresse. Quel immense dommage que si peu de Vert(-e)s adhèrent à ce credo radical, préférant, à l’image de Dominique Voynet Daniel Cohn-Bendit ou Alain Lipietz, quelques commodes replâtrages ! Les déprédations gravissimes de l’environnement découlent d’un mode de production uniquement mû par « la maximisation du profit ». La crise économique actuelle, corollaire des turbulences qui ont frappé la bulle des hedge funds et des subprimes, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Il est grand temps qu’il y ait des mesures coercitives (contre les chômeurs)."

"Il y a des moyens très simples : soit vous faîtes peur soit vous donnez envie d’aller bosser. La technique du bâton et de la carotte."

Extrait sonore du documentaire de Pierre Carles "Danger Travail", interview auprès d’entrepreneurs assistants à l’université d’été du Medef en 2003

Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.