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Le fond de l’air est brun

Trop d’événements se déroulent dans notre pays pour ne pas aiguiser la vigilance antifasciste.

Les attaques racistes, odieuses dont la Garde des Sceaux, Christiane Taubira a été la cible, déshonorent ceux qui se livrent à ces répétitions immondes des discours des Hitler et autres Goebbels. Ces comportements révèlent que la droite décomplexée n’a vraiment plus de retenue. Car ce sont des partisans de l’intégrisme catholique fascisant et homophobe qui ont insulté Madame Taubira et non des militants de Soral ou Ayoub, même si ceux-ci vautrés dans le racisme et l’antisémitisme servent de troupes de choc. Cela veut dire que la gangrène brune s’étend.

Le PRCF dénonce, souvent bien seul, la fascisation de la société française. Notre analyse est pourtant, hélas, confirmée par les faits : face à la crise du capitalisme, la démocratie bourgeoise, elle-même, devient un obstacle au déploiement de l’austérité généralisée des masses, prolétariat et couches moyennes. De même que la souveraineté populaire, bafouée après le référendum de 2005, la souveraineté nationale qui lui est inextricablement liée devient un obstacle à la stratégie du capital qui démolit celle-ci, par en haut, avec l’UE et, par en bas, par la régionalisation, la métropolisation, la démolition des communes, cellule de base de la République.

Ainsi « les donneurs d’ordre » des gouvernements, le grand capital, MEDEF et UE, imposent la fascisation c’est-à-dire un processus visant à instaurer une dictature du capital financier, susceptible de se dispenser des affres de la démocratie bourgeoise même imparfaite, même formelle et insuffisante, mais qui reste influencée par l’humeur populaire. Or, la dictature du capital financier c’est bien la définition du fascisme. Que la forme du fascisme XXIe siècle soit différente de celui du XXe c’est l’évidence, mais le fond reste le même et, de plus, nul ne doit se faire d’illusion, le terrorisme contre les progressistes, restera un axe central d’une telle dictature.

Cette fascisation est l’œuvre des partis de droite, PS et UMP et, évidement, le FN en perçoit les dividendes.

Le danger FN a souvent été instrumentalisé par la fausse gauche, en particulier le PS, qui s’en est servi comme d’une arme de chantage et pour faire oublier sa politique au service du capital. Même aujourd’hui, les ours savants de la social-démocratie croient pouvoir trouver leur salut dans un deuxième tour Hollande/Le Pen en 2017. Or si une telle élection avait lieu dimanche prochain on peut raisonnablement penser que Le Pen arriverait à l’Élysée, la droite décomplexée par Sarko, Copé, Fillon, votant pour une Le Pen ripolinée. Le centre-droit serait pulvérisé, le gauchisme impuissant, le PS minoritaire largement et le Front de Gauche incapable de drainer vers lui le mécontentement pour, très schématiquement, deux raisons : incapacité de se prononcer clairement pour la sortie de l’euro, de l’UE et de l’OTAN et incapacité à mettre en place un Front Progressiste et Patriotique au cœur de sa stratégie.

Manifestation de la gauche contre la montée des ligues d’extrême droite en 1934 (http://www.blogg.org)

Qu’est-ce qui empêche encore la fusion de l’UMP et du FN ? La position floue et démagogique de Le Pen sur l’Europe. Or le FN saura, à n’en pas douter, abandonner son verbe anti-UE entre les deux tours cocufiant ainsi les gogos qui y croien, s’ouvrant le chemin de la Présidence de la République.

Les attaques d’un racisme bestial contre Christiane Taubira, la confusion que le MEDEF, la droite et les fachos sont parvenus à installer en Bretagne avec la complicité d’une certaine extrême-gauche [1], la mutation de droite du PS et la mutation opportuniste du PCF, favorisent la fascisation qui est le prodrome du fascisme. Sans perspective politique, sans parti communiste fort et influent, sans Front Progressiste et Patriotique, les travailleurs et le peuple sont désarmés et déboussolés.

C’est pourquoi le PRCF appelle à une grande manifestation de toutes les forces progressistes et républicaines [2]. Une manifestation qui dépasse largement la « révolution fiscale » de Mélenchon qui est largement en deçà par rapport à l’urgence, à la gravité de la situation et son caractère global. Certes nous y serons mais pour dire ces choses, pour mettre en garde contre ce fond de l’air qui brunit sans véritable résistance.

C’est la République que nos pères ont défendue en 1934 et 1936. Malgré le caractère de classe de la République d’alors et d’aujourd’hui. C’est la République qu’ils ont renforcée par leurs luttes sociales, les grandes grèves de 1936, car la République ne prend son sens que sociale, ne peut se défendre que si les travailleurs s’identifient à elle. Et pour ce faire, la lutte pour les revendications, pour le travail, le pouvoir d’achat, les nationalisations des grands moyens de production, est ce qui donne chair et sang à la République des travailleurs. Jusqu’à ce que la République rejoigne le Socialisme qui en est l’aboutissement. En défendant la République nous défendons la Révolution, des siècles de combats, notre France. Nous nous posons en héritiers des luttes pour l’égalité, entre les hommes et les femmes, entre frères de classe, pour la liberté des travailleurs, des masses populaires opposée celle d’exploiter et de voler le travail, pour la fraternité entre les travailleurs, et entre le peuple de France et les peuples du monde.

Nous ouvrons le chemin du socialisme.

Pôle de Renaissance Communiste en France

»» http://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/le-fond-de-lair-est-brun/

Dernière minute :

BHL, la nullité intellectuelle, milliardaire héraut de la guerre impérialiste et un ramassis de sarko-hollandais prétendaient défendre Christiane Taubira lors d’une réunion à Paris, ce week-end.

Disons le clairement, ces individus ne luttent pas contre le racisme, mais l’alimentent. Ces individus ne luttent pas contre le fascisme, mais l’entretiennent. La Garde des Sceaux devrait mieux choisir ses amis. Mais il est vrai que les ignobles attaques racistes dont elle est victime, ne peut faire oublier qu’elle contribue au sein du gouvernement à la mise en place d’une politique détestable et anti-populaire.


[1voir notre article Confusion sur notre Site

[2voir notre Lettre ouverte sur notre Site


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Rémy HERRERA
Cet ouvrage propose au lecteur sept chapitres consacrés à quelques-uns des révolutionnaires les plus importants d’Amérique latine et caribéenne : Simón Bolívar, José Martí, Ernesto Che Guevara, Hugo Chávez, Fidel Castro et Evo Morales. L’Amérique latine et caribéenne offre depuis le début des années 2000 l’image de peuples qui sont parvenus à repasser à l’offensive, dans les conditions historiques très difficiles qui sont celles de ce début de XXIe siècle. C’est cette puissante mobilisation (…)
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