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Ça festoie pas partout

Le Père Noël est descendu sur le monde. Les enfants l’ont attendu, là où il est le plus susceptible de distribuer des cadeaux. Les affaires ont beaucoup marché. Les caisses ont fonctionné à plein rendement. Et les puissants de ce monde y sont allés de leurs vœux et autres souhaits.

Il faut bien. Sinon les gens vont cesser de croire au Père Noël. Surtout qu’ils ont toutes les raisons de ne plus trop y croire. Y compris là où il était coutume d’y croire sans retenue, tant la vie semblait couler vers la félicité et tant l’espoir trouvait sa raison d’être. "Pax vobis" ( la paix soit avec vous ), a dit le pape François. Il l’a dit gentiment à qui voulait l’entendre.
Mais ceux qui veulent la paix sont ceux qui n’ont pas les moyens de la faire, ceux qui subissent la guerre de la part de ceux qui fêtent le plus Noël et le Père qui va avec. Ceux qui font de Noël la fête la plus célébrée au monde et où l’argent se déverse le plus, sous les flots de lumières et les sourires de villes survoltées.

Le Pape a tout de même été plus circonspect, pour sa première sortie. Il n’a pas trop versé dans l’angélisme et a rappelé que ce sont "Les bergers (qui) ont été les premiers (…) à recevoir l’annonce de sa naissance (Jésus)" et qu’"Ils ont été les premiers parce qu’ils étaient parmi les derniers, les marginalisés."

C’est de circonstance, il faut l’admettre, et même obligatoire en ces temps où rien ne va plus à l’horizon des multitudes, poussées à désespérer de voir le bout de l’angoisse qui couvre leur quotidien.
Ceci relevé, il ne faut pas croire que le Pape va jouer au Spartacus et prendre la tête de la contestation en cours, contre les Banques et leurs employés politiques. Il a juste fait son travail de berger catholique tenu d’être proche de ses "brebis", dont certaines ont probablement eu du baume au cœur devant ces paroles, qui leur promettent le paradis, faute de solutions ici-bas.

Ensuite le pontife s’est adressé à ceux qui détiennent la clé de la paix et des solutions. Les connaissant, il leur dit : "Si nous aimons Dieu et nos frères, nous marchons dans la lumière, mais si notre cœur se ferme, si l’orgueil, le mensonge, la recherche de notre intérêt dominent, alors les ténèbres descendent en nous."

Pas de quoi trop les bousculer, juste des généralités, qui ne touchent pas du doigt là où le "peuple", dont il a aussi parlé, a mal. "Le peuple est un peuple pèlerin, mais pas un peuple errant" a-t-il dit.
Difficile de comprendre, et le temps de l’exégèse n’est pas intégré dans le planning pontifical. On se contentera de penser qu’il veut dire que le peuple sait où il va…

Pour ce qui est de ceux qui font la guerre au lieu de la paix, on n’est pas trop loquace. Le Potus Barak Obama, premier gardien de la planète, a fait un tout petit message sur Twitter. Il a dit aux gens :

"From this family to yours, have a peaceful Christmas"

(De la part de ma famille et pour la vôtre, passez un Noël paisible).
On ne sait pas si les Palestiniens, les Afghans, les Syriens, les Libyens…auront lu et s’ils auraient compris ce qu’il voulait dire

Ahmed Halfaoui

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